Gestion énergétique

Électricité : adopter les bons gestes pour éviter le délestage

  • Publié le 27 avril 2025 à 13:42
  • Actualisé le 27 avril 2025 à 13:45

Depuis le cyclone Garance, EDF Réunion multiplie les bulletins d’alerte sur l’état du réseau électrique. Une météo particulière, née d’un contexte insulaire exigeant, qui vise notamment à éviter le recours aux délestages. Décryptage avec Simon Cochard, chef du service système électrique à EDF Réunion qui explique les bons gestes à adopter. (Photos: sly/www.imazpress.com)

À La Réunion, l’électricité n’arrive que si elle est produite sur place. Contrairement à l’Hexagone interconnecté avec ses voisins européens, l’île doit composer avec son insularité.

Une réalité technique qui rend le système électrique particulièrement vulnérable aux aléas climatiques, aux pannes ou aux opérations de maintenance. Le passage du cyclone Garance le 28 février dernier a renforcé cette fragilité.

Depuis, la plus puissante centrale hydroélectrique de l’île, située à la rivière de l’est, reste inutilisable, faute de lignes d’évacuation opérationnelles. Résultat : 80 mégawatts de puissance en moins dans un système où chaque mégawatt compte.

- Anticiper pour éviter les coupures -

Dans la salle de dispatching d’EDF, les équipes surveillent en permanence l’équilibre entre production et consommation. Ce pilotage s’effectue en temps réel, 24 heures sur 24.

L’objectif : maintenir l’équilibre pour éviter les coupures. Car à la moindre rupture, le risque de blackout généralisé devient réel. Pour accompagner cet équilibre fragile, EDF a mis en place depuis deux ans la "météo de l’électricité".

Inspirée du modèle météorologique, elle repose sur trois niveaux d’alerte : vert, orange, rouge. En vert, tout va bien. En orange, la production est suffisante mais sans marge de sécurité.

En rouge, le risque de coupure est réel et EDF appelle à la mobilisation de tous.

- "On ne demande pas aux Réunionnais d’arrêter de vivre"-

"On ne demande pas aux Réunionnais d’arrêter de vivre", insiste Simon Cochard, chef du service système électrique à EDF Réunion. Écoutez:

L’alerte rouge est avant tout un appel à la sobriété. Éteindre les lumières inutiles, différer l’utilisation du lave-linge, charger son véhicule électrique après 21h : autant de gestes simples qui, cumulés, permettent d’éviter le recours au délestage. Ce dernier ne s’envisage qu’en ultime recours.

"C’est comme un coup de frein pour éviter le mur", explique le responsable. Mieux vaut donc agir en amont. Et les résultats sont là : certaines alertes rouges ont permis, grâce aux écogestes, de maintenir l’alimentation de tous les foyers sans coupure.

- Une consommation sous surveillance -

Les pics de consommation surviennent surtout entre 19h et 21h, période où climatisation, cuisine et éclairage sont sollicités. Pourtant, la consommation seule ne suffit pas à déclencher une alerte.

En janvier 2025, un record de 500 mégawatts a été atteint sans basculer en alerte. En mars, une consommation plus modérée a pourtant conduit à plusieurs bulletins rouges. La raison : une production affaiblie et des marges trop étroites.

Pour faire face, EDF active plusieurs leviers : report de maintenances, gestion fine de la tension, réorganisation du parc de production. Mais quand cela ne suffit plus, la météo de l’électricité devient l’ultime outil de prévention.

- La solidarité énergétique comme clé -

La météo de l’électricité vise aussi à responsabiliser chaque usager. Sur une île où l’interdépendance est vitale, la solidarité énergétique est un enjeu central. Réduire sa consommation, c’est participer à l’effort collectif.

"Chacun a un rôle à jouer", rappelle Simon Cochard. Une lampe éteinte, une clim réglée à 26 degrés ou un appareil débranché peuvent suffire à faire pencher la balance.

EDF met à disposition des outils pour accompagner cette transition : étiquettes énergétiques, conseils pratiques, repères de consommation.

Une culture de sobriété déjà bien ancrée dans l’île, où chauffe-eaux solaires et brasseurs d’air sont courants. La météo de l’électricité n’est donc pas qu’un outil d’alerte.

C’est aussi un indicateur de tension, une invitation à l’action collective, et un reflet de la complexité d’un système insulaire que chacun contribue à faire tenir, geste après geste.

pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

guest
8 Commentaires
HULK
HULK
14 heures

coupez l acces aux reseaux sociaux on fera des economies

Francis Benveniste
Francis Benveniste
20 heures

Le plus simple, quand on a un réseau fragile, c'est de consommer moins, ce qui est incompatible avec une politique du tout électrique à outrance. Notamment les autos.

Jean René
Jean René
21 heures

Bonjour,
et si au lieu de couper l’alimentation des quartiers pour le délestage EDF limitait la consommation en laissant quelques watts pour ne pas nous laisser dans le noir complet ?
Cela est possible avec les nouveaux compteurs électriques

Pierrot 974
Pierrot 974
23 heures

Sachant que des cyclones de plus en plus dévastateurs sont annoncés et que chacun devra bientôt recharger son auto électrique, on devine ce qui se passera si EDF n'augmente pas sa production et met toujours autant de temps à réparer ses lignes à haute tension.

Missouk
Missouk
1 jour

Et ils nous obligent à acheter des voitures électriques! On marche sur la tête!

H Payet
H Payet
22 heures

Lire l'article, il suffit de recharger le véhicule à partir de 21H

Ben
Ben
16 heures

Ou de ne pas en acheter.

G Payet
G Payet
11 heures

Oui, circuler en bus ou vélo permet aussi de diminuer la production de CO2