Sécurité routière

Entre week-ends et événements festifs, les retraits de permis à cause de l'alcool sont légion

  • Publié le 9 septembre 2024 à 17:01

Tous les week-ends, les forces de l'ordre font le point sur les opérations de sécurité routière menées sur le territoire. Tous les week-end, les conduites sous l'effet de l'alcool ou de stupéfiants sont légion, et nombreux sont les conducteurs à se voir retirer leur permis de conduire. Un phénomène qui s'amplifie dès qu'un événement festif est organisé quelque part dans l'île. 36 conduites sous l’empire d’un état alcoolique et 7 conduites sous stupéfiants ont par exemple été relevés par les gendarmes en une nuit seulement, dans le sillon des Francofolies à Saint-Gilles (Photo d'illustration www.imazpress.com)

"Il suffit que les motards se mettent à un poste fixe, peu importe l'événement, et ils ne peuvent faire que de bons résultats" regrette Cédric Masson, capitaine de gendarmerie.

"Dans la nuit du 7 au 8 septembre 2024, les motocyclistes de l’ Escadron départemental de sécurité routière et le GIC de Saint-Paul ont réalisé des contrôles des flux sur la commune de Saint-Paul, à l’occasion des Francofolies. Le bilan s'élève à : 36 conduites sous l’empire d’un état alcoolique, 7 conduites sous stupéfiants, 5 détentions de produits stupéfiants, 3 défauts de permis, 3 défauts d’assurance et 2 infractions diverses" a d'ailleurs communiqué la gendarmerie ce dimanche soir.

"C'est toujours la même chose : dès qu'il y a un événement festif, il y a des débordements, en lien avec la consommation d'alcool et autres" abonde Aude Robert, secrétaire départementale du syndicat SGP-FO Police. "La situation est complexe, les gens ne se rendent pas compte qu'ils ne sont plus aptes à rouler" ajoute-t-elle.

Les forces de l'ordre remarquent notamment que les conducteurs prennent rarement les précautions nécessaires, comme "la désignation d'un Sam (celui qui ne boit pas ; ndlr)" note Aude Robert. "Souvent, les conducteurs sous-estiment la quantité d'alcool consommée et ne se rendent pas compte qu'ils ne sont pas en état de conduire, qu'ils n'ont plus un discernement complet."

"Malgré toute la prévention qu'on peut faire, ce n'est pas suffisant, les gens continuent à prendre le volant" rempile Cédric Masson. "Le phénomène s'aggrave quand il y a un événement, comme les Francofolies, mais c'est la même chose tous les week-ends."

Lire aussi : Contrôles dans le cadre des Francofolies : 36 automobilistes ivres, 7 sous stupéfiants

- "Plein régime" -

Si c'est la gendarmerie qui a été fortement mobilisée ce week-end, les villes en secteur police sont aussi fortement concernées.

La ville de Saint-Denis notamment, en secteur police, demande une forte mobilisation des forces de l'ordre. "Les événements sont nombreux, et des dispositions sont donc prises pour assurer la sécurité autour de ces derniers" précise la syndicaliste. "Il y a des contrôles renforcés, notamment dans certains axes accidentogènes, pour essayer d'enrayer le phénomène."

Les événements festifs, assez nombreux dans le chef-lieu, mobilisent plus de policiers que lors d'un week-end classique. "On demande aux des collègues d'éviter de poser des congés sur ces dates, les unités tournent à plein régime. Il n'y a pas spécifiquement de renforts, mais l'ensemble des forces est mobilisé" précise Aude Robert.

"A chaque fois qu'il y a un événement, quel qu'il soit, c'est systématique les collègues sont mis à contribution. Il n'y a pas un événement qui se fait sur Saint-Denis sans que la Police ne soit invitée à faire le nécessaire pour créer une bulle de sécurité. Le but c'est d'arriver à une sécurité optimale" ajoute-t-elle.

Si elle plaide pour une sensibilisation auprès du public, elle regrette qu'il n'y ait "que le punitif qui fonctionne vraiment". "Chaque week-end c'est le même problème, et c'est pire quand il y un événement" conclut-elle.

La gendarmerie a elle développé "une stratégie offensive" qui vise directement les conduites addictives nocturnes. "Le problème, c'est que les interpellations ne sont que la partie immergée de l'iceberg. Beaucoup passent à travers les mailles du filet" regrette Cédric Masson.

