Politique générale

Discours de Michel Barnier : beaucoup de promesses, et très peu d'annonces

  • Publié le 2 octobre 2024 à 09:11
  • Actualisé le 2 octobre 2024 à 12:53

C'est sans grandes attentes que nous avons suivi les près d'une heure et demie de discours du Premier ministre Michel Barnier. Sans grande surprise, ce dernier a fait beaucoup de promesses, très peu d'annonces, et s'est aligné sur un certain nombre de points sur les propositions de l'extrême-droite - désormais garant de ce gouvernement (Photo AFP)

Beaucoup de belles promesses ont été dites ce mardi 1er octobre : un effort exceptionnel des plus fortunés et des très grandes entreprises en matière fiscale, un réarmement des services publics, un meilleur salaire pour les Français, la lutte contre la vie chère dans les Outre-mer…Tout en annonçant une austérité historique à venir.

Difficile de comprendre comment le Premier ministre veut sauver l'école publique et les hôpitaux sans investir massivement dedans. A part faire travailler les retraités, les pistes sont plutôt floues. Quand d'un côté le Premier ministre veut des "aménagements raisonnables et justes" concernant la réforme des retraites, de l'autre, son idée première est…d'aller chercher des retraités pour boucher les trous laissés béants par les gouvernements successifs.

En matière de salaire, grand prince, il annonce une revalorisation de 2% du SMIC en novembre...par anticipation de l'augmentation mécanique prévue au 1er janvier. Voilà qui fera une belle jambe à tous les smicards de France, qui ne peuvent plus vivre dignement avec un tel salaire.

Michel Barnier a tenu à rassurer tout le monde – sauf ses collègues du gouvernement – sur les droits sociaux acquis ces dernières décennies. Pas question donc de revenir sur le mariage pour tous, l'IVG, ou la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes. Il semble avoir oublié au passage que la moitié de ses ministres – et lui-même – se sont tous opposés à ces avancées.

Il semble même oublier que son nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a rappelé son opposition à ces mesures il y a à peine trois jours. Même jour où il a estimé que l'Etat de droit n'était pas "sacré", avant de rétropédaler. Ambiance.

On peut tout de même saluer le fait que le congrès ne sera pas réuni pour acter du dégel du corps électoral en Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Dommage qu'il ait fallu 13 morts, près de 800 blessés au total entre les civils et les forces de l'ordre, de violents affrontements, et une violation totale des promesses du passé pour arriver à cette conclusion. La gouvernance par la brutalité, ça ne peut fonctionner qu'un temps.

Enfin, si le Premier ministre s'est exprimé sur les Outre-mer, bien plus que ses prédécesseurs, rien de tangible ne ressort de son discours. "Il faut lutter contre la vie chère". Certes, mais comment ? Pas d'indication pour le moment, si ce n'est la reprise en 2025 du comité interministériel des Outre-mer (CIOM), qui n'avait pour l'heure pas apporter" un grand nombre d'avancées pour nos territoires.

On pourrait dire que ce discours n'avait pas pour objectif de détailler toutes ces mesures. Mais quand on a eu un mois pour le préparer, quelques pistes auraient été les bienvenues. Reste à voir si ce gouvernement tiendra bien longtemps.

Pour l'heure, il sera maintenu en place par la grâce de Marine Le Pen, qui a d'ores et déjà annoncé qu'elle et son parti d'extrême droite ne voteront pas de motion de censure… Pour le moment.

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8 Commentaires
Louis
Louis
5 mois

A Man974.
A vous lire, effectivement, l'économie peut vous paraître curieuse, c'est normal, c'est un peu plus complexe que le discours idéologique prémâché auquel vous vous limitez. Je vais essayez néanmoins de vous répondre simplement
Alors, dans l'ordre, la règle des 3% n'est pas là pour faire joli, c'est un impératif pour la stabilité de la monnaie commune, car quand on fait n'importe quoi les ajustement finaux se font via les taux de change et l'appauvrissement monétaire. Faut il vous rappeler le nombre de dévaluations entre 81 et 83 ?.
Pour le référendum de 2005, il portait sur la création d'une constitution européenne qui n'a pas été mise en place (refus en France après une instrumentalisation de la campagne et au Pays bas et du coup les pays n'ayant pas encore ratifié n'ont pas voté). Le traité de Lisbonne qui a suivi n'a pas créé de constitution mais a mis en place des évolutions nécessaire du fait du passage à 25 membres (le traité de Nice étant obsolète), mais je n'ai peut-être pas compris autant que vous ...
Pour le reste, vous ne répondez toujours pas à l'incohérence entre notre taux de dépenses publiques le plus élevé au monde et votre insatisfaction de nos services publics. Ca ne peut pas être lié à une insuffisance de dépenses et de prélèvements puisqu'on fait plus que les autres sur ce plan, pour un résultat moins bon. C'est donc que le problème est ailleurs, dans la façon dont on dépense...et accentuer cette démarche comme vous le proposez ne résoudra rien, et ça générera d'autre problèmes en tuant les moteurs économiques et l'emploi (là aussi c'est plus complexe qu'un discours idéologique primaire, même des économiste de gauche reconnaissent que cela génère des destructions d'emploi).

