Faites vous dépister

Cancer du sein : une maladie fréquente qui se soigne bien si détectée à temps

  • Publié le 4 octobre 2024 à 11:21

Le cancer du sein concerne une femme sur quatre à La Réunion. Si le nombre de cas est en augmentation, avec une prise en charge précoce, les chances de survie ont elles aussi augmenté ces dernières années. La prévention est donc au coeur de la lutte contre le cancer du sein : auto-palpation, dépistages fréquents passé un certain âge, comportements à risque à éviter... Des gestes essentiels, car, détecté tôt, le cancer du sein guérit dans 9 cas sur 10.

Alors qu'Octobre Rose a débuté, La Réunion se mobilise pour sensibiliser à la lutte contre le cancer du sein.

Première forme de cancer détectée chez les femmes réunionnaises - et françaises dans leur ensemble, 84 cas nouveaux sont diagnostiqués en moyenne chaque année. Si le taux de mortalité régional est moins élevé que dans l’Hexagone, avec 14 décès contre 19 pour 100.000 habitants, les Réunionnaises ne se font pas assez dépister.

En effet, environ 120.000 femmes de 50 à 74 ans sont concernées par la nécessité d'un dépistage tous les deux ans, mais seulement 44% d'entre elles le font. Pourtant, près de 80 % des cancers du sein se développent après 50 ans.

Le taux de dépistage est donc loin d'être suffisant, surtout quand on sait que plus le cancer est détecté tôt, plus les chances de survie sont élevées.

"On observe 99 % de survie à 5 ans pour un cancer détecté à un stade précoce et seulement 26 % pour un cancer diagnostiqué à un stade tardif" souligne en effet l'Assurance maladie. D'où l'importance de se faire dépister.

La prise en charge des patientes s'est aussi améliorée ces dernières années. "Des progrès importants ont été accomplis au cours des dernières années pour améliorer l’efficacité de la chirurgie et surtout réduire son impact pour les patientes" note la Fondation pour la recherche sur le cancer.

"La chirurgie conservatrice est de plus en plus souvent proposée : dans 60 à 70 % des cas, elle permet de ne retirer que la tumeur et non le sein entier. Ces interventions chirurgicales sont de courte durée (moins de deux heures en général) et les risques de complications sont rares avec notamment peu de douleurs et de gênes invalidantes" ajoute-t-elle.

Après cette chirurgie, un traitement complémentaire suit généralement : chimiothérapie, hormonothérapie, radiothérapie ou encore thérapies ciblées. L'objectif est d'éliminer toute cellule cancéreuse restante. Un taux de réussite qui dépend fortement de la précocité du traitement.

A noter que s'il est très rare, le cancer du sein peut aussi survenir chez l'homme, ces derniers ayant des glandes mammaires. Il représente moins de 1 % de tous les cancers du sein. Les symptômes et la prise en charge sont à peu de choses près les mêmes que chez les femmes.

- Connaître les facteurs à risque -

Avant même la maladie, de nombreuses femmes ignorent cependant les facteurs favorisant son apparition.

Selon une enquête menée par la ligue contre le cancer, "1 femme sur 2 méconnaît les risques liés au cancer du sein (53 %), soit 14,8 millions de femmes âgées de 18 ans ou plus" rapporte Léopoldine Settama-Vidon, présidente du comité départemental de la Ligue.

Par ailleurs "2 femmes sur 3 ignorent que l’alcool est un facteur de risque majeur du cancer du sein (63 %), et 1 femme sur 2 n’identifie pas le tabac comme un facteur aggravant du cancer du sein (49 %)".

"Une alimentation déséquilibrée représente un risque de cancer du sein. On estime à 2.500 cas en 2018 attribuables à une alimentation déséquilibrée. Le manque d'activité physique est également en cause. 2.500 nouveaux cas de cancer du sein dont 1.700 chez des femmes ménopausées" note par ailleurs l'Assurance maladie.

Des facteurs en partie méconnus qui jouent pourtant fortement dans l'apparition de la maladie, en plus des prédispositions génétiques qui peuvent être elles aussi présentes.

- Les gestes qui peuvent sauver -

Si, à partir de 50 ans, un dépistage gratuit est proposé automatiquement à toutes les femmes, il est possible de s'auto-palper régulièrement pour vérifier qu'aucune grosseur anormale ne soit présente.

Si 80% des cancers du sein sont détectés chez des femmes âgées de plus de 50 ans, il reste tout à fait possible d'en développer plus jeune. D'où l'importance de prendre en main sa santé, avant qu'il ne soit trop tard. Si vous avez peur de mal vous y prendre, votre médecin généraliste ou encore votre gynécologue peut effectuer ce geste, mais cela sera donc fait de manière moins fréquente.

Elle est conseillée dès 25 ans, une fois par mois, idéalement après avoir eu ses règles. Il vaut mieux éviter de le faire pendant, la poitrine pouvant être douloureuse et gonflée à cette période.

L'objectif est d'évaluer votre poitrine à la recherche d'abord visuellement "de toute rougeur, bosse, tâche, croûte, lésion, écoulement mamelonnaire, coloration de la peau, inversion des mamelons ou capitons (peau d’orange) inhabituels".

Ensuite, vous pouvez palper chaque sein pour chercher des anomalies superficielles et profondes. Mode d'emploi :

 

Les modifications de l’aspect des seins suivantes, qui seraient inhabituelles, doivent inciter à consulter un professionnel de santé : "l’apparition d’une boule, d’une grosseur dans le sein ou sous un bras (aisselle), une modification de la peau : rétraction, rougeur, œdème ou aspect de peau d’orange, une modification du mamelon ou de l’aréole (zone qui entoure le mamelon) : rétraction, changement de coloration, suintement ou écoulement ; des changements de forme de vos seins" liste l'ARS.

Cinq minutes par mois pour évaluer sa santé, ce n'est pas grand-chose, non ?

www.imazpress.com / [email protected]

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