Pour une agriculture durable

Au Tampon, on produit du poulet bio péi

  • Publié le 7 décembre 2023 à 02:59
  • Actualisé le 7 décembre 2023 à 10:48

La production et la commercialisation du poulet bio péï du Tampon ont officiellement été lancées ce mercredi 6 décembre 2023. À cette occasion, Jean-Bernard Hoarau, gérant de la Ferme bio de Terrain Fleuri a ouvert les portes de son élevage dévoilant les dessous de son travail mais aussi les difficultés à promouvoir les produits biologiques sur notre île. (Photo photo Sly/www.imazpress.com)

Dans sa ferme, Jean-Bernard Hoarau produit des ananas bio mais surtout du poulet bio. Il fait d'ailleurs parti des premiers à s'être lancé dedans à La Réunion.

L'éleveur dispose de quatre petits bâtiments au Tampon, pouvant accueillir jusqu'à 2.000 poussins. À la fin du cycle d'élevage, qui dure au minimum 81 jours, ils seront près de 1.800 poulets bio prêts à être consommés.

À noter que pour disposer de cette appellation, ces animaux doivent être élevés en plein air, nourris sans Organisme génétiquement modifié (OGM), être sans colorant et leur élevage doit respecter l'environnement, ce qui les différencie des poulets traditionnels.

Ce qui change aussi, c'est l'espace dont dispose chaque poulet au cours de son élevage. Ici, il y a quatre poulets par m2 en intérieur contre le double en conventionnel. Ils disposent aussi d'équipements leur permettant de s'épanouir comme des perchoirs ou "balançoires". Sans compter l'espace extérieur de 4m2 par volaille.

- "Meilleure qualité" -

"On a estimé que La Réunion avait aussi besoin de poulet de qualité supérieure et pour l'avoir il faut du bio. Dans l'aliment, pas de conservateurs, pas de colorants et pas de traitements chimiques" explique Jean-Bernard Hoarau.

Pour l'éleveur, ses poulets ont non seulement une meilleure qualité nutritionnelle mais sont aussi meilleurs au goût et pour la santé. Un dernier point non négligeable pour Jean-Bernard Hoarau. "Notre alimentation n'est plus la même qu'avant et ça joue un rôle important dans notre santé" affirme-t-il.

"Mais la santé à un prix. Au prix d'achat, le poulet bio est au moins 50% plus cher que le traditionnel" poursuit l'éleveur. "Cependant, il faut que le consommateur comprenne que nous n'allons pas faire de marges exorbitantes bien au contraire. On part sur une marge de 20% pas plus" ajoute-t-il.

Ce prix de vente élevé est notamment dû aux contraintes imposées aux productions biologiques. "On n'utilise pas de produits chimiques même pour laver le poulailler ou pour désinfecter l'eau donc ça nous coûte automatiquement plus cher. Ça génère beaucoup de surcoûts" révèle Jean-Bernard Hoarau.

- Accompagner le bio -

La production de la ferme bio de Terrain Fleuri ne représente même pas un demi-pourcent de la consommation de poulet à La Réunion. Un pourcentage encore trop bas pour son gérant. "Tous les ministres qui passent sur l'île parlent de bio, les associations écologiques aussi mais il faut que le consommateur puisse en acheter" expose-t-il.

Un objectif qui peut être atteint en plusieurs étapes selon lui. "Le premier maillon de la chaine ce sont les restaurants collectifs que ce soit ceux de l'armée, l'hôpital, des écoles, collèges ou lycées. Tous doivent être aidés pour leurs achats bio" développe-t-il. Et pour ce faire, Jean-Bernard Hoarau compte sur les collectivités.

"On compte sur les consommateurs pour consommer bio mais on souhaite également que les décideurs mettent en place un plan d'aide à l'image de ce qu'ils avaient fait à l'époque avec la politique agricole commune. Des aides étaient données aux agriculteurs et éleveurs pour pouvoir produire et nourrir la population européenne. Aujourd'hui, nous aimerions que les collectivités mettent en place un plan bio pour aider par exemple la restauration publique à se procurer une à deux fois par an un produit bio" conclut-il.

Pour le moment, seul Carrefour a accepté de vendre les poulets bio péï du Tampon. Jean-Bernard Hoarau envisage également d'essayer la commercialisation en circuit court.

ks/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

 

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4 Commentaires
LaVie
LaVie
1 an

l'être humain, depuis sa création, s'est toujours nourri d'animaux, de fruits et de légumes. Dieu a fait sa création pour que l'Homme l'utilise pour son bien. votre écologie n'a rien à voir dans ce sujet, votre écologie n'est qu'un attrape-nigauds.

Eline
Eline
1 an

Bravo pour cette initiative! Je préfère manger moins de viande mais issue d'animaux dont le bien-être a été un minimum respecté, quitte à payer plus cher.

Antipode
Antipode
1 an

Faire naître des animaux afin de les tuer, n'est pas et ne sera jamais écologique et ça n'est évidemment pas éthique ; ajouter le label bio ne les fait pas moins mourir ;)

Désherbant
Désherbant
1 an

Mais ce boug la I plante canne aussi lu utillise pas désherbant ?