Man974
Man974
5 mois

A Louis :
Vos "connaissances économiques" laissent perplexe... Bien évidemment, qu'avec leur règle des 3% de déficit, l'UE fait partie du problème en imposant SES politiques (Je rappelle que les membres de la Commission européenne ne sont élus par personne) ; que l'application du Traité Constitutionnel Européen, que les français avaient rejeté en 2005, a été et reste permise par Nicolas Sarkozy, président de la République de l'époque, qui l'avait fait voter à Versailles, avec le soutien du PS hollandiste de l'époque ; et que Macron et sa bande l'utilisent pour servir les intérêts des milliardaires, des multinationales et des banques. Vous ne l'avez toujours pas compris ?
Bref... Des solutions autres que continuer à diminuer les dépenses (on voit où ça nous mène : une Santé en lambeaux, une Éducation au bord du gouffre, une Justice qui vacille, des Transports en berne, etc...), et donc augmenter les recettes (faire payer les riches !) ne pourra se faire que par le gouvernement de Gauche du NFP, qui le propose clairement dans son programme. La Droite française (macronistes compris) et son alliée d'extrême-Droite ne feront que continuer les politiques capitalistes autoritaires et injustes.
Bonne lecture !
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Louis
Louis
5 mois

A Lou_Gabrielle
Non, ni de droite ni de gauche, juste réaliste avec effectivement des connaissances économiques. La grosse différence avec la classe politique c'est que moi je n'ai pas d'électorat à flatter et séduire en lui racontant ce qu'il a envie d'entendre, je peux m'autoriser à dire ce que j'en pense....et contrairement au poncif anti-UE que vous répétez, ce n'est pas l'UE qui nous a conduit à un tel taux de prélèvement et un tel niveau de dépense publique avec une si piètre efficience...c'est juste le résultat de plus de 45 ans de politiques clientélistes assises sur des idéologies archaïques pré-mondialisation et inadaptées à celle-ci.

Lou_gabrielle
Lou_gabrielle
5 mois

De toute évidence vous êtes un économiste de droite. Vous devriez être à gouvernement. Il ont besoin de gens aussi compétents que vous car pour l'instant droite ou gauche ils pédalent dans la semoule. Ça a l'air très compliqué car c'est l'Europe qui décide de tout.

HULK
HULK
5 mois

Il est sursitaire, que peut-il faire de plus que des discours?

Louis
Louis
5 mois

Bon, je découvre qu'Imaz est donc une presse d'opinion (bien à gauche) alors que je les croyais journalistes....nous sommes le pays qui a les plus hauts taux de prélèvement au monde par rapport au PIB, et en plus on a du déficit budgétaire....et on en serait encore à devoir sauver l'école, la santé et à devoir encore augmenter plus la fiscalité pour dépenser encore plus dans la sphère publique ????....mais comment font les autres pays de l'OCDE qui dépensent moins et ont apparemment de meilleurs services publics ???? il est clair que c'est sur l'efficacité de la dépense publique qu'il faut se pencher et non pas prélever encore plus sans avoir bouché le puit sans fond de cette dépense car ça ne réglera rien.....

Aurélie
Aurélie
5 mois

Si on écoute son discours, on vivra dans "alice au pays des merveilles".
Il fait comme tous les autres.

pierre
pierre
5 mois

Jais regardé hier soir la politique général du premier ministre et il semblait être perdu que des insultes du côté du front populaire, c'est une honte pour Mathilde panneau, je vois pas comment les gents peu votées pour un parti comme cela eux il veule coulé la France avec des propositions qui net pas feu sable pour moi c'est un parti dangereux