Selon une étude de l'Insee

Au fil des générations, les natifs de La Réunion sont de plus en plus diplômés

  • Publié le 18 mai 2021 à 09:28
  • Actualisé le 18 mai 2021 à 09:56

"Clé de l'accès à l'emploi, le niveau de diplôme de la population augmente de génération en génération à La Réunion. Ainsi, alors que 67 % des natifs de l'île âgés de 55 à 64 ans n'ont pas de diplôme en 2017, c'est le cas de 24 % des jeunes natifs de 25 à 34 ans." indique l'Insee dans son étude "l'évolution du niveau de diplôme de la population de génération en génération à La Réunion" publiée en mai 2021. "Ces derniers sont par ailleurs trois fois plus souvent diplômés du supérieur que leurs aînés (25 % contre 8 %). Pour autant, l'écart avec la métropole (39 %) et les Antilles (33 %) reste conséquent" ajoute l'Institut national de la statistique et des études économiques. "Les femmes sont davantage diplômées du supérieur que les hommes à La Réunion, et l'écart s'accroît de génération en génération. Les jeunes natifs de La Réunion qui résident en dehors de l'île sont nettement plus diplômés que leurs homologues restés sur place ou revenus, avec 45 % d'entre eux qui disposent d'un diplôme du supérieur" souligne l'Insee dont nous publions le communiqué ci-dessous. (Photo d'illustration www.ipreunion.com)

À La Réunion, comme dans les autres régions françaises, le niveau de diplôme de la population s’élève de génération en génération.Pour pouvoir comparer les niveaux de diplôme d’une génération à l’autre, cette étude est restreinte aux personnes natives de l’île, et y résidant en 2017

Ne pas avoir de diplôme qualifiant est une situation bien plus rare pour les jeunes générations natives de l’île que pour leurs aînés. Ainsi, 24 % des jeunes natifs de 25 à 34 ans n’ont pas de diplôme, contre 31 % des 35-44 ans et 67 % des 55-64 ans.

Dans le même temps, détenir un diplôme du supérieur devient plus fréquent sur l’île : de 8 % des natifs de 55-64 ans à 25 % pour ceux de 25-34 ans. Sur la décennie écoulée, c’est la détention d’un diplôme de niveau Bac + 5 qui s’accroît le plus, en lien avec un élargissement de l’offre universitaire : 7 % des 25-34 ans contre 4 % des 35-44 ans.

En parallèle, la part de titulaires d’un baccalauréat comme diplôme le plus élevé continue de croître également (24 % pour les 25-34 ans). La généralisation de la réduction à la fin des années 2000 de quatre à trois ans du cursus conduisant au baccalauréat professionnel à l’issue du collège a en effet amené davantage de jeunes à suivre ce cursus d’enseignement professionnel.

- Le retard par rapport à la métropole et aux Antilles encore loin d’être comblé -

Malgré ces progrès, l’absence de diplôme reste deux fois plus fréquente parmi les jeunes natifs de l’île de 25 à 34 ans que parmi les habitants de l’Hexagone de cet âge (24 % contre 12 %).

Par ailleurs, la part de Réunionnais nés sur l’île et diplômés du supérieur accuse encore un retard conséquent (25 % contre 39 %), qui concerne tous les cycles du supérieur. De fait, la cible fixée en 2009 par l’Union européenne d’atteindre 40 % de diplômés du supérieur parmi les 30-34 ans en 2020 est loin d’être atteinte à La Réunion.

Le diplôme est en effet la clé de l'accès à l'emploi [Fabre, 2016]. Moins diplômés, les jeunes de La Réunion ont ainsi davantage de difficultés à s’insérer professionnellement : le taux d’emploi des 25-34 ans à La Réunion est de 52 % contre 76 % en métropole. Aux Antilles, les natifs sont plus diplômés. Les jeunes natifs antillais de 25 à 34 ans sont ainsi plus souvent diplômés du supérieur. Ils sont aussi 1,5 fois moins fréquemment non-diplômés que les jeunes Réunionnais.

- Niveau de diplôme des 25-34 ans selon le lieu de naissance et de résidence en 2017 -

Ce déficit de diplômés du supérieur parmi les natifs de La Réunion qui y résident s’explique d’abord par la relative faible part de jeunes qui obtiennent le baccalauréat. En 2019, l’espérance pour un élève de sixième d’obtenir le baccalauréat s’élève à seulement 67 %, soit la valeur la plus faible des académies françaises, la Guyane et Mayotte mises à part. En outre, beaucoup de jeunes sont en échec dans les études supérieures : le taux de réussite des néo-bacheliers entrés en première année de licence à l’Université de La Réunion en 2018 est le plus faible de France, Guyane exceptée (24 % sont passés en deuxième année, contre 46 % au niveau national).

- Les femmes, davantage diplômées du supérieur que les hommes au fil des générations -

À La Réunion, les femmes sont plus souvent diplômées du supérieur que les hommes : en 2017, 30 % des femmes de 25 à 34 ans nées et résidant sur l’île sont diplômées du supérieur,
contre 20 % des hommes.

Majoritaires parmi les étudiants dans le supérieur, les Réunionnaises sont davantage diplômées du supérieur depuis les années 1990. L’écart s’accroît de génération en génération. La part de diplômés du supérieur augmente nettement plus entre les deux générations pour les femmes que pour les hommes (+ 5 points contre seulement + 1 point pour les hommes). La progression est particulièrement forte pour les femmes au niveau Bac +5 ou plus.

- Les natifs de La Réunion vivant en métropole nettement plus diplômés -

Environ 23 000 jeunes de 25 à 34 ans sont nés à La Réunion, ont achevé leurs études, et vivent ailleurs en France, principalement en métropole. Ils sont nettement plus diplômés que les jeunes natifs restés sur l’île ou revenus. Seulement 10 % n’ont pas de diplôme et 45 % sont diplômés du supérieur, soit une situation proche de celle de l’ensemble des jeunes de cet âge résidant dans l’Hexagone. Par ailleurs, les jeunes de 25 à 34 ans résidant à La Réunion mais n’y étant pas nés sont nettement plus diplômés que les natifs : en 2017, 48 % d’entre eux ont un diplôme du supérieur contre 26 % pour les natifs qui habitent l’île.

 

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