Agriculture sinistrée

Fakir : plus de 7 millions d'euros de dégâts

  • Publié le 27 avril 2018 à 11:41

La Chambre d'agriculture continue d'évaluer le préjudice causé par Fakir dans le monde agricole. Les chiffres se veulent plus précis. Selon nos informations, à l'heure actuelle, le montant des dégâts sur les 24 communes de l'île s'élèverait à plus de sept millions d'euros. Plus précisément à 7 759 576,30 millions d'euros. Une somme colossale.

Les pertes de productions sont les plus importantes : la Chambre d'agriculture compte 6 598 716 euros de préjudice. A celles-ci s'ajoutent les pertes de fonds, autrement dit de semis, de jeunes plants ou encore de serres et de bâches qui s'élèvent à 1 160 160 euros. 

Concernant les pertes de productions, le maraîchage semble être le secteur le plus touché puisqu'il représente à lui seul, une perte de 3 863 350 euros (2 033 000 euros pour le plein champ et 1 829 250 euros pour les produits sous abris).

L'arboriculture (bananes, agrumes, ananas) accuse aussi un important préjudice qui s'élève à 1 713 000 euros. Quant à l'horticulture, même combat : 1 023 042 euros de pertes ont été relevés. 

"C'est la catastrophe"

"C'est la catastrophe" résume Bertrand Maillot, maraîcher à Mare à Martin, à Salazie. Depuis le passage de Fakir, il est anéanti : "j'ai 10 000 pieds de salade foutus, 5 000 pieds de brèdes détruits. J'ai facilement perdu 15 000 euros". Les fortes pluies et les vents violents ont ravagé sa production. "Fakir a été plus intense que Dumazile et Berguitta" déplore-t-il avant d'ajouter : "pour m'en sortir je puise dans mes économies. Je ne peux pas me permettre d'attendre les aides de l'État".

Pour évaluer les dégâts, le président du syndicat des Jeunes agriculteurs, Brunot Robert, fait le tour des exploitations touchées. Regardez : 

Interrogé par nos soins, il explique avoir vu "des cas critiques". Notamment celui d'un jeune agriculteur qui venait de s'installer à Sainte-Anne pour produire de la tomate et qui a tout perdu avant même d'avoir commencé son activité. Ou celui d'un producteur de bananes à Sainte-Rose qui "n'a plus rien". "Il faudrait une aide à la trésorerie assez rapide indique Bruno Robert. Il faudrait un coup de pouce financier du Département ou de l'État".

10 000 euros de matériel perdus

Jean-François Yoti-Mohane est horticulteur à Saint-André. Il produit des plantes ornementales et de jeunes plants de légume qu'il vend aux agriculteurs. Fakir a détruit toutes les structures de son exploitation : "toutes les serres". Aussi, ses orchidées ou encore ses bougainvilliers ont été écrasés par les vents. Et ce, en pleine "période de fleurissement". "En matériel, j'ai perdu environ 10 000 euros, en production, 35 000 euros" déclare cet horticulteur qui s'apprête à relancer toute sa production. 

"J'arrive au bout du rouleau"

Enfin, à La Saline, Xavier Hennelle, producteur de fruits bio liste les dégâts provoqués par Fakir : "Une trentaine d'agrumes sont cassés, 3 500 m2 de bananes ont été rasés, tous les avocats sont à terre, les fruits de la passion sont morts, idem pour les pieds de papaye". En bref, "on avait une production en devenir, il n'y a plus rien". Dépité, cet agriculteur en veut à l'État qui ne lui propose aucune aide dans l'urgence. "Au mois de décembre, j'ai reçu une aide pour une production mise à mal par un cyclone survenu il y a deux ans" illustre-t-il avant d'affirmer : "il y a un gros décalage entre nos besoins et la rapidité des institutions". Lui qui compte 40 000 euros de préjudice provoqués par Fakir confie : "j'arrive au bout du rouleau. Je suis dans le rouge partout. Mon compte accuse un déficit de 20 000 euros. Depuis le mois de novembre 2017, avec toutes les précicipation qu'on a eu, j'accuse une perte de 80% de mon activité".

En détresse, Xavier Hennelle ne mâche pas ses mots : "la filière agricole locale est en train de crever. L'État ne remplit plus sa fonction et montre un désintérêt total. En renvanche, l'importation de fruits et légumes, elle, galope..."

sw/www.ipreunion.com

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2 Commentaires
pioupiou
pioupiou
6 ans

gerard97460 les assurances n'assurent pas les productions que ca soit verger ou maraichage, ni même les animaux (vaches etc...). donc on aimerait faire comme en métropole, mais ici les assurances ont vite compris qu'elles seraient perdante!

GERARD97460
GERARD97460
6 ans

Qu'attendez vous pour mettre une assurance dégâts sur vos plantations de légumes et de fruits, faîtes comme vos copains agriculteurs français de l'hexagone, assurez vous contre les intempéries comme eux et vous serez remboursé le plus rapidement possible, pas comme avec l'état qui est votre vache laitière en ce moment, il faut que cela cesse, c'est les deniers publics, c'est à dire l'argent du contribuable et cela n'est pas possible et n'est plus possible il faut devenir grand pour une fois, demandez à vos amis mauriciens comment font-ils pour cela, je suis sûr et certain qu'il n'y a pas d'aide de l'état pour leur venir en aide comme vous le faîtes aussi souvent.
Arrêtez avec cela et devenez un peu plus grand au lieu d'être des assistés permanents comme vous l'êtes actuellement..
Bonne chance à vous dans ce métier.