Réunie ce lundi 15 juillet 2024, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Réunion, en présence du président Gérard Lebon, a tenu à sensibiliser les parlementaires nouvellement élus, l'ensemble des responsables publics et les chefs d'entreprise de La Réunion sur le besoin de visibilité et de stabilité pour les entrepreneurs et acteurs économiques du territoire. La CPME a rappelé ses priorités, notamment sur la mise en place d'une loi programme pour le développement des outre-mer (Photo : sly/www.imazpress.com)
"Les entrepreneurs ne sont pas le problème, ils sont la solution", assure le président de la CPME, Gérard Lebon. À travers la loi programme pour l'outre-mer, la CPME espère un meilleur suivi des politiques de contractualisation entre l'État et les collectivités locales et une adaptation des mesures du programme du futur gouvernement à La Réunion.
La Conférence des petites et moyennes entreprises (CPME) accompagne et représente les chefs d'entreprise du territoire. Elle ne prend pas de position ferme sur les différents programmes. "Le rôle de la CPME n'est pas de faire de la politique, mais de défendre les intérêts des entreprises et chefs d'entreprise, de garder un discours non-partisan", souligne le président de la CPME.
Avec la composition d'une Assemblée nationale sans majorité constituée, le syndicat est dans l'attente de la formation d'un nouveau gouvernement pour faire valoir ses propositions sur le futur programme.
"Nous traversons une période où cette stabilité et cette visibilité est plus faible. Le chef d'entreprise freine son investissement et son envie de se développer, car il ne sait pas dans quel cadre il va devoir le poursuivre", évoque Gérard Lebon.
"Lorsque le gouvernement sera défini et le programme établit, nous apporterons notre contribution à leur construction par la critique, qu'elle soit positive ou négative, et la proposition. On sensibilise les politiques en poste sur quelle mesure va faire du bien ou du mal", ajoute-t-il.
- Allégement fiscal, financement et délais de livraison -
La CPME s'est exprimée sur d'autres points clés, comme la simplification des contraintes administratives et la réduction de l'impact des seuils sociaux. Elle souhaite lever les freins fiscaux et réglementaires en réduisant les prélèvements (taxes, impôts et charges sociales) sur les TPE et PME, afin de rester compétitives.
"Nous souhaitons une politique économique incitative, où les chefs d'entreprises ne sont pas enfermés dans des règles, pour ne plus freiner à la création d'emploi", indique Alexandre Attié, vice-président de la CPME en charge du service.
La CMPE espère également un allégement des règles du jeu pour l'entrepreneuriat, à travers le financement des entreprises dont les capitaux ont été érodés par les crises.
"La semaine dernière, il y avait une cinquantaine d'entreprises au tribunal du commerce concernées par un redressement ou une liquidation judiciaire, et une centaine la semaine d'avant", rappelle Alexandre Attié.
Pour consolider l'ancrage territorial pour réenraciner l'économie locale voulue par la CPME, il y a un besoin de se concentrer sur la trésorerie des TPE et PME pour Serge Grondin, vice-président de la CPME au commerce. "Les défauts de trésoreries sont dus aux problèmes de fret. La hausse du délai de livraison oblige les entreprises à commander en grande quantité mais entraîne un surstockage de produits. Les délais sont longs, on passe par l'avion, mais c'est plus cher. Donc ça impacte la marge et la trésorerie", détaille-t-il.
"Puis la hausse des prix pour les produits de première nécessité se répercute sur les autres produits non alimentaires et ou non essentiels. Il y un arbitrage du consommateur dans le choix des produits, qui impacte également les entreprises", ajoute Serge Grondin.
- Le SMIC à 1.600 euros : une bonne mesure ? -
Dans le programme du Nouveau Front Populaire, la mesure phare du SMIC à 1.600 euros ne laisse personne indifférent. La CPME voit celle-ci d'un bon œil.
"I travay pa pou la po patate, et voir son caddie fondre !", s'exclame Serge Grondin. "Mais il y a besoin de voir avec l'État et convenir d'une aide pour combler ce delta de 200 euros avec le SMIC actuel, comme l'exonération de charges patronales", explique-t-il.
"Il faut passer par des tests multisectoriels dans un premier temps et ensuite on pourra aviser pour une possible généralisation. Ça peut aussi être un frein au volume d'emploi, avec un risque potentiel de réduire les effectifs en licenciant", rajoute le président Gérard Lebon. Regardez
- Un accompagnement pour les entrepreneurs en difficulté -
Pour pérenniser les dispositions de la Loi Égalité Réelle, garantissant le droit au peuple d'outre-mer d'adopter un modèle propre de développement, la CPME a la volonté de fédéraliser la stratégie du bon d'achat (SBA).
À travers cet accord, un acheteur public et des organisations professionnelles s'engagent à mettre en œuvre les conditions propices à maximiser la participation des savoir-faire locaux à la commande publique réunionnaise. "Le SBA défend les TPE et PME pour une commande publique la plus équitable possible", assure Éric Buffi, vice-président CPME à la commission BTP.
La CPME a également mentionné le développement de son groupement de prévention agréé (GPA) pour aider les chefs d'entreprise en difficulté. Ces derniers seraient pris en charge gratuitement par des bénévoles pour les accompagner dans leurs démarches et trouver une solution. "S'ils se rendent compte assez tôt de leurs difficultés, et en parlent, ils peuvent s'en sortir. Il y a un accompagnement dans l'échec pour mieux rebondir", affirme le vice-président à l'artisanat, Cédric Daly.
La CPME recherche en ce moment à recruter des bénévoles pour participer à ce GPA, tels que des experts comptables, des avocats, des commissaires au compte, des mandataires judiciaires, qu'ils soient à la retraite ou qu'ils aient du temps de disponible.
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