CGTR Éduc'action

"6 000 postes dans le second degré : la grande illusion"

  • Publié le 3 juillet 2012 à 18:30

Alors que le ministre de l'Éducation nationale a de nouveau annoncé la création de 6 000 postes à la rentrée scolaire de 2012 dans le second degré, la CGTR Éduc'action monte au créneau. Pour l'organisation syndicale, cette annonce est une "grande illusion" et un "beau coup de communication". Nous publions le communiqué ci-dessous.

Le Ministre de l'Education nationale a de nouveau annoncé qu'il allait créer 6 000 postes à la prochaine rentrée dans les collèges et les lycées. Cela devrait d'ailleurs se concrétiser (dans cet ordre de grandeur) dans le cadre du collectif budgétaire qui sera présenté le mercredi 4 juillet 2012. C'est surtout un beau coup de communication lorsque l'on regarde de plus près ce qui a été réellement annoncé.

Sur ces 6 000 postes supplémentaires pour les collèges et lycées, seuls 280 postes d'enseignants sont prévus : 70 en anglais, 60 en lettres, 90 en mathématiques et 60 en EPS. Ils seront pourvus par des candidats admissibles à l'agrégation, ce que permet la législation. Viendront les compléter 75 postes de conseillers principaux d'éducation (CPE), reçus sur liste complémentaire.

Les stagiaires bénéficieront d'une décharge de trois heures, soit l'équivalent de 1 500 postes... Selon la presse, Vincent Peillon a parlé d'une "pression amicale sur les rectorats" et a expliqué qu'il aurait recours à "des remplaçants, heures supplémentaires et autres contrats". Il semble donc que ce ne sera pas des créations de postes. Sur ces 6 000 créations, il y a donc moins de 5% d'emplois statutaires de fonctionnaires et plus de 95% d'emplois précaires (AED, AVS, "médiateurs").

De plus, les emplois d'AVS vont remplacés ceux qui prennent fin le 30 juin et le 31 août. Ce ne sont donc pas des postes en plus et rien n'est garanti pour le réemploi de ceux dont le contrat se termine. Des centaines de personnes vont se retrouver au chômage sans perspective. Ces annonces sont totalement inacceptables.

Il est nécessaire d'annuler les 6 500 suppressions prévues dans le second degré à la rentrée 2012. C'est indispensable pour que cette rentrée ne soit pas encore plus catastrophique que les précédentes.

Au contraire des affirmations de Vincent Peillon, il est possible d'annuler les suppressions. Il y a plus de 20 000 enseignants précaires, dont un certain nombre risque de se retrouver au chômage à la rentrée. Il est possible de les titulariser immédiatement : ces personnels exercent dans les établissements depuis des années, ils ont "fait leurs preuves". Cette situation est intolérable.

Il est indispensable de créer un vrai statut de fonctionnaire pour ceux dont les missions sont d'accompagner les élèves en situation de handicap. Ce sont des missions pérennes, elles doivent être assurées par du personnel statutaire. Il est indispensable que les EVS-AVS en fin de contrat soit réemployés, première étape vers leur titularisation sur poste.

Enfin, ces annonces ne concernent que des personnels enseignants et de vie scolaire. Rien ne semble prévu pour que la rentrée des personnels administratifs, technique, santé/sociaux se passent dans des conditions acceptables, sans que leur charge de travail soit, une fois de plus, alourdie.

La CGTR Educ'action exige la restitution de l'ensemble des postes supprimés et la transformation des emplois précaires en emplois statutaires. L'académie de La Réunion, qui cumule de lourds handicaps doit être placée dans l'immédiat en zone zéro suppression de postes puis un plan de rattrapage doit être mis en oeuvre au plus vite afin que notre systeme éducatif puisse tourner convenablement dans l'intérêt bien compris de nos élèves.

La CGTR Educ'action observe que les parlementaires de La Réunion, à l'exception d'Huguette Bello se font pour l'heure très discrets. Ainsi aucune réponse, n'a à ce jour été apportée à l'invitation de l'intersyndicale pour une table ronde "URGENCE REUNION EDUCATION".

Une chose est sûre, si l'intervention des députés peut constituer un point d'appui, il n'y aura point de sauveur suprême et ce n'est qu'en (re)prenant le chemin des luttes que nous pourrons gagner sur nos revendications car les gouvernements passent mais la précarité et la dégradation des conditions de travail s'étend".
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