Introduits par l'Homme à La Réunion, les chats se sont multipliés dans l'île. Certains, qui ne dépendent pas des humains pour se nourrir, sont retournés à l'état sauvage. On en trouve aujourd'hui jusqu'au Piton des Neiges. Et ils représentent une véritable menace pour les espèces endémiques de La Réunion (Photo : www.imazpress.com)
"Comme dans le monde entier, et particulièrement dans les îles, les chats représentent une forte menace pour la biodiversité : ils ont contribué à l’extinction de nombreuses espèces", note Marc Salamolard, chargé de mission Faune au Parc national.
Et La Réunion n’échappe pas à cette règle. "Les espèces indigènes y ont évolué en absence de prédateurs, et sont, de ce fait, très menacées par la présence de ces nouveaux prédateurs introduits", souligne-t-il.
Les puffins et les pétrels sont particulièrement vulnérables face à ces prédateurs. Ces oiseaux sont "taillés pour les océans" et une fois au sol, sont "très maladroits", détaille Marc Salamolard. "Les chats dans les colonies de pétrels peuvent faire d’importants dégâts : on estime qu’un seul chat peut tuer 90 pétrels en une année", indique-t-il.
Alors que le Pétrel noir de Bourbon et le Pétrel de Barau ne se reproduisent qu’à La Réunion, et sont donc endémiques de l’île, ils sont désormais menacés de disparition notamment à cause de la menace des prédateurs, chats et rats.
- Des harets présents partout à La Réunion -
"A la surprise de tous, y compris des naturalistes, les chats sont partout sur l’île, du battant des lames aux sommets des montagnes. On en rencontre même sur les crêtes minérales entre le Piton des Neiges et le Gros Morne", explique Marc Salamolard.
Crédits photo : Thomas Duval, chat au gîte du Piton des Neiges
"Évidemment, ils sont beaucoup plus abondants dans les quartiers habités, mais aussi sur les places de pique-nique en forêt où ils profitent des restes de repas laissés par les familles et des rats qui y prolifèrent", ajoute-t-il.
Si on sait que des dizaines de milliers de chats errants sont présents sur le territoire, aucun chiffre précis n'existe concernant les harets.
"Il faut savoir que les chats sont bien plus nombreux que ce que l’on pense, car ils sont actifs plutôt le soir et la nuit, et passent, ainsi, inaperçus", précise le chargé de mission.
- De chat errant au haret -
De génération en génération, les chats de maisons non stérilisés produisent des petits qui trop nombreux deviennent errants sans surveillance de leurs maîtres.
"Eux-mêmes peuvent devenir des chats de plus en plus ensauvagés qui gagnent les forêts en s’alimentant notamment sur les places de pique-nique. Leurs descendants montent en altitude et atteignent les colonies de pétrels où l’unique site de reproduction du Tuit-tuit", souligne Marc Salamolard. "Sur ces lieux, ils deviennent une menace majeure pour ces espèces menacées."
Ces derniers sont "totalement indépendants de l’Homme, ils n’ont plus besoin de l’Homme pour se nourrir". Et se nourrissent donc exclusivement d’animaux dans la Nature. "Les oiseaux et les reptiles endémiques sont alors très menacés par ces redoutables prédateurs, excellents chasseurs, qui, plus est, capables de vivre et de survivre dans les falaises les plus inaccessibles de l’île", explique-t-il.
"Ainsi, pour sauver ces espèces et leur éviter une extinction imminente, il est nécessaire d’intervenir à toutes les étapes de ce processus "d’ensauvagement" des populations de chats."
C'est-à-dire : stériliser les chats dans les maisons et les fermes, notamment celles les plus proches des milieux naturels et des zones les plus sensibles accueillant les espèces endémiques menacées, capturer les chats errants en périphérie de ces quartiers, sur les zones en interface avec les secteurs de plus fortes valeurs patrimoniales, et retirer les chats dans les sites de reproduction des espèces menacées.
- Stratégie globale -
Pour appliquer tout cela, "il faut agir ensemble et de concert", insiste Marc Salamolard. C'est dans ce contexte que le Parc national "associe à cet objectif de préservation de la Biodiversité, les Intercommunalités (en charge de l’errance animale), mais aussi les associations, telles que l'IRI (Initiative pour la Restauration en milieu Insulaire) et l’AVE2M (Association de Valorisation de l’Environnement de l’Entre-Deux Monde)".
