En août 2020, le mouvement Extinction Rebellion - communément abrégé XR -a fêté ses un an à La Réunion. Né d'une rencontre en militants Gilets jaunes et écologistes, le mouvement est passé en une année de 15 à une centaine de membres. Et leurs actions, en faveur d'une prise de conscience écologique, se font de plus en plus nombreuses. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)
Vous avez sûrement croisé l'un de leurs posters : contre la Nouvelle route du littoral, pour alerter sur l'urgence climatique, contre les dégâts environnementaux crées par certaines banques ou contre la publicité…Les affiches se multiplient un peu partout dans l'île, et ce depuis l'année dernière. A l'origine du projet, une poignée de militants avec la même vision : tenter de sauver la planète.
Contrairement à certains mouvements, pas de chef de file chez les membres de XR, pas de porte-parole, chacun apporte sa pierre à l'édifice. "On essaie vraiment de faire fonctionner tout ça de façon démocratique, chacun peut apporter ses idées, et si ça fédère, on se lance" explique Clément*, membre de XR depuis la création.
Quatre objectifs principaux régissent les actions : réclamer aux politiciens la vérité concernant la dégradation accélérée de l'état de la planète, tendre vers une neutralité carbone d'ici 2025, la fin de la destruction des écosystèmes marins et terrestres, et enfin la création d'une assemblée citoyenne chargée de décider des mesures à mettre en place pour atteindre ces objectifs.
"Chaque action réalisée dans l'île est proposée par un membre, qui fédérera plus ou moins de personnes dépendant de l'organisation. En moyenne, nous sommes une quinzaine, mais cela peut monter jusqu'à 50 si nous organisons une action coup de poing" explique Clément.
- Des profils variés -
A La Réunion, certaines thématiques restent tout de même plus pressantes que d'autres. "Le manque de transport, le tout voiture, la gestion des déchets et les changements climatiques sont sûrement les points les plus importants pour nous" continue le militant. Entre la Nouvelle route du littoral et la dépendance aux voitures, mais aussi aux énergies, La Réunion est en effet loin d'être un modèle côté écologie.
"On remarque que la population s'intéresse de plus en plus à ces problématiques, mais même si certains politiciens nous soutiennent, globalement, j'ai l'impression que la plupart se disent qu'ils ne peuvent pas faire grand-chose" regrette Clément.
Il est convaincu que le changement se fera grâce à la prise de conscience de la population. "Les gens sont de plus en plus interpellés par la situation, mais beaucoup n'ont pas d'expérience de militantisme, encore moins de désobéissance civile. On s'attache à rester pacifique pour encourager les gens à s'engager et en même temps empêcher les politiciens de pouvoir nous décrédibiliser" détaille le militant.
Chez XR, les profils sont en tout cas apparemment très variés : jeunes, retraités, hommes, femmes, étudiants, chômeurs, salariés…Il y a de tout pour se battre pour la planète. Dernière action en date : la création de pistes cyclables sur Saint-Denis et Saint-Paul, pour dénoncer le manque d'infrastructures pour les cyclistes.
Aujourd'hui, le plus compliqué reste de fédérer assez de personnes pour mener des actions à grande échelle. Pour se faire, les militants de XR rencontrent régulièrement d'autres militants. "C'est en s'associant qu'on devient plus forts, et qu'on se fait connaître" souligne Clément. Des actions ont d'ailleurs déjà été menées en collaboration avec Attac, une organisation altermondialiste.
D'autres actions sont déjà en préparation. "Les régionales et les départementales approchent, on ne va manquer de rappeler que nous sommes contre le projet d'incinérateur" termine Clément.
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