Hommage et colère du service public

L'union syndicale solidaire de La Réunion rassemblée devant l'inspection du travail

  • Publié le 2 septembre 2024 à 14:49
  • Actualisé le 2 septembre 2024 à 14:51

Ce lundi 2 septembre 2024, L'union syndicale solidaire de La Réunion s'est rassemblée devant l'inspection du travail à l’occasion de la commémoration du meurtre de deux agents de contrôle il y a 20 ans ainsi que pour présenter la situation déplorable du service public de l’Inspection du travail. Une manière de remettre l’augmentation des souffrances, des blessé.es et des mort.es au travail, en question et de remettre les conditions de travail du service public au coeur des priorités (Photo : sly/www.imazpress.com)

La colère subsiste chez les syndicalistes du service public et plus précisément au niveau de l'inspection du travail. Rassemblés devant la DEETS, les membres sont venus pour rendre hommage à d'anciens collègues mais pas que… Ils veulent aussi rappeler que la situation n'a pas évolué depuis ces dernières années.

Avec un tissu noir noué sur leur bras, les syndicalistes se rappelle de ces deux contrôleurs du travail morts dans l'exercice de leur fonction. "Le 2 septembre 2004, Sylvie Trémouille, contrôleuse du travail et Daniel Buffière, responsable du service contrôle de la mutualité sociale agricole qui ont été assassinés lâchement en effectuant leur travail", rappelle Christian Monteil, co-délégué de Solidaires La Réunion.

Et bien que la sordide affaire se soit déroulée dans l'Hexagone à Saussignac, elle touche toujours autant : "aujourd'hui on commémore les 20 ans de leur assassinat et c'est aussi de dénoncer toutes les attaques dont sont victimes à la fois le monde du travail et les services publics", explique ce dernier. Regardez

- Une situation inchangée depuis 20 ans -

Ce triste anniversaire est également l'occasion, pour le syndicat Solidaires La Réunion de retracer l'évolution des mesures prises depuis l'incident. Le collectif dénonçait 10 ans après :

- Les attaques dont l'inspection était l'objet,
- La situation de nos effectifs que nous jugions catastrophique puisque seul.es 2 300 agent.es étaient en charge du contrôle des entreprises et des conditions de travail des 18 millions de salarié.es du secteur privé,
- Les insuffisances du droit pénal du travail que nous jugions "piétiné de toutes parts".

En 2024, le constat est pire pour le syndicat. Entre pénuries des professeurs, dépenses supplémentaires de l'État dans les entreprises, réduction d'effectifs et explosion des dividendes, la liste de reproche est longue sur le monde du travail. "Tout cela est dû en grande partie à la présidence actuelle", affirme Christian Monteil. Regardez


 
Une situation politique que dénonce également Hugo Huet, représentant syndicale du ministère du travail. "Gabriel Attal a décidé moins trois milliards pour le ministère du travail, ce qui va forcément nous impacter. Ça fait partie des choses qui nous mettent en colère", souligne ce dernier. Regardez

- Tirer la sonnette d'alarme –

Hugo Huet alerte : "il est important de tirer la sonnette d'alarme sur l'état de ce service par rapport à des conditions dégradées, qui mettent les agents en souffrance". Il ajoute : "typiquement c'est l'accueil des usagers qui pêche. Suite à de nombreuses réorganisations, l'accueil est assuré par un service mutualisé de la préfecture, avec un déficit d'agents qui nous contraint de maintenir les portes closes aux usagers".

"C'est déjà très compliqué de nous avoir au téléphone, également compliqué de nous avoir en réponse par mail mais c'est maintenant quasiment mission impossible de venir sans rendez-vous. C'est insupportable quand on sait que l'inspection du travail doit être accessible", dit le représentant d'un air désolé. Regardez

Un prochain rendez-vous est donné le 1er octobre pour reparler des conditions de travail de la DEETS.

cn/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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