Prix de l'alimentaire

L'OPMR avance cinq propositions pour améliorer la transparence des grandes surfaces

  • Publié le 4 octobre 2024 à 16:16
  • Actualisé le 4 octobre 2024 à 18:40

L'Observatoire des prix, des marges et des revenus de La Réunion (OPMR) a présenté ce vendredi 4 octobre 2024 un point d'étape des travaux en cours sur la transparence sur la formation des prix dans le secteur de la grande distribution, ainsi que ses premières propositions pour améliorer la transparence. (Photo photo RB/www.imazpress.com)

Un an après la présentation de nouvelles propositions étudiées pour diminuer le coût de la vie, l'OMPR fait un point d'étape.

Dans le cadre de ses travaux sur la transparence de la formation des prix à La Réunion, "les membres du groupe de travail (GT) se sont heurtés à de nombreuses difficultés qui relèvent de la complexité et de la relative opacité du secteur de la grande distribution à dominante alimentaire à La Réunion" note l'OMPR.

"Cette situation s’explique pour de nombreuses raisons, parmi lesquelles : le non-respect de publicité des comptes de la part de certaines entreprises du secteur, l’insuffisance des outils institutionnels de suivi statistique, l’insuffisance des moyens de contrôle étatiques, l’insuffisance des leviers juridiques à la disposition de l’OPMR pour lui permettre de remplir pleinement ses missions, et l’opacité entretenue par certains distributeurs, en particulier sur la question des marges arrières".

L'OPMR a donc décidé de présenter "sans attendre" cinq propositions portant uniquement à ce stade sur cette question de la transparence de la formation des prix.

Il propose notamment de "renforcer la transparence sur les comptes des entreprises ultramarines afin d’améliorer la compréhension des mécanismes de formation des prix".

Alors qu'une directive impose une publicité des comptes annuels des entreprises, "l'absence de sanctions dissuasives permet à nombre de grandes entreprises locales de ne pas se soumettre aux exigences de la loi".

L'OPMR propose aussi la mise en place de "la transmission par voie électronique à l'Insee des données de tickets de caisse nécessaires notamment à la réalisation de l'enquête statistique pour l'indice des prix à la consommation" qui "permettrait en particulier la mise en place par l’Insee d’un outil de suivi de prix sur les principaux produits de grandes consommations à La Réunion et d’avoir ainsi un nouvel indicateur sur l'évolution des prix des produits".

Le renforcement "des prérogatives de l’OPMR en créant un droit de communication au profit de l’OPMR" est aussi proposé alors que qu'il ne parvient pas "à obtenir des informations de la part des entreprises et des administrations publiques nationales (Douanes, DGFIP, Insee, DEETS, IEDOM) qui se retranchent derrière le secret des affaires".

Un renforcement "des moyens de contrôle au sein de l’État à La Réunion" passant par un renforcement des effectifs améliorerait aussi, d'après l'OPMR, l'efficacité de ces contrôles.

Enfin, l'OPMR propose de mettre un terme "aux marges arrières en les remplaçant par des remises sur facture" qui "posent deux difficultés principales".

Elles "ne sont quasiment pas redistribuées aux consommateurs sous la forme de réduction de prix, ce qui est pourtant leur vocation première" et " les fournisseurs répercutent les exigences des distributeurs en termes de marges arrières sur leur prix de vente ; ce qui impacte directement le prix de vente aux consommateurs".  

L'OPMR propose donc "de remonter les marges arrières vers l’avant, sous forme de remise sur facture, pour plus de transparence et mettre un terme à leur impact potentiellement inflationniste".

Pour l'heure, le groupe de travail n'a pas pu déterminer les raisons précises de l’augmentation de l’écart des prix des produits alimentaires entre La Réunion et l’Hexagone relevée par l’Insee dans sa dernière enquête de comparaison spatiale des prix. Ce travail "s’avère hors de portée" en raison de blocages opérés par les grandes surfaces.

Certaines surfaces ont cependant "accepté de communiquer sur les prix et les marges de 21 produits" précise Bertrand Huby, président de l'OPMR. "Les entreprises sont libres sur leur communication, elles ont accepté de participer à ce groupe de travail, c'est une première étape. Certaines sont meilleures élèves que d'autres."

Concernant l'octroi de mer, l'OPMR propose aussi deux outils : "une taxe régionale pour financer les collectivités, et un octroi de mer qui serait appliquer uniquement sur les produits importés qui concurrence la production locale" indique Jocelyn Cavillot, vice-président de l'OPMR.

Un rapport final devrait être présenté en fin d'année.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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