Lutte contre les violences faites aux femmes

"Être mieux protégée, c'est possible"

  • Publié le 2 juin 2014 à 16:29

La préfecture a accueilli ce lundi 2 juin 2014 la coordinatrice nationale de la mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF). Ernestine Ronai est à La Réunion jusqu'au 5 juin avec un triple objectif : mieux former les professionnels en lien avec les victimes, mieux faire connaître toutes les aides possible, et apporter son expertise aux acteurs locaux. Une aide nécessaire alors que l'observatoire réunionnais des violences faites aux femmes (ORViFF) vient d'ouvrir sa permanence. (photos D.R.)

"Notamment à La Réunion, les violences inacceptables envers les femmes perdurent avec une fréquence et une gravité particulières", note la préfecture de l’île. En effet, en 2011, six femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. Si le nombre de décès a diminué ces dernières années, la situation reste préoccupante avec quatre plaintes déposées par jour en 2012. "De plus en plus, les femmes osent franchir les portes des commissariats et des brigades. Les chiffres parlent, mais ce qui est important, c’est la détresse sociale dans laquelle les femmes se trouvent quand elles sont confrontées à un espace d’insécurité qu’est le domicile conjugal", souligne Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes.

A La Réunion, les victimes de violences conjugales peuvent s’adresser à de multiples acteurs pour leur venir en aide, mais souvent n’osent pas. "Toute la mobilisation locale en matière judiciaire, en matière sociale et institutionnelle montre que l’on arrive à apporter des réponses qui permettent aux femmes d’avoir recours à la justice", ajoute l’ancienne déléguée du préfet, qui a conduit ce lundi auprès d’Ernestine Ronai le comité de pilotage de l’observatoire réunionnais des violences faites aux femmes (ORViFF).

Lors de cette rencontre, la coordinatrice de la mission interministérielle a pu prendre le pouls de la mobilisation réunionnaise contre les violences faites aux femmes. "Je pense que le travail qui se fait ici est assez remarquable. On sent la volontés des collectivités, des services de l'Etat et des associations", a-t-elle souligné. Fondatrice du premier observatoire du genre en France, Ernestine Ronai doit rencontrer cette semaine l’ensemble du réseau d’aide destiné aux femmes victimes de violences : "il faut que l'on parle tous le même langage. Mieux repérer les mécanismes de la violence pour mieux aider la dame."

Son premier but : faire en sorte que les femmes brisent le silence, mais également que les professionnels aillent de l’avant. "Il faut que les femmes victimes sachent qu’elles peuvent trouver des oreilles attentives", a souligné la coordinatrice nationale de la mission interministérielle. L’autre objectif est d’arrêter de faire du domicile familial un lieu d’insécurité, notamment en utilisant la justice. "Les femmes connaissent l’hébergement d’urgence. Mais la loi permet également l’éviction du mari violent. Il faut travailler avec ces deux possibilités, cela existe et c’est possible", indique Nadine Caroupanin.

www.ipreunion.com

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