Des dizaines de blessés

Comores : violents affrontements après la répression policière d'une cérémonie religieuse

  • Publié le 15 octobre 2022 à 12:29

Le village MBéni, au nord-est de l’île de Grande Comore, est en proie aux violences depuis mercredi 12 octobre 2022. Une cérémonie religieuse célébrant la naissance du prophète Mahomet - Mawlid - a été violemment réprimée par les forces de l’ordre, menant à une escalade de violence. Selon des témoins sur place, un jeune homme serait décédé après avoir été touché par deux tirs de la police.

De nombreuses images de personnes blessées lors de l’intervention des forces de l’ordre tournent sur les réseaux sociaux. Parmi la diaspora comorienne, en Hexagone comme à La Réunion, des rumeurs de tirs à balle réelle circule depuis mercredi soir.

S’il est difficile de savoir si les forces de l’ordre ont véritablement tiré à balles réelles sur la foule, la répression menée à l’encontre des villageois a bel et bien causé de nombreuses blessures graves. Des images de personnes blessées sont publiées sur les réseaux sociaux depuis mercredi. Imaz Press a par ailleurs pu visionner des vidéos de personnes aux blessures pouvant correspondre à des tirs de balle, sans avoir pu les authentifier.

Un jeune homme aurait par ailleurs succombé à ses blessures, après avoir été « touché par balle au niveau de l’épaule et du thorax » d'après une source.

- Violences et maisons incendiées -

A l’origine de l’intervention des forces de l’ordre : un arrêté ministériel interdisant les célébrations de Mawlid pendant la journée, sauf le samedi et le dimanche. Dans le village MBéni, les festivités ont été maintenues mercredi après-midi. « L’armée a été envoyée sur place et a tiré à balle réelle sur les villageois » affirme notre source, ainsi que le média Le Kask.

La colère a éclaté chez les habitants, qui ont ensuite incendié les habitations de personnes proches du gouvernement, dont celle du ministre des Finances. D’après les autorités, neuf maisons, dont la gendarmerie, ainsi que trois véhicules ont été incendiés, rapporte Comoresinfo.

Plusieurs arrestations ont eu lieu, le procureur a de son côté condamné les incendies et a assuré que les auteurs « seront sanctionnés de manière exemplaire », sans mentionner les personnes blessées par les forces de l’ordre. Il réfute par ailleurs les accusations de tirs à balle réelle, assurant que « seuls des gaz lacrymogène ont été utilisés ».

Ce samedi, la situation est toujours tendue, et les forces de l’ordre sont toujours présentes en nombre dans le village.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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