Débandade

Désormais, au gouvernement chacun n'en fait qu'à sa tête

  • Publié le 8 août 2023 à 11:11
  • Actualisé le 8 août 2023 à 15:01

Y a-t-il quelqu'un qui pilote au gouvernement ? Depuis le remaniement, chacun ne semble en faire un peu qu'à sa tête. Et que l'on soit d'accord ou pas avec la politique d'Emmanuel Macron, les libertés prises par ses ministres et secrétaires d'Etat sont plutôt inquiétantes. Et les désaveux publics des uns des autres n'arrangent pas la situation.

Dernièrement, c'est la nouvelle secrétaire d'Etat chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, qui a fait grincer des dents ses collègues, en acceptant d'être la première membre du gouvernement à s'exprimer dans les pages du Journal du Dimanche version Geoffroy Lejeune.

L'arrivée de ce dernier, largement marqué à l'extrême-droite, à la tête de l'hebdomadaire, a provoqué une levée de boucliers inédites au sein de la rédaction. Les journalistes se sont mis en grève pendant 40 jours, et les deux-tiers d'entre eux ont démissionné à l'issue de cette grève historique.

Dans ce contexte, de nombreux politiciens de gauche ont décidé de boycotter la nouvelle version de l'hebdomadaire, qui a remplacé une partie de sa rédaction par des journalistes issus de Valeurs actuelles. Sabrina Agresti-Roubache, qui considère que "le pluralisme, c'est accepter la confrontation", ne s'est elle pas embêtée de ce cas de conscience…Sans en informer ses supérieurs, semble-t-il.

Au lendemain de la publication de l'article, son collègue délégué aux Transports Clément Baune a lui estimé qu'on "peut parler de tout mais pas avec n’importe qui, ou à n'importe quel moment". Comprendre : ce n'était peut-être pas le moment d'accorder un entretien à ce qui semble désormais être une succursale de Cnews.

"Matignon n'a pas été prévenu en amont de cet entretien", a d'ailleurs assuré à l'AFP une source au sein de l'exécutif, rappelant que "les membres du gouvernement préviennent normalement avant de s'exprimer dans les médias". Surtout quand il s'agit d'une publication au coeur de la polémique...Et qui s'est illustrée en publiant en Une de son journal une photographie erronnée.

Cette mauvaise habitude semble en tout cas se développer ces derniers temps. Gérald Darmanin aurait par exemple validé l'interview de Frédéric Veaux, directeur de la police nationale, dans les pages du Parisien…Sans en informer le Président. Qui a donc découvert que le grand patron de la police considérait que les forces de l'ordre n'avaient rien à faire en prison, même quand elles sont suspectées de graves violences, et que ce dernier avait "toute la confiance" de son ministre.

Une position problématique, qui aurait logiquement dû être validée par celui aux manettes de la politique gouvernementale. Finalement, Emmanuel Macron a découvert cette prise de position entre deux avions direction la Nouvelle-Calédonie. Cette interview validée en solo a d'ailleurs pris aussi de court la Première ministre, et le Garde des Sceaux, garant du respect de la justice en France, qui ont dû rappeler les notions d'indépendance de la justice et de la séparation des pouvoirs. Un comportement curieux de la part du premier flic de France.

Ce manque de concertation et de communication est tout de même assez troublant. Quoiqu'on pense de ce gouvernement, il est plus qu'inquiétant que chacun n'en fasse désormais qu'à sa tête. Sans que cela fasse réagir dans les plus hautes sphères de l'Etat, semble-t-il.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

guest
1 Commentaires
Laurent
Laurent
1 an

Pfff. On est pire à la Réunion. Avec le JIR politisé comme jamais et les sites d'information en ligne colorés politique comme jamais... Que le JDD soit dirigé par l'ultra droite peut être mais alors fermez aussi Le Figaro et compagnie...