"Ces associations, d’une part, créent des emplois de réinsertion autour de la préservation de notre biodiversité remarquable et investissent du temps à informer, sensibiliser pour favoriser la stérilisation des chats vivant à proximité des zones naturelles hébergeant les pétrels. De plus, elles capturent régulièrement les chats dans ces secteurs", félicite-t-il.
De son côté, le Parc national "retire les quelques chats présents dans les colonies de reproduction des pétrels et les capturent également dans la planèze des Hauts de l’Ouest jusqu’au Grand Bénare, et sur le Dimitile".
En juillet 2021, le Directeur du Parc national de La Réunion a par ailleurs pris deux arrêtés permettant de réguler les rats et les chats dans les secteurs hébergeant les espèces les plus menacées.
En parallèle, la stratégie pour sauver les deux espèces de pétrels endémiques a été rédigée sous forme d’un Plan National d’Actions piloté par la DEAL et le Parc national de La Réunion, qui liste les actions nécessaires au cours des 10 prochaines années pour sauver ces 2 espèces de l’extinction.
Le Parc national a sollicité le Ministère de l’Environnement pour obtenir des budgets complémentaires afin d’intensifier l’action de contrôle de ces prédateurs (Stratégie Nationale pour la Biodiversité 2030). Le Parc national coordonne les actions de conservation, et confie une partie de ce financement aux associations IRI et AVE2M afin de travailler en synergie pour réduire cette menace associée à la prolifération des chats dans les milieux naturels.
- Les chats harets responsables de 26% des extinctions dites "modernes" des vertébrés -
Malgré ces efforts, "l’ampleur de la tâche est considérable", regrette le chargé de mission. "Le nombre de chats divaguant et à stériliser, les surfaces importantes à protéger contre ces prédateurs et le relief très accidenté où il faut intervenir" sont d'autant de difficultés à surmonter pour régler ce problème.
L’axe central "est d’accroître la sensibilisation du grand public, ainsi que l’efficience des actions de contrôle des chats en travaillant, à la fois, sur les méthodes, techniques et appareils d'interventions sur le terrain, et sur l’organisation spatiale et inter-structures", estime Marc Salamolard.
"Cela passe par maintenir une veille technologique importante auprès des pays-pilotes dans la lutte contre les mammifères exotiques et par une planification spatiale permettant les interventions collectives, concertées et durables" ajoute-t-il.
En 2021, il était estimé que les chats harets étaient responsables de 26% des extinctions dites "modernes" des vertébrés et pourraient entraîner l’extinction d’au moins 367 espèces de vertébrés menacés d’extinction à travers le monde.
as/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
Ces penseurs du PNR nous sort les mêmes riz chauffe tous les ans ..
En vérité l'homo sapiens n'est autre qu'un appareil digestif qui, du haut de son "piédestal", déborde d'irresponsabilité envers faune et flore.
Genre ils decouvrent le fleau ... voire le sujet ... hallucinant ... ils vont se gargariser de bonnes paroles , de mission , de subventions pour un resultat nul a la fin de l histoire .....les gecko vert et les lizards a collerette rouge ca finira pareil ....
A quand un politique de stérilisation gratuite toute l'année , pour tous, sans condition de revenus ?
A quand unenvraie prise en charge des animaux errants par les collectivités ?
Tout ce travail est porté par les bénévoles des associations de protection animale, mais les pauvres écopent l'océan !
Il faut une vraie décision politique d'éradiquer ce fléau.
“À la surprise de tous …” Vraiment ??! De tous ? Pas à la mienne, en tout cas.
Comme TOUJOURS à la Réunion on laisse s’installer des problèmes qu’il serait simple de gérer en amont, puis on les “découvre”. Laisser proliférer des animaux censément domestiques comme les chiens et les chats, au lieu des les stériliser, puis laisser faire les gens qui abandonnent dans la nature des portées ou des animaux jeunes, ne peut que mener à des problèmes. Attaques de chiens errants, décimation de la faune sauvage.
Et qui, quel organisme, s’est à ce jour occupé d’aider les habitants à se débarrasser des énormes margouillats verts arrivés on ne sait comment sur l’île il y a des années et dont le territoire s’étend ?
Il suffit de fabriquer des pièges, les capturer, et les éliminer…
Le sort Du papangue déjà acté..! Plus il y a de subventions moins ça marche..!!
Sauve qui peut..!trop de conflits interêt dans ce pays.!