Les attentats avaient fait près de 3.000 morts

11-Septembre : 20 ans après, le monde commémore l'horreur

  • Publié le 11 septembre 2021 à 08:44

Le 11-Septembre 2001, les Etats-Unis et le monde entier basculent dans l'horreur, lorsque des avions frappent les deux tours du World Trade Center, à Manhattan, mais aussi le Pentagone à Washington. Un 4ème Boeing s'écrasera quant à lui près de Pittsburgh. Les images sont effroyables, tout comme le bilan de ces attentats, près de 3.000 morts et plus de 6.000 blessés. Ces attentats, revendiqués par le groupe terroriste Al Qaeda, ouvrent la voie à une nouvelle forme de guerre, contre le terrorisme. Une guerre marquée par l'invasion de l'Afghanistan, en octobre 2001, et de l'Irak, en mars 2003. 20 ans après, les blessures de cet attentat sont toujours vivaces, et la menace terroriste toujours d'actualité.

- Chronologie d’une journée cauchemardesque -

C’est véritablement le cœur des Etats-Unis qui est touché avec cet attentat hors du commun. En effet, les deux tours du World Trade Center symbolisaient d’une certaine manière le rayonnement et la grandeur des Etats-Unis. En ce 11 septembre, ces attentats donneront plutôt l’image d’un colosse aux pieds d’argile.

Tout commence à 8h46 lorsqu’un Boeing 767 d’American Airlines, avec 92 personnes à bord dont cinq terroristes, s’écrase sur une des tours jumelles du World Trade Center, transformant en cauchemar cette journée qui s’annonçait paisible. A ce moment-là, beaucoup pensent plutôt à un accident plutôt qu’à un attentat.

A 9h03, les Etats-Unis et le monde découvrent l’horreur avec un deuxième avion, un Boeing 767 d’United Airlines, avec 65 personnes à bord dont cinq terroristes, qui percute la deuxième tour jumelle. Le doute n’est plus permis, New York est la cible d’un attentat.

" Les Etats-Unis sont attaqués ", soufflera d’ailleurs Andrew Card Jr. Chef de cabinet, à l’oreille de son président, George W. Bush à l’annonce de cette seconde attaque. Le chef de l’Etat américain se trouvait alors dans une école primaire en Floride dans le cadre d’une opération de promotion du programme " No Child Left Behind ". Devant les caméras, le président américain restera abasourdi quelques secondes avant de quitter l’école et de prendre la parole, affirmant qu’il s’agit " apparemment d’une attaque terroriste ".

A 9h43, un nouveau drame se produit. Un Boeing 757 d’American Airlines avec 64 personnes à bord dont cinq terroristes, s’écrase sur le Pentagone, ouvrant une brèche sur sa façade ouest. A 10h05, une des tours du World Trade Center s’effondre, provoquant un immense nuage de poussière et une grande panique dans les rues de Manhattan.

A 10h10, un Boeing 757 d’United Airlines avec 44 personnes à bord dont quatre terroristes s’écrase quant à lui près de Pittsburgh. A 10h28, la dernière tour du World Trade Center s’effondre à son tour, plongeant le quartier dans la fumée et la poussière.

Le pays et l’armée est placée en état d’alerte maximale. Très rapidement, les soupçons se tournent vers le groupe terroriste Al Qaeda et son leader, Ousama Ben Laden. George W. Bush promet de " punir et pourchasser " les responsables des attentats.

- L’onde de choc atteint La Réunion -

Ces attentats perpétrés quasiment en direct ont choqué le monde entier. Les modalités d’opération (l’usage d’avions comme armes) et l’ampleur de cet attentat ont ainsi marqué des millions d’individus qui, aujourd’hui encore, se souviennent précisément de cette date, de ce qu’ils faisaient, et comment ils ont découvert les images de ces attaques.

A La Réunion, il était 16h46 lorsque le premier avion s’est écrasé sur la première tour. Les Réunionnais ont été nombreux à vivre en direct le déroulé de tous les événements, notamment l’effondrement des tours jumelles, à une heure où ils sont nombreux devant la télévision. Cet événement avait engendré une émotion intense, une volonté de parler, de commémorer, de rendre hommage à la mémoire des victimes.

Le 7 octobre 2001, une mobilisation hors norme a eu lieu. Près de 15.000 personnes, de tous les âges, représentant toute la diversité culturelle de l’île, ont marché dans les rues de Saint-Denis, à l’appel du collectif " donne la main pour un monde de paix ". " Cette marche illustre la prise de conscience communautaire de notre identité collective. Elle prouve que le monde est pluriel et multicolore ", avait déclaré Monseigneur Gilbert Aubry.

