Les prix explosent

L’inflation grimpe, le nombre d'automobilistes assurés chute

  • Publié le 15 juin 2023 à 12:47

L'inflation ne touche pas que l'alimentaire, loin de là. Les assurances, notamment automobiles, ont elles aussi augmenté. Avec pour conséquence une baisse du nombre d'assurés. D'après l’observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 800.000 personnes rouleraient sans assurance, en France. Entre 2021 et 2022, selon un rapport du Fonds de garantie des victimes (FGV), la conduite sans assurance a augmenté de 3,5% partout en France. Une situation qui semble aussi s'étendre à La Réunion (Photo : sly/www.imazpress.com)

En 2022, le Fonds a indemnisé 8.443 victimes blessées et les proches de 157 personnes décédées. "La baisse du nombre de victimes des conducteurs non-assurés observée pendant la crise sanitaire, en ligne avec la réduction de l’accidentalité routière, n’est plus de mise. En 2022, le nombre des victimes prises en charge par le Fonds a progressé de 3,5 %" note le rapport.

S'il n’y a pas de contrôles spécifiques sur le défaut d’assurance, ces infractions sont tout de même relevées lors des contrôles routiers réalisés par les forces de l'ordre. Entre le début de l’année et le 31 mai 2023, à La Réunion, "la police nationale a constatée 666 infractions contre 542 sur la même période de 2022, soit une augmentation de 23%" indique la préfecture. La gendarmerie, de son côté, "constate une stabilité et un haut niveau d’infractions : 623 faits cette année, contre 629 à fin mai 2022".

Les jeunes sont par ailleurs les principaux concernés par les défauts d'assurance. "Il apparaît en effet que la moitié des conducteurs pris en défaut d'assurance ont moins de 30 ans" regrette le FGV. "Les jeunes sont les premiers concernés par la non-assurance, notamment les plus modestes. Cette problématique est d’autant plus inquiétante qu’ils causent proportionnellement plus d’accidents" ajoute-t-il.

- Le prix des assurances explosent -

Une situation qui risque de s'empirer, alors que le prix des assurances explosent. "Selon les chiffres communiqués par le cabinet Facts & Figures (F&F), les cotisations d'assurance auto devraient augmenter entre 3 et 5 %" rapporte en effet Boursorama.

"Des estimations légèrement revues à la baisse par le comparateur Assurland, qui mise sur une hausse de 2,5 à 3 %, soit une augmentation moyenne de 30 euros par an" ajoute le média. "De manière générale, le prix des pièces détachées (+10 % en un an) et de la main-d'œuvre (+3,5 %) expliquent largement la décision des compagnies d'assurance."

À noter que ces assurances coûtent déjà bien plus cher aux jeunes conducteurs en temps normal. "Un jeune conducteur ayant moins de 3 ans de permis sera considéré comme un profil à risque susceptible d’avoir plus d’accidents de la route qu’un conducteur plus expérimenté" indique en effet Le permis libre.

"De ce fait, l’assureur applique généralement une surprime sur le prix de l’assurance auto jeune conducteur équivalente à 100% de la cotisation estimée lors de la première année de souscription. Elle baisse à 50% en deuxième année et à 25% en troisième année" détaille-t-il.

Il faut aussi souligner que "un conducteur en défaut d’assurance sur deux ne dispose pas de revenus propres ou dispose de revenus faibles" et que le nombre d'étudiants en situation de non-assurance a augmenté de 30% en cinq ans.

Sachant que la précarité étudiante est un véritable fléau à l'heure actuelle, et que l'inflation touche tous les foyers français, ces chiffres ne devraient pas aller en s'améliorant pour l'année à venir.

- "Assumer seul les conséquences financières en cas d'accident" -

Pour rappel, les sanctions encourues en cas de défaut d'assurance varient en fonction de la gravité de l’infraction et de ses conséquences éventuelles.

Dans le cas d'une première interpellation, n'ayant pas causé d'accident, la conduite sans assurance est un délit et peut être puni en tant que tel d'une amende de 3.750 euros. Cette amende, prononcée par le tribunal, peut être assortie de peines complémentaires comme la suspension ou l’annulation du permis, avec l'interdiction de le repasser et la confiscation du véhicule.

Parallèlement, la loi du 18 novembre 2016 prévoit que la conduite sans assurance peut être sanctionnée d’une amende forfaitaire. Lors d'un contrôle et d'une première constatation de l’infraction, les services de police ou de gendarmerie peuvent délivrer à un conducteur sans assurance une amende forfaitaire de 500 euros. Celle-ci peut être minorée à 400 euros pour un règlement dans les 15 jours ou majorée à 1.000 euros au bout de 45 jours.

"Même si en France, les victimes d’un accident de la route causé par un conducteur sans assurance sont indemnisées par le fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO), rouler sans assurance revient à assumer seul les conséquences financières en cas d’accident grave avec dommages corporels ou dégâts importants à un autre véhicule" détaille cependant le ministère de l'Economie.

"En effet, s'il n'est pas assuré, le responsable de l’accident ne sera pas indemnisé pour ses propres blessures ou dégâts matériels. En outre, il devra rembourser au FGAO la totalité des sommes engagées par celui-ci pour l’indemnisation des victimes de l’accident qu'il a provoqué" ajoute-t-il. "En cas d’accident grave, ces sommes peuvent être très importantes. Le conducteur responsable de l’accident devra donc rembourser chaque mois une mensualité calculée en fonction de ses revenus, parfois tout au long de sa vie."

as/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
CHABAN
CHABAN
1 an

Mais nonnnnn! La France a retrouvé le plein emploi. Le français n'a plus le temps de rouler, ils bossent, voyons !