41 cas depuis 1993

Échouages de cétacés : un phénomène plutôt rare à La Réunion

  • Publié le 30 août 2023 à 14:33
  • Actualisé le 30 août 2023 à 16:58

En quelques jours seulement deux baleineaux se sont échoués sur les côtes Réunionnaises, l'un était piégé derrière la barrière de corail du côté de l'Hermitage, l'autre a été trouvé déjà mort vers la Grande Chaloupe. Un phénomène plutôt rare à La Réunion où l'on recense 1 à 5 échouages de cétacés par an selon les années.

Globice recense 41 échouages de cétacés depuis 1993.

Pour l'ONG, rien d'étonnant si cette année compte plus d'incidents pour les cétacés que les années précédentes "vu la densité de baleines" cette saison.

Les récents échouages nous montrent aussi que les causes ne sont pas toujours liées à l'activité humaine. Concernant le premier baleineau, il avait par exemple été blessé par des congénères avant de s'échouer.

- La maladie, première cause d'échouage -

"Les causes sont souvent liées à des maladies comme en témoignent les autopsies que nous pratiquons systématiquement lorsque c'est possible. Il existe aussi d'autres causes possibles" nous explique Jean-Marc Gancille de Globice. La prédation fait également partie des causes naturelles d'échouages, situation les plus fréquentes.

Autres causes, les marées et haut-fond qui peuvent piéger les animaux marins.

Enfin, l'activité humaine, malgré des règles strictes imposées par la préfecture, peut être dangereuse pour les cétacés et autres animaux parfois victime de collision avec les bateaux et d'accidents de pêche.

Les tortues en sont le triste exemple avec récemment le décès de l'une d'entre elle qui a eu la colonne vertébrale sectionnée et les poumons perforés par un bateau.

- Intervention réservée aux experts -

Tout au long de l'année, Globice assure une veille téléphonique 24h/24 concernant les échouages. Le groupe est en charge de la coordination du Réseau Échouage au niveau local accompagné par le Muséum d’Histoire Naturelle, la direction régionale de l’environnement, la brigade nature océan Indien, l'office Français de la biodiversité, la réserve naturelle marine, Kélonia, des océanographes et des vétérinaires libéraux.

Les cétacés étant des espèces protégées, seules ces personnes, habilitées, sont autorisées à intervenir sur un incident de type échouage. Ils ont reçu une formation spécifique et sont détenteurs de la Carte Verte, délivrée par le Ministère de l’Environnement, qui les autorise à manipuler, examiner, transporter un mammifère marin échoué mort ou vivant.

De plus, les échouages sont une source de renseignements précieux sur les mammifères marins pour les scientifiques.

"Toute intervention en dehors de la présence d’un titulaire de la Carte Verte ou de son mandataire est illégale" précise Globice.

Pour toutes ces raisons, il est donc important de signaler tout animal échoué au Réseau Échouage en précisant le lieu de découverte de l’animal (idéalement en transmettant le point GPS via votre téléphone mobile), l’espèce, la taille approximative et son état.

Si l'animal semble mort, ne touchez pas l'animal (risque de transmission de maladies). Les experts examineront l’animal dans les plus brefs délais et feront procéder à son enlèvement par les services compétents.

Si l'animal est vivant, agissez dans le plus grand calme en évitant les attroupements et le bruit. Ne manipulez pas l’animal, ne tentez pas de remise à l’eau. En attendant les secours, vous pouvez chercher à maintenir le corps de l’animal humide, par exemple en l’arrosant ou en couvrant son dos et ses flancs de linges humides en prenant garde à ne pas recouvrir ou verser d’eau dans son évent (orifice sur le dessus de la tête par lequel il respire).

Le numéro à contacter est le 06 92 65 14 71

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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