La Réunion est deux fois plus touchée que la Métropole

Fièvre, fatigue, manque d'appétit, douleurs articulaires, c'est peut-être un lupus

  • Publié le 11 mai 2019 à 02:58
  • Actualisé le 11 mai 2019 à 08:40

Le vendredi 10 mai 2019 s'est tenu la Journée mondiale du lupus. On comptabilise environ 800 personnes atteintes de cette maladie à La Réunion, soit 1% de la population, ce qui est deux fois supérieur à la moyenne métropolitaine. Mais concrètement, qu'est-ce que c'est, un lupus ? Le docteur Raffray, responsable de la médecine interne du Centre hospitalier universitaire (CHU) de La Réunion, a répondu à quelques questions pour expliquer ce qu'est cette maladie auto-immune où les anticorps et les globules blancs s'attaquent à l'organisme. (Photo photo Alessandra pour imazpress )

• Comment ça fonctionne ?

" Le lupus est ce qu’on appelle une maladie auto-immune. Concrètement, cela veut dire que le système immunitaire, principalement les anticorps et les globules blancs, au lieu de s’attaquer à une agression extérieure s’attaquent à l’organisme " décrit-il. Pour le poser vulgairement, c’est une auto-agression. Il existe différents types de maladies auto-immune, mais elles ne touchent généralement qu’un seul organe. " Dans le cas du lupus, il peut toucher n’importe quel organe : c’est ce qu’on appelle une maladie auto-immune systémique " précise le spécialiste. Mais cela ne veut cependant pas dire que tout les organes vont être atteints, plutôt que les symptômes seront variables - et variés - d’une personne à l’autre.

Enfin, une personne atteinte d'un lupus connait des phases de " poussée ", moment où la maladie est active, et d'autre de " rémission ", où aucun symptôme ne se déclare. " Cela peut durer plusieurs mois, même plusieurs années chez des personnes avec une forme plutôt bégnine du lupus " souligne-t-il.

"Les recherches n’ont pas encore réussi à déterminer d’où venait cette maladie, cependant nous savons que c’est une maladie plurifactorielle. Il existe En une prédisposition génétique, mais il n’y a pas qu’un seul gène ou l’on retrouve des anomalies. Les hormones, l’environnement (come le soleil particulièrement), le tabac, certains virus : mis tous ensemble de quelqu’un de prédisposé peut avoir la maladie se déclencher " précise-t-il.

• Quels sont les sympthômes ?

Un lupus érythémateux disséminé se révèle de nombreuses manières différentes. Les symptômes peuvent concerner la peau, les articulations ou divers organes (reins, poumons, cœur, yeux etc.). Le lupus systémique est identifié grâce à la combinaison de plusieurs anomalies cliniques et biologiques.

• Qui est touché par la malaide ?

Neuf malades sur dix sont des femmes. Cela s’expliquerait principalement par le fait que les hormones féminines sont suspectées de participer à l’activation du système immunitaire. " On sait que les hormones féminines ont plusieurs rôles, notamment au niveau des globules blancs, ce qui fait que les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes " indique le docteur Raffray.

La maladie étant probablement liée aux hormones, elle a par ailleurs tendance à s’aggraver lors des grossesses. " On suit donc de manière plus rapprochées les femmes souffrant d’un lupus le développement du foetus " précise-t-il. Par ailleurs, une femme souffrant d’un lupus et étant en " poussée " lors d’une grosse aurait plus de chance de souffrir d’une fausse-couche.

Au contraire, quand les femmes arrivent à la ménopause, elles ont tendances à voir les symptômes de la maladie s’estomper.

• La Réunion deux fois plus touchée que la Métropole

Environ 800 personnes à La Réunion, donc 1% de la population, seraient atteintes d’une forme de lupus. C’est deux fois plus qu’en Métropole. " Cela peut s’expliquer par les origines ethniques des habitants de l’île. En effet, les personnes d’origines africaines et asiatiques ont une prédisposition génétique pour développer un lupus, qui ont tendance à être plus graves " poursuit le médecin.


En comparaison, le même genre d’études faites ici ont été réalisées dans les Antilles, où l’on a retrouvé des taux trois à quatre fois supérieures à la métropole. " Ces chiffres peuvent potentiellement être liés à des modifications génétiques partagées par ces populations, avec un système immunitaire perturbée qui favoriserait l’apparition du lupus " explique-t-il.

• Comment ça se soigne ?

Il n’existe actuellement aucune cure contre le lupus. " Cependant, de nombreux traitements sont disponibles pour contrôler les différents symptômes et les endormir. Les personnes ayant des atteintes cutanées se verront prescrire des crèmes, et éventuellement des comprimés si les crèmes ne sont pas suffisantes. Les personnes atteintes aux reins auront des traitements plus lourds pour assurer le bon fonctionnement des organes. Il y a de la recherche active au niveau international pour développer de nouveaux traitements, cependant ils sont actuellement encore au stade de recherche " termine le médecin.

as/www.ipreunion.com

 

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