Enseignement supérieur

"Cette rentrée est particulièrement chargée"

  • Publié le 30 septembre 2010 à 13:30

Le recteur de l'Académie de La Réunion, Mostafa Fourar, a effectué ce jeudi 30 septembre un point sur la rentrée universitaire 2010. Une rentrée "particulièrement chargée", selon les termes du représentant de l'Education Nationale. Elle est notamment marquée par la création de nouveaux cursus post-bac, la construction de nouveaux logements universitaires, la mise en place du 10ème mois de bourse, la masterisation des métiers de l'Enseignement et aussi l'entrée de l'Université de La Réunion au sein du dispositif d'autonomie des universités. Le tout, sans coup de rabot dans le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche. "Il y a un secteur qui ne connaît pas la crise, c'est bien celui là", se réjouit Mostafa Fourar.

Au 27 septembre 2010, 9 930 étudiants se sont inscrits en formation initiale à l'Université de La Réunion, un chiffre en hausse de 1,7% par rapport à 2009. La hausse la plus importante concerne les primo-inscrits en 1ère année avec une augmentation de de 12%. "La Réunion suit la tendance nationale de hausse du nombre d'inscrits", note le recteur. Toute filières confondues (université, classes prépa, BTS), ce sont 16 000 étudiants qui sont inscrits à l'heure actuelle.

Côté nouveautés, la création de l'Unité de formation et de recherche Santé accompagnée de la mise en place d'une première année commune aux études de santé (médecine, odontologie, sage-femme et pharmacie). Jusqu'à aujourd'hui, les études de pharmacie faisaient l'objet d'un enseignement spécifique. "L'objectif est de réduire le taux d'échec en première année en élargissant l'offre de formation et en ouvrant des perspectives aux étudiants par la réorientation", explique, Mostafa Fourar. A l'heure actuelle, le taux d'échec en première année de médecine s'élève à 80%.

Parmi les autres nouveautés, on peut citer la création d'un nouveau département "Carrières sociales" à l'IUT, du centre de formation des apprentis à l'université, de l'Institut Confucius cette année, de 12 spécialités de Master "Métiers de l'Enseignement", du Master "Télédétections & risques naturels", de la Licence professionnelle Technico-commercial, du cycle préparatoire polytechnique et de 5 BTS. Le recteur a également annoncé la mise en place future d'un BTS commerce international anglais-chinois-français, d'un BTS hôtellerie labellisé "océan indien" et de classes préparatoires aux Grandes Ecoles intégrées à l'université.

Cette rentrée est aussi marquée par la poursuite du plan pluriannuel (2008 - 2012) pour la réussite en Licence. Ce plan fixe comme objectifs de faire de la Licence un diplôme national qualifiant, d'amener 50% d'une classe d'âge à un diplôme de l'enseignement supérieur et surtout de réduire le taux d'échec en première année. Le taux de réussite en 1ère année est actuellement de 27 - 28%. Un chiffre bien inférieur à la moyenne nationale qui est d'environ 38%. "Nous voulons atteindre le niveau national à l'horizon 2013", affirme Mohamed Rochdi, président de l'Université de La Réunion. 2,2 millions d'euros sont alloués à ce plan pour 2010.

Mostafa Fourar se réjouit également de l'instauration d'un 10ème mois de bourse à cette rentrée. "C'est un élément important dans un département où 48% des étudiants sont boursiers, dont 50% à l'échelon maximal", commente t-il. Les étudiants vont également bénéficier de nouveaux logements universitaires, 90 sur le campus du Moufia au 2ème trimestre 2011 et 40 au campus du Tampon début 2012. S'ajoutera une "maison des chercheurs" au campus du Moufia en 2011. Coût total de ces investissements, 15 millions d'euros.

Enfin, le recteur de l'Académie a noté l'entrée de l'Université de La Réunion au sein du dispositif RCE (Responsabilités et compétences élargies). Ce dispositif a pour objectif de permettre aux universités de jouir d'une autonomie financière mais aussi de fixer une politique propre. "Cela devrait permettre à l'Université de La Réunion de renforcer son attractivité par une meilleure gestion des ressources humaines et d'adopter une politique favorisant l'insertion professionnelle", analyse Mohamed Rochdi. Première conséquence de ce dispositif, une Licence d'ethnologie a été supprimée et 3 Masters des Métiers de l'Enseignement n'ont pas vu le jour à cette rentrée. "On ne peut pas tout développer. Au regard de l'éloignement avec la métropole, nous avons l'obligation d'offrir un panel large de formation mais je ne suis pas choqué de voir certaines formations supprimées si coûtent cher et qu'elles n'attirent pas assez de monde", justifie Mostafa Fourar.

Mounice Najafaly pour
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