[PHOTOS - VIDÉOS] Une centaine d'enfants concernés

ARAR - Soins à domicile : les soignants manifestent pour sauver la filière pédiatrie

  • Publié le 15 novembre 2023 à 10:01
  • Actualisé le 15 novembre 2023 à 12:19

Depuis ce mercredi matin 15 novembre 2023, un collectif de soignants de l'ARAR Soins à domicile est mobilisé devant les locaux de l'association à la Possession. Les praticiens protestent contre "la grave crise qui traverse actuellement la filière pédiatrique". Les soignants s'inquiètent de "l'écroulement de la filière" qui risque de porter atteinte au suivi médical "d'une centaine d'enfants, souvent polyhandicapés, hospitalisés à leur domicile" (Photo rb/www.imazpress.com)

Les soignants de l'ARAR interviennent auprès d'une centaine d'enfants hospitalisés à leur domicile, souvent dans les suites d'une prise en charge au CHU. Ce sont souvent des enfants polyhandicapés souffrant de maladies rares et / ou suivis pour des cancers et qui sont parfois en soins palliatifs.

Un jeune médecin en filière adulte à l'antenne sud de l'Arar le dit, "nous sommes très inquiets pour les enfants en hospitalisation à domicile. Des enfants qui souffrent de pathologie lourdes, de maladies rares, de suivis de chimio, de soins palliatifs". Actuellement, "il n'y a plus de pédiatres pour assurer les visites à domicile".

Une débrayage qui a aussi d'importantes conséquences pour les jeunes patients, et les soignants. "Nous aussi on est en grande souffrance et les familles aussi."

Si aujourd'hui la mobilisation se limite à un débrayage, un préavis de grève a d'ores et déjà été déposé.

- "La pédiatrie en danger" -

"En temps normal, les pédiatres réalisent des visites à domicile pour ces enfants, ainsi que les infirmières puéricultrices. Depuis quelques semaines, pour diverses raisons, la filière s’est écroulée" regrette le collectif de médecins.

"De manière totalement incompréhensible, alors que le projet d'établissement est censé être axé sur la petite enfance, plusieurs pédiatres ont été poussés vers la sortie. Rabaissés et épuisés il ont remis leurs démissions en espérant faire bouger les choses" déplorent les soignants en estimant que "la direction n'a fait aucun effort pour les retenir"et qu'elle "refuse toute réunion de concertation".

"Parallèlement, de nombreuses infirmières puéricultrices sont actuellement en arrêt maladie dans un contexte extrêmement délétère" dit encore le collectif.

"Nous sommes extrêmement inquiets pour la suite de la prise en charge des petits patients et tirons la sonnette d’alarme avant qu’un drame ne survienne" termine le collectif.

Pour le docteur Mathilde, pédiatre au Chu et à l'HAD (hospitalisation à domicile) ARAR, "la pédiatrie est en danger. On prend en charge des patients extrêmement lourds de 0 à 18 ans qui parfois s'ils ne sont pas pris en HAD seraient à l'hôpital".

Ce qu'elle dénonce, c'est "une absence totale de dialogue avec la direction". "On a demandé à rencontrer la directrice médicale et pour l'instant il n'y a pas de dialogue possible. Nous avons donc pris la décision de poser nos démissions en l'absence d'un changement de gouvernance."

Nathalie accompagne les familles. "Je viens soutenir car nous, en tant que familles l'on rencontre beaucoup de problèmes liés à la nouvelle organisation de l'ARAR." "Avant on avait du dialogue avec les pédiatres et puéricultrices et maintenant on se retrouve seule et souvent des fois je suis obligée d'aller aux urgences pour juste des conseils ou par sécurité."

"Des fois ont reçoit même des médicaments qui ne sont pas attribués à l'enfant, des fois il en manque", ajoute Nathalie.

Gérard et Giovanni travaillent depuis plus de 20 ans à l'ARAR. Ce qu'ils reprochent à la direction, - outre le problème de la pédiatrie – ", c'est un management délétère, un manque de personnel et des risques psychosociaux".

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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