Colère des salariés (actualisé)

Grève chez Albioma : nouvelle action des grévistes à la centrale électrique de Bois-Rouge

  • Publié le 25 octobre 2024 à 14:29

Nouveau durcissement dans le conflit opposant les salariés et la direction d'Albioma ce vendredi 25 octobre 2024. Les grévistes de cette entreprise spécialisée dans la production d’électricité ont lancé une nouvelle action en milieu de journée. Ils ont pénétré dans les locaux de la centrale électrrique de Bois-Rouge. C'est la potentielle venue d'agents de sécurité depuis l'Hexagone qui a déclenché la colère des salariés soutenus par les syndicats. Par ailleurs, une demande d'audience a été faite en préfecture par les différents parties. Les planteurs étaient encore rassemblés ce vendredi matin devant l'usine de Bois-Rouge. Plusieurs tonnes de cannes n'ont pas été traitées en raison des coupures d'électricité générées par le mouvement de grève. Les planteurs se disent "victimes d'un conflit interne chez Albioma". (Photo : sly/www.imazpress.com)

Selon nos informations, la direction d'Albioma aurait fait appel à des agents de sécurité pour venir sécuriser ses deux sites, à Bois-Rouge et au Gol. Une trentaine d'agents auraient été sollicités.

Les syndicalistes affirment que l'information a été confirmée par la direction.

Interrogé par Imaz Press Réunion, le directeur de la zone océan Indien d'Albioma Geoffroy Mercier indique ne "pas être informé de cette situation".

- Les planteurs empêchés de travailler -

Pour rappel, les salariés d'Albioma, en grève depuis le jeudi 21 octobre dernier, n'ont toujours pas trouvé de solutions "au problème interne de respect des droits des travailleurs". Revendu depuis un peu plus d'un an à la société américaine KKR, cette dernière ne "respecte pas le dialogue social et d'acquis" explique la CGTR.

"Nous en tant qu'agriculteurs, nous sommes pénalisés. Nous essayons de comprendre pourquoi il n'y a ni entente ni communication dans ce conflit entre Tereos et Albioma" souligne Bernard Olivier, agriculteur de Saint-Benoît. Il précise : "ce matin nous avons qu'une chaudière tourne pour alimenter la production électrique. Mais pour autant l'usine ne fonctionne pas".

Le planteur de cannes poursuit : "nous avons besoin que Tereos et Albioma se posent autour d'une table pour avoir une communication pour qu'ils trouvent une solution une bonne fois pour toute".

"Aujourd'hui notre plantation de cannes reste au champ, ce qui nous pénalise. On est obligé de mettre des ouvriers en arrêt parce que nos petites exploitations ne nous permettent pas de leur donner du travail en ce moment", explique Bernard Olivier.

Il insiste : "c'est de la trésorerie en moins pour nous. Déjà que la campagne sucrière n'est pas fameuse cette année. Sur les 40 hectares que nous avons avec 4.000 tonnes de cannes, nous avons déjà perdu 800 tonnes de marchandises". Regardez 

- La filière cannière en danger immédiat - 

"La filière canne à sucre est un pilier central de l’agriculture réunionnaise. Chaque jour de blocage supplémentaire aggrave les pertes subies par les planteurs, déjà lourdement impactés par cette situation. Si cette grève persiste, les répercussions ne se limiteront pas à la campagne en cours, mais affecteront la durabilité de nombreuses exploitations agricoles", s'insurge Michel Moutama, président de la CGPER. 

Il ajoute : "la CGPER appelle donc à une action concertée et rapide de l’État, d’Albioma et de Tereos pour garantir la continuité des livraisons et éviter que les agriculteurs réunionnais ne deviennent les victimes collatérales de conflits internes qui ne les concernent pas".

"Il est crucial que des mesures immédiates soient prises pour sauvegarder la filière cannière et protéger ceux qui en dépendent", affirme ce dernier.

- Tout le monde à égalité -

Dominique Clain, président de l'UPNA s'exprime : "on voit très bien la gravité de la situation. Il faut vraiment que tout rentre dans l'ordre dès lundi matin".

Ce dernier s'impatiente : "si rien n'est fait, on va empêcher la centrale de tourner. Il faudra interdire la rentrée des copeaux de bois dans l'usine et éteindre le compteur. Comme ça tout le monde sera pénalisé et à égalité". Regardez

Une réunion entre planteurs, syndicats et grévistes pourrait permettre de trouver une solution. "Dans tous les cas, peu importe la décision qui sera prise, nous serons prêt à agir", note le président de l'UPNA.

www.imazpress.com/[email protected]

guest
3 Commentaires
Didier
Didier
4 mois

Albioma à l'argent pour faire venir 30 gros bras de 10 000 km pendant une période indéterminée à raison de 250 € net par jour, mais refuse d'appliquer le statut des IEG à ses salariés spoliés de leurs droits pendant 10 ans (de 1992 à 2002) et ce sont les grévistes qui sont traités de terroristes !
Notons qu'une fois de plus l'état qui a cautionné l'attribution d'une grande partie du "marché" de l'électricité refuse de servir de médiateur dans ce conflit.
De ce fait, comme Albioma/KKR, il mise sur le pourrissement de la situation, il fait le jeu d'Albioma contre ses travailleurs.

Julie
Julie
4 mois

?????? c'est le logo pour l'article en dessous celui-ci

Heinrich Koffee
Heinrich Koffee
4 mois

Je n’ai pas très bien compris pourquoi il y a le logo France Travail qui illustre l’article. Il y a un lien ? Merci