Renouer avec ses racines

Arbre généalogique : quand chercher ses origines se fait (presque) en quelques clics

  • Publié le 3 novembre 2024 à 18:59
  • Actualisé le 3 novembre 2024 à 20:22

La Réunion, terre de métissage, est riche de ses nombreuses cultures apportées des quatre coins du monde durant la période esclavagiste et l'engagisme. Une richesse qui fait la fierté de la population mais aussi l'objet de curiosité. C'est pourquoi nombreux sont ceux qui cherchent leurs racines avec des moyens de plus en plus modernes (Photo : sly/www.imazpress.com)

Kaf, shinoi, malbar, zorey, zarab sinonsa malgash, ala nou la. Chaque Réunionnais.e.s est un mélange de ces peuples. Que cela soit tout à la fois ou quelques-unes, il n'en est pas moins que le métissage fait partie de la population, un phénomène qui attise de plus en plus la curiosité et qui se fait beaucoup plus accessible.

Forum internet, archives numériques ou encore groupes Facebook, rechercher ses origines devient presque accessible à tous. Mais il faut bien insister sur le mot presque, car si de plus en plus de sources sont dématérialisées, reste encore de nombreuses étapes qui nécessitent quelques allers-retours administratifs… malgré les aides proposées.

- Des associations dédiées à la recherche des racines -

C'est d'ailleurs le but de l'association Cercle Généalogique de Bourbon. Muni d'un livret de famille, d'extraits d'actes et de toutes pièces pouvant faciliter la recherche des origines, ils cherchent vos origines à votre place. Et bien sûr, le tout autour de discussions qui se prennent sur rendez-vous.

Cette discussion permettra d'en savoir plus sur l'histoire de chacun ainsi que des histoires de familles, car toute information est susceptible d'affirmer ou d'infirmer une piste. Par exemple, si un des ancêtres avait été réformé à l'armée ou bien s'il était connu pour ses yeux bleus, une piste reste une piste. Et elle est susceptible à La Réunion de différencier deux personnes qui s'appellent de la même manière et nées à la même époque.

Bien souvent, ces associations interviennent dans un but très précis qui va au-delà de la simple curiosité. Le Cercle de Bourbon ainsi que Gopio Réunion permet à tous descendants de personnes d'origine indienne d'obtenir un visa permanent appelé carte OCI. Cette carte OCI (Overseas Citizen of India) ou carte de Citoyen Indien de l’Étranger permet de se rendre en Inde pour une durée illimitée. Mais elle a également de nombreux avantages comme par exemple : travailler en Inde, ouvrir un compte bancaire, acquérir un bien immobilier ou encore faire des études dans toutes les universités et écoles du pays.

Mais pour l'obtenir, il faut prouver son origine indienne en remontant au maximum à la sixième génération. L'affaire n'est donc pas aisée.

- Remonter jusqu'aux premiers arrivants -

Certaines personnes, plus tentées par l'enquête que par le résultat, se décident à chercher seules leurs origines. À l'aide des différents documents conservés par la famille, de leurs gramounes véritable zarlor d'histoire et d'outils numériques modernes, l'aventure débute.

"Quand j'étais plus jeune, un peu comme tous mes camarades, j'étais très curieux de savoir d'où je venais", confie Loïc. Il explique donc sa manière de procéder : "plutôt que de partir de ma génération et remonter à mes aïeuls, j'ai fait l'inverse en commençant par les premiers Noël qui sont arrivés sur l'île". Mais la tâche s'est avérée plus difficile qu'il ne le pensait : "il fallait évaluer chaque branche, chaque enfant et chaque frère et sœur. Un véritable bourbier".

Quelques années plus tard, c'est son cousin Alexis qui prend la relève : "ce n'est pas forcément une enquête que j'aurais mené de moi-même. En réalité c'était un projet d'université pour ceux qui avait pris l'option créole comme moi". Le jeune homme précise : "grâce à ces cours, j'ai eu une liste d'outils numériques ainsi qu'un suivi du prof qui nous aidait quand on était bloqué".

Ce dernier nous confie ses secrets : "J'ai utilisé le site des archives nationales et plus précisément les archives nationales des Outre-mers (ANOM) ainsi que le site Généanet où les gens mettent des informations précieuses sur leur proches. Et bien-sûr ma botte secrète : ma famille. Papa, maman, mamie, une grande tante, tous avaient des anecdotes sur leurs proches et ça m'a aidé à avancer".

- Des informations croisées -

"Un jour à un repas de famille je parle à tout le monde de mon projet d'arbre généalogique et particulièrement à mon cousin Loïc. J'avais même ramené ma tablette pour lui montrer mon arbre numérisé", se remémore Alexis. Il renchérit : "on passe les membres de la famille au peigne fin, sans oublier les anecdotes drôles apprises sur eux".

Le jeune homme étant arrivé au plus haut dans son arbre généalogique avoue à son grand cousin ne plus pouvoir continuer car il n'a plus aucune information. Du moins c'est ce qu'il pensait. "Loïc m'a dit que le dernier nom ne lui était pas inconnu et qu'il faudrait qu'il fouille dans ses anciennes recherches pour voir si les informations se croisent".

"Quelques jours plus tard, bingo : les informations coïncident. Au final nous avons chacun une partie de notre histoire pour commencer des années 1990 et finir 1680 avec la naissance de George Noël, le premier Noël arrivé à La Réunion. Voire même mieux, on a découvert le nom de ses parents Thomas et Rebequa, originaire de l'Angleterre", déclare Alexis.

Ce dernier affirme : "cette enquête a été vraiment passionnante et c'est encore mieux quand on la vit à plusieurs, on a plus d'aide et on partage plus de choses".

cn/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Llevain
Llevain
4 mois

Dans l'hexagone, on traite d'extrême droite facho le Français qui veut renouer avec ses racines .