- Un bilan humain dramatique qui ne cesse de s’alourdir -

Le bilan de ces attentats aura été dramatique avec près de 3000 morts directs représentant plusieurs nationalités différentes, et plus de 6000 blessés, dont de très nombreux policiers, pompiers et secouristes venus aider les victimes et sécuriser les lieux.

20 ans après, certains morts n’ont d’ailleurs toujours pas été trouvés ou identifiés. En effet, sur les 2.977 victimes (dont 2.753 à New York)  comptabilisées dans les attaques du Wolrd Trade Center, près de 1.000 n’ont toujours pas été trouvées.

Aussi, depuis 20 ans, certaines familles attendent une confirmation, fruit du minutieux travail d’identification mené par le bureau médico-légal de New-York. Ainsi, ce mardi 7 septembre 2021, deux nouvelles victimes ont été identifiées, portant à 1.647 le nombre de victimes désormais identifiées, et permettant à leur famille de définitivement faire le deuil de leurs proches.

Mais la longue litanie des morts ne semble pas se résumer à ces attentats. En effet, depuis 20 ans, certaines personnes présentes à Manhattan ont développé des maladies liées à ces attaques, et notamment l’effondrement des deux tours ayant dégagé des fumées toxiques. Selon le responsable du fonds chargé de dédommager les victimes et les familles des victimes de ces attentats, 67.000 demandes d’indemnisations ont été déposées (près de la moitié pour des cas de cancer), dont 3.900 au nom de personnes décédées, depuis l’élargissement de ce fonds aux personnes présentes sur les lieux de l’attentat. Ce qui représente davantage que le nombre de décès directement provoqués par les attentats.

- La guerre contre le terrorisme : des réussites et des échecs -

Ces deux décennies auront été marqué par une lutte résolue contre le terrorisme. Moins d’un mois après les attentats du 11 septembre, le 7 octobre 2001, une coalition formée des Etats-Unis, du Royaume Uni, de la France, et du Canada, notamment, attaque l’Afghanistan, pays accusé d’être un repère pour Al Qaeda et son leader, Ousama Ben Laden. Les talibans vaincus, les forces américaines se sont concentrées sur la traque du leader des djihadiste, traque qui permettra de l’abattre dans la nuit du 1er au 2 mai 2011, dans un complexe résidentiel d’Abottabad, au Pakistan.

Mais cette guerre d’Afghanistan aura aussi été marquée par un enlisement de la coalition américaine sur un territoire où elle fut accueillie en héros, pour, au fil des polémiques (notamment celle de la prison de Guantanamo) et bavures contre la population, voire cette dernière se retourner contre elle, en rejoignant notamment les rangs des talibans.

En mars 2003, c’est l’Irak qui est envahi par les Etats-Unis, sous prétexte que le dirigeant de l’époque, Saddam Hussain, abritait des armes de destructions massives qu’il fournissait aux terroristes, faisant un lien direct de son implication dans les attentats du 11 septembre. La postérité démontera que les " preuves " avancées par les Etats-Unis étaient fausses et qu’aucune arme de destruction massive n’y avait été recensé. Cela aura tout de même permis de libérer l’Irak du joug de Saddam Hussain mais à quel prix ? Comme en Afghanistan, la coalition conduite par les américains s’enlise sur le territoire irakien, au fil des bavures et des polémiques, notamment les sévices subis par des prisonniers d’Abou Ghraib par des soldats américains.

Selon plusieurs experts, cette guerre a favorisé l’émergence du groupe Etat Islamique, groupe terroriste particulièrement violent qui a provoqué l’effroi dans une grande partie du Moyen Orient de 2014 à 2019. Même si le mouvement terroriste est aujourd’hui affaibli, il n’en demeure pas moins actif et auteur d’attentats sur plusieurs territoires, sans compter le développement de groupes affiliés, notamment en Afrique.

Si, 20 ans après, il n’y a pas eu de 11 septembre, le bilan, selon une étude publiée par la Brown University, est lourd : 800.000 morts de la guerre contre le terrorisme, des attentats majeurs ont endeuillé le monde, notamment ceux de Paris, en 2015. Pour les Etats-Unis, le coût de cette guerre s’élève à 6.400 milliards de dollars.

C’est dans ce contexte peu glorieux que les Etats-Unis ont retiré leurs dernières troupes de l’Afghanistan, le 31 août dernier, laissant toute la latitude aux talibans de diriger le pays, avec le risque d’une nouvelle montée en puissance de mouvances terroristes.

Lire aussi : Vingt ans après, l'Amérique rend hommage aux 3.000 morts du 11-Septembre

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