Protocole d'accord autour de la bagasse

"C'est une avancée historique"

  • Publié le 28 décembre 2009 à 10:00

La CGPER (Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion) s'est réunie ce dimanche 27 décembre 2009 pour témoigner de sa satisfaction suite à l'accord concernant la répartition de la revalorisation de la bagasse obtenu par les professionnels du sucre ce 21 décembre. Sur les 13 euros par tonne de bagasse accordés par le gouvernement, 11,30 euros seront reversés aux planteurs et 1,70 euros aux usiniers. "C'est un résultat historique qui va redonner confiance aux planteurs pour continuer leur activité et le combat pour l'amélioration de leurs droits" commente Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER.

"C'est une belle revanche sur l'histoire", rappelle le président de la Chambre d'agriculture en faisant allusion aux accords de 1969, qui avaient dépossédé les planteurs de tous les produits de la canne à l'exception d'une partie de la recette du sucre.

Les planteurs devraient arriver à obtenir 13 euros par tonne de bagasse dans les années à venir, toujours selon M. Minatchy, qui ajoute aux 11,30 euros obtenus récemment, le 1,80 euro attribué aux planteurs par la convention canne signée en 2005 et soumis à la condition que la production annuelle atteigne le seuil de 1.750.000 de tonnes de canne. "Cette année 2009, la production de canne s'élevant à 1.900.000 tonnes, les planteurs se verront reverser 2 euros", précise le président de la CGPER

Le combat n'en est pas terminé pour autant pour la confédération des planteurs.
"En 2010, nous allons nous battre pour que l'Europe établisse une politique agricole commune pour l'ensemble des départements d'Outre-mer". Cette demande se fonde sur le traité d'Amsterdam, qui précise que ces départements ne doivent pas être confondus avec les autres régions agricoles métropolitaines. "Nous avons nos propres spécificités. Il est impératif qu'elles soient reconnues" continue Jean-Yves Minatchy. Pour commencer il y a l'éloignement, ensuite la production n'est pas la même que dans les pays d'Europe notamment au niveau de l'élevage et des dimensions d'exploitations très réduites sur l'île (90% de la production filière canne est issue de petites exploitations). La différence de température (en moyenne de 22°C à La Réunion) est également notable et le président de la chambre d'agriculture termine son énumération sur l'importance du nombre de terrains accidentés.

Le problème des retraites devrait également refaire surface dans le courant de l'année 2010. "Les planteurs touchent une retraite de misère qui s'élève à peine à 350 euros. Nous nous battrons pour qu'elle atteigne le seuil de pauvreté de 870 euros et qu'une prime de fin d'année de 300 euros s'y ajoute" déclare Jean-Yves Minatchy.

Pour mémoire, la bagasse a officiellement été reconnue comme une biomasse méritant d'être "rémunérée à un prix identique à toute autre biomasse" par la Lodéom. Sa valeur, estimée à 13 euros, avait été annoncée par François Fillon en visite à Bras-Panon le 10 juillet dernier.

Par ailleurs, la réunion du comité paritaire des professionnels du sucre a permis d'autres avancées. Les industriels se sont engagés à poursuivre jusqu'en 2015 (date de la fin de la convention canne) la subvention à la plantation de 1000 euros par hectare replanté ainsi que le plan de mécanisation et développement de la canne, avec notamment l'aide à mécanisation, qui devaient prendre fin cette année.
Les planteurs seront également indemnisés pour les dégâts causés par les 15 semaines d'interruption de l'usine de Bois Rouge suite à l'incendie de sa centrale thermique. Les richesses moyennes en cette période de fin d'année seront calculées sur les dernières années et comparées aux richesses de cette année 2009. La différence sera compensée par l'interprofession. Les industriels prendront 75% de cette compensation à leur charge et les 25% restants seront comblés par un fonds d'indemnisation afin de permettre aux planteurs de compenser leur perte à 100%. 


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