- Mortalité sur la route -

Au niveau local comme national, l’alcool est l’une des premières causes de mortalité sur la route. "L'alcool est responsable de 30% de la mortalité routière, le risque d'être responsable d'un accident mortel est multiplié par 17,8 chez les conducteurs alcoolisés, les accidents impliquant de l'alcool sont plus graves que les autres : le nombre de personnes tuées pour 100 blessés hospitalisés est de 23 pour les accidents avec alcool contre 10 pour les accidents sans alcool" rappelle l'Etat.

"Même à petite dose, l’alcool agit directement sur le cerveau. A partir de 0,5 g/l les risques sont réels : le champ visuel est rétréci, la perception du relief, de la profondeur et des distances est modifiée, la sensibilité à l'éblouissement est plus importante, la vigilance et la résistance à la fatigue diminuent, la coordination des mouvements est perturbée, l'effet désinhibant de l'alcool amène le conducteur à sous-évaluer les risques et à surestimer ses capacités" liste-t-il

La conduite avec un taux d’alcoolémie compris entre 0.5 g et 0.8 g par litre de sang donne est passible d'une amende de 135 euros, d'un retrait de 6 points sur le permis, et d'un risque de suspension de permis de conduire.

Au-dessus de 0.8 g par litre de sang, il s'agit d'un délit qui entraîne des sanctions immédiates appliquées par les forces de l’ordre, puis des sanctions judiciaires : un retrait de 6 points sur le permis, un passage au tribunal, et une suspension de permis de conduire. Les conducteurs encourent jusqu'à 2 ans d’emprisonnement et jusqu’à 4500 euros d'amende.

Si vous allez faire la fête ce soir et vous avez prévu de boire de l’alcool, organisez-vous donc pour que votre nuit ne se termine pas tragiquement. Avant de partir, demandez-vous comment vous allez rentrer et, si vous ne pouvez pas rester dormir chez un ami, pensez à désigner Sam. 

Si vous avez consommé de l’alcool mais que vous aviez prévu de reprendre le volant, mesurez votre taux d’alcoolémie avec un éthylotest. Si vous êtes au-dessus de la limite, ne prenez pas le volant. Dans une île où les transports en commun sont peu efficaces - ou même inexistants la nuit - la tentation est grande, mais les risques le sont encore plus.

Enfin, même si vous savez comment rentrer en toute sécurité, n’oubliez pas de rester vigilant et attentif aux autres : ne laissez pas un ami qui a bu reprendre le volant, et refusez de monter dans un véhicule dont le conducteur n’est pas en état de conduire.

Depuis le début de l'année, sur les 150 accidents recensés dans l'île, 45 conducteurs étaient sous l'effet de l'alcool, soit environ un tiers des accidents.

as/www.imazpress.com / [email protected]

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4 Commentaires
marie
marie
5 mois

tram train merci aux electeurs de droite didier robert!

totoche
totoche
5 mois

pas de bus et pas de securité ,nulle le service publique,la police fait du chiffre avec le zamal et rien contre les vrais problemes! gouvernement fictifs emploi fantomes....!

Hardcorz
Hardcorz
5 mois

@jacquesbigot
Il n y a pas plus de transport en commun :
1- par peur d agression des salariés
2- a cause du coût des salaires en heures du soir
3- parceque c est plus secure pour les fêtards si les délinquants ne peuvent pas se déplacer pour rejoindre les lieux de festivités
4- aucun accapareur n a encore de société pour répondre a ce type d appel d offre

Jacques BIGOT
Jacques BIGOT
5 mois

Si c'est évidemment "regrettable qu'il y ait autant de conducteurs qui ne soient pas en état de conduire, il faut noter aussi le manque crucial de transports en commun! Comme je l'avais déjà noté, pourquoi, ce manque de transports en commun? Ile ne suffit pas ( du moins pour moi) que les communautés de communes s' en soient dotées, et encore sur certains secteurs ils ne sont guère suffisants, Maistravail. encore une fois pourquoi les liaisons inter villes sont elles si peu fréquentes? On ne peut pas uniquement compter sur les "cars jaunes"! Pour moi, encore une fois il faut augmenter le nombre de transports en commun afin d'arriver à une diminution du nombre de voitures particulières qui circulent pour le travail! Mais qui dit plus de bus dit embauche de chauffeurs!...