La Réunion pourrait-elle connaître un séisme comme l'a connu l'Hexagone récemment ? Alors que l'île se trouve en zone de sismicité 2, l'éventualité d'un séisme d'intensité élevé est aujourd'hui faible. Et ce même s'il arrive parfois que la population ressente des secousses.
Il faut tout d'abord noter que "la majorité des séismes observés à La Réunion sont associés à l’activité volcanique du Piton de la Fournaise, soit environ 90% des séismes catalogués", indique l'Observatoire volcanologique.
Une activité continue existe cependant sous le reste de l’île, "en particulier sous le massif de la Roche Écrite où la plupart des séismes ressentis sont localisés" précise l'OVPF.
Ces séismes se produisent "majoritairement sur une faille profonde localisée dans la croute océanique sous l’édifice du Piton des Neiges". "L’origine de ces séismes est encore discutée mais ne semble pas corrélée à l’activité volcanique à la Fournaise ou à sa réalimentation en magma. Cette sismicité pourrait être liée à la réactivation d’une faille pré-existante sous l’effet du poids du Piton des Neiges" ajoute l'observatoire.
"Il existe une sismicité plus profonde (plusieurs kilomètres voire dizaines de kilomètres) qui se produit au niveau de la croûte océanique. Le poids de l’île sur la croûte océanique engendre des tensions, des contraintes dans la croute. De petits réajustements se produisent parfois au sein de la croûte en réponse à ces tensions ce qui provoque des séismes. C’est le cas du séisme du 21 septembre 2020 par exemple. La magnitude et l’intensité de ces séismes peuvent être assez variables" explique par ailleurs Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) de La Réunion.
"Si l’ensemble de cette faille cassait en un seul coup, on obtiendrait un séisme entre magnitude 3.5 et 3.8. Cela reste petit comparé au récent séisme dans l’Hexagone avec une magnitude de 4.8 à 4.9 qui correspond a une énergie totale libérée environ 30 fois plus importante" précise l'OVPF.
"Il faut tout de même bien distinguer les notions d’intensité et de magnitude : la magnitude correspond à l’énergie libérée par le séisme. L’intensité, elle, correspond aux effets, dommages et ressentis du séisme en un lieu donné" rappelle le BRGM.
"Pour une même magnitude, deux séismes pourront avoir des intensités très différentes en fonction de la profondeur à laquelle se produit le séisme et de la distance aux enjeux humains. Par exemple, pour une même magnitude, un séisme qui se produit à 30 km de profondeur et 100 km au large de La Réunion aura vraisemblablement une intensité plus faible (ressenti et dégâts potentiels plus faibles) qu’un séisme qui se produit à seulement 2 km de profondeur et à proximité immédiate de l’île."
- Un risque faible pour l'île -
Peu de risques pour La Réunion donc, bien que l'historique de sismicité de l'île soit mal connu. "Les premiers témoignages de secousses remontent au début du 18ème siècle alors que l’île était habitée par moins d’une centaine d’habitants à l’Ouest et au Nord de l’île. Un séisme notable a été ressenti en 1751 qui a occasionné quelques dégâts et notamment la destruction partielle de l’église de Saint-André. La localisation de ce séisme est inconnue car il n’existait pas d’instruments capable d’enregistrer les séismes à l’époque" souligne l'OVPF.
"Historiquement, des séismes auraient provoqué des dégâts notables au 17e et 18e siècle sur l’île notamment à Sainte-Marie, avec des intensités qui ont pu atteindre le niveau VII" ajoute le BRGM.
"Le fait que La Réunion soit située au milieu d’une plaque tectonique limite le risque d’une sismicité de très forte magnitude et de très forte intensité (contrairement aux Antilles par exemple, situées à la limite de plaques). Les séismes enregistrés dépassent rarement la magnitude 4 à La Réunion" avance-t-il.
L’un des séismes récents le plus fort enregistré à proximité de La Réunion date du 21 septembre 2020 avec une magnitude 4,4, au large de Saint Denis. "Ce séisme a été bien ressenti par la population, et l’intensité moyenne a été évaluée à III avec localement des intensités ayant atteint IV ou V" rappelle le bureau.
Dans ce contexte, il n'existe pas de Cadre national d’actions pour la prévention du risque sismique (CAPRIS) à La Réunion, celui-ci concernant uniquement les zones de sismicité 3 à 4 (risque modéré à moyen). "En zone de sismicité 2 (faible), où se situe La Réunion, les déclinaisons de ces cadres d’actions ne s’appliquent pas. Mais La Réunion est concernée par la réglementation relative aux règles de constructions parasismiques. Toutes les constructions neuves doivent s’y conformer" explique le BRGM.
Ces constructions qui respectent les normes parasismiques sont faites pour résister à des séismes de plus forte intensité. La problématique "vient plus de l’habitat informel qui ne respecte pas forcément ces exigences et qui pourrait être affecté en cas d’évènement d’intensité plus élevée" conclut-il.
as/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
Bonjour!
Pour un novice ce n'est pas évident tant qu'on est pas renseigné ou se renseigne pas!
Très bonnes explications!
Bonjour
Je pense qu'il faut arrêter d'avoir peur des aléas naturels.
Hier c'était l'aléa volcanique et la Réunion sous la lave, aujourd'hui le tremblement de terre.
On a l'impression que l'on cherche à se faire peur comme si les problèmes sociaux et circulatoires (coma automobile) n'étaient pas suffisants à rendre difficile le quotidien des réunionnais.