L'Assemblée nationale a voté ce mardi 17 janvier 2023 en faveur de l'interdiction des colliers de dressage pour chiens et chats. Si le Sénat doit encore valider cette proposition de loi, d'ici peu, les éducateurs et propriétaires d'animaux ne devraient plus être en mesure d'utiliser des colliers électriques, étrangleurs ou à pointes pour dresser leurs animaux. Une excellente nouvelle, aux yeux de certains éducateurs, qui associent cette méthode à de la maltraitance.
Longtemps utilisés pour le dressage, ces colliers sont tombés en disgrâce ces dernières années aux yeux de nombreux éducateurs. Si, à La Réunion, il en existe encore qui exercent toujours avec cette méthode, d'autres se sont tournés depuis longtemps vers l'éducation dite "positive".
"Si les colliers de dressage permettent un apprentissage rapide, ce dernier est basé sur la peur, et ne tient pas dans le temps" affirme Nelly, assistante vétérinaire et éducatrice canin. "C'est un gain de temps pour l'éducateur, mais je pense que certains ne se rendent pas compte de la douleur que cela peut provoquer."
Différents colliers existent, qui ont chacun leurs caractéristiques. "Pour les colliers électriques, certains vétérinaires estiment qu'ils peuvent provoquer des lésions neurologiques. Les colliers étrangleur ou à pointes peuvent eux blessés physiquement l'animal" explique l'éducatrice. Des colliers qui induisent par ailleurs du stress chez les animaux, et ce, "même à la simple vue du collier".
- Dresser sans blesser -
Méthode d'apprentissage à part entière, les colliers n'ont donc plus vraiment le vent en poupe. "J'ai moi-même utilisé cette technique à l'époque, mais on finit par se rendre compte qu'on peut leur apprendre des ordres sans les blesser" abonde Denis, éducateur canin basé dans l'ouest.
Désormais, les éducateurs mais aussi les propriétaires d'animaux tentent de se tourner vers des méthodes d'éducation positive, c'est-à-dire grâce aux jeux, aux friandises, et à beaucoup d'encouragement. "Ainsi, le chien obéit à l'ordre pour faire plaisir, et non par peur du maître ou de la maîtresse" insiste Nelly. "On devient alors un binôme."
A noter que cette interdiction bénéficie cependant d'une dérogation pour les services des armées utilisateurs de chiens – ou les colliers étrangleurs sont particulièrement utilisés - et pour les opérations de capture d'animaux dangereux et errants.
La proposition de loi interdit aussi la vente, la cession onéreuse ou gratuite et la publicité de ces "colliers de dressage", passibles d'une amende administrative de 3.000 euros pour une personne physique et de 15.000 euros pour une personne morale.
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