Secteur en crise

Grève du BTP : du temps perdu et des décisions préfectorales incompréhensibles

  • Publié le 24 mai 2024 à 12:30

À l'appel de l'intersyndicale Bâtiment et travaux publics (BTP), un mouvement revendicatif a été lancé ce mercredi 22 mai 2024. Une grève motivée par le manque de chantiers, un millier de licenciements depuis le début de l'année dans le secteur du BTP, la fermeture de dizaines d'entreprises… L'intersyndicale du BTP, mais aussi la FRBTP, organisation patronale, étaient mobilisées ensemble pour tenter de sauver ce secteur gravement en crise. On aurait pu croire que la préfecture aurait été réceptive à la détresse de cette filière. Cela n'a pas été le cas. Retard pris pour la recherche de solutions pérennes, refus d'organiser une réunion de concertation, blocage jusqu'en début de soirée du Barachois... mais pourquoi autant de décisions incompréhensibles ? (Photo sly/www.imazpress.com)

Réunis devant la caserne Lambert ce mercredi, l'intersyndicale a réclamé une table ronde avec les collectivités locales, les communes, les bailleurs sociaux, mais aussi l'Etat, pour esquisser des pistes sérieuses pour arriver à une solution concrète pour mettre fin à cette crise.  

Ils ont cru comprendre, et nous avec eux, que leurs revendications et leur souffrance avaient été entendues par la préfecture, et donc que la table ronde demandée allait avoir lieu ce jeudi.

Contre toute attente, alors qu'une forte présence policière était réunie devant la caserne Lambert ce jeudi matin, les syndicats ont appris qu'il n'y aurait pas de réunion en préfecture. Une décision prise sans explication de la part de l'Etat, qui a seulement indiqué qu'une "réunion avec les conseillers de la ministre des Outre-mer était prévue aujourd'hui". Réunion qui a porté… sur l'octroi de mer.

Sans surprise, l'annonce a évidemment provoqué la colère des acteurs du secteur du BTP.

Dans leur incompréhension, ils ont été rejoints par la FRBTP, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. S'ils se respectent et travaillent ensemble, il est plutôt rare que les syndicats salariés et patronaux fassent alliance dans les mobilisations.

Face à cette situation, il a donc fallu trouver une solution de rechange, qui est venue du président de la CCIR, Pierrick Robert.

Depuis Paris, où il assiste au salon VivaTech, ce dernier a mis à disposition une salle pour que l'ensemble des partis puissent se réunir. Une décision logique alors que le BTP est l'un des secteurs les plus importants du monde économique, et comme chacun le sait, si le BTP va mal, c'est la société entière qui va mal.

Que de temps perdu, depuis trois ans que les acteurs du secteur alertent sur leurs difficultés.

Que de temps perdu, ces derniers mois, alors que tous préviennent que le secteur se dirige vers une catastrophe

Que de temps perdu depuis le début de l'année, alors que plus d'un millier d'emplois ont été perdus.

Que de temps perdu depuis ce jeudi matin, tout cela par refus de rencontrer les syndicats.

À tout cela s'ajoute une incompréhension supplémentaire : le choix de ne lever le barrage des forces de l'ordre de la caserne Lambert, depuis longtemps déserté par les syndicalistes, à seulement 18h30.

Un choix curieux, qui a eu pour conséquence de paralyser le centre-ville de Saint-Denis et de mettre en difficulté les milliers d'automobilistes devant rejoindre l'ouest ou le nord de l'île en passant par la route du littoral.

Vous vous demandez quel est le but recherché par la préfecture ? Nous aussi...

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
HULK
HULK
4 mois

La politique de MACRON : laisser pourrir une situation en espérant qu'elle va se régler toute seule. Quel abruti.

jesuis
jesuis
4 mois

alors le préfet toujours au top ???????

zoby la mouche
zoby la mouche
4 mois

Ils ont pas de chantier alors ils font grève!!!! Si tous les commerçants qui manquaient de clients faisaient grève pour en avoir? Je rappelle que si il n'ya plus de commandes publiques c'est qu'il n'y a plus d'argent; cela veut donc dire que pour faire de nouveau chantier il faudra automatiquement augmenter les impôt. La population est elle d'accords de payer plus d'impôt pour que les multinationales comme Vinci et consort s'en mette plein les poches?