Agriculture

Fraises : un petit fruit rouge très recherché devenu fruit de luxe

  • Publié le 5 octobre 2024 à 11:47

Durant tout le week-end du 5 et 6 octobre 2024, la fraise est en fête au Domaine Vidot à Saint-Pierre. Commercialisé en fruit ou à déguster en pâtisserie, ce fruit rouge au goût sucré et légèrement acidulé est synonyme de gourmandise. Et pourtant, derrière ce rouge flamboyant, se cachent de nombreuses difficultés pour sa production (Photo www.imazpress.com)

À La Réunion, la fraise représente une production annuelle de 650 tonnes. Cultivée par près de 70 producteurs, c'est en 1735 que le petit fruit rouge fut introduit dans notre île.

Un peu plus de deux siècles plus tard, si elle séduit toujours autant et se retrouve en nombre sur les étals, "la fraise devient un produit de luxe", explique Éric Lucas, technicien à la Chambre d'agriculture.

Les fruits – à huit euros le kilo (en vente au marché de gros) – ou en pâtisseries à base de fraises, deviennent de plus en plus chères, "tandis que les producteurs de fraises ont du mal à augmenter leurs prix de vente au kilo auprès des pâtisseries", ajoute le responsable de l'unité productions fruitières à la Chambre verte.

Toutefois, "la fraise représente une production importante pour les Réunionnais, qui apprécient particulièrement ce fruit et ses nombreuses saveurs", note la Chambre verte. "Les producteurs s'organisent pour adapter leur production afin de répondre à la demande croissante" ajoute-t-elle.

- Un fruit rouge qui coûte cher -

Le fraisier dont les fruits juteux se produisent entre juin et décembre est confronté à plusieurs défis. "Les coûts de plantation n'arrêtent pas d'augmenter et écartent de plus en plus de producteurs", souligne Éric Lucas. Il faut savoir qu'en plein champ, "le coût de plantation dépasse 50.000 euros par hectare", ajoute-t-il. Hors-sol, "c'est 120.000 euros".

"Rien que les plants reviennent à 16.500 euros. Des plants toujours plus chers qui sont passés "de 0,22 euros à 0,33 euros en l'espace de trois ans" dit encore le technicien.

Les autres postes de dépenses sont également touchés par la hausse des coûts des intrants, tels que le paillage plastique, les barquettes et les engrais.

La fraise qui n'est pas non plus épargnée par les parasites. "La mouche des fraises, est de plus en plus présente dès le début de la saison. Elle représente un risque majeur de dépréciation des fraises pour les producteurs, qui se retrouvent souvent démunis face à ce problème en raison du manque de solutions disponibles", alerte le technicien de la Chambre.

Un parasite introduit à La Réunion par l'importation de cerises contaminées.

- La fraise à soif -

En plus des parasites, les fraises doivent faire face cette année à la sécheresse. "Certaines parcelles de fraises sont irriguées manuellement par les producteurs la nuit", explique Éric Lucas. "Les retenues collinaires affichent des niveaux très bas. Les producteurs de fraises, comme ceux des autres cultures, attendent le retour des premières pluies", ajoute-t-il.

"Le passage du cyclone Belal a également eu un impact sur les plants de fraisiers de second cycle, c'est-à-dire ceux de l'année dernière. Les pluies abondantes survenues après Belal ont perturbé les plantations pour 2024, entraînant ainsi un retard de production cette année", précise le technicien.

Quoi qu'il en soit, ce week-end, la fraise sera tout de même en fête. Et saviez-vous que le mot fraise venait du latin "fragare" qui signifie ""embaumer". Nul doute que ce délicieux fruit rouge saura embaumer les allées du Domaine Vidot et saura faire saliver les gourmands.

Lire aussi - Saint-Pierre : retour de la fête de la fraise au Domaine Vidot

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
elgé
elgé
5 mois

Oui, ma "chère " fraise. Pas mal le prix de la barquette. Tout devient un luxe.
Heureusement chez mon pti primeur, le prix de la barquette de la même provenance, lé moin cher que pendant la fête.

Ti mi
Ti mi
5 mois

2024-1735 = 289 ans.

Mon filleul en primaire i sorte faire le calcul...

Oussa zot i voit des milliers d'années dans 289 ans ?

Là i voit vraiment le niveau du journalisme et mi rassure à zot c'est pas que chez zot...cf la grosse bêtise au JT20H France 2 n'a quelques jour. (Mersi pou out mesag Ti mi, in tronpézon i pé arivé, rozman ou lé la pou korizé. Nou va esay fé kom ou é zamé trompé. Gayar zourné - Modérateur)

Julien
Julien
5 mois

Des milliers d’années sérieusement?! (Oui, nous nous sommes clairement emballés Julien, nous avons corrigé grâce à vous. Bonne journée - Modérateur)