La Commission de l'océan Indien a accueilli le jeudi 20 novembre à l'hôtel Voilà de Bagatelle (Maurice) plus d'une trentaine de cadres des administrations et de spécialistes provenant des sept pays participants au projet Biodiversité de la COI, pour la premier rencontre du comité de pilotage du projet. Les participants étaient issus des administrations en charge de la biodiversité, des institutions de recherche et du monde académique.
Le projet Biodiversité de la COI, financé par l’Union européenne à hauteur de 15 millions d’euros, regroupe les pays membres de la COI ainsi que deux pays côtiers d’Afrique de l’Est, le Kenya et la Tanzanie. Le comité de pilotage a pour rôle de guider et de confirmer les orientations techniques du projet. A l’ouverture de ce comité, les intervenants ont rappelé l’importance de se conformer aux objectifs de Aichi pour la biodiversité, notamment l’objectif stratégique B: " Réduire les pressions directes exercées sur la diversité biologique et encourager l’utilisation durable ".
Ils ont souligné l’implication historique de la COI sur les thèmes de l’environnement, du développement durable et de la gestion des ressources naturelles, la nécessité d’en tirer des leçons et de bâtir sur les acquis des projets précédents.
Le secrétaire général de la COI a rappelé que "l’Indianocéanie est l’une des régions les plus riches en biodiversité. Elle possède un taux particulièrement élevé d’endémicité et des écosystèmes uniques autant que remarquables qui constituent le socle de secteurs de croissance économique tels que la pêche et le tourisme ". Tenant compte de la fragilité de la biodiversité de la région, le secrétaire général a mis en exergue la pertinence de l’initiative seychelloise, du " défi côtier ", lancée officiellement lors de la conférence des Petits Etats Insulaires de Samoa, qui fait le lien entre conservation des écosystèmes, défi du changement climatique et développement humain.
Le comité de pilotage a pris connaissance des travaux du comité technique qui l’a précédé. Parmi les sujets abordés, le renforcement du cadre institutionnel, légal et juridique régional a fait l’objet de discussions approfondies, notamment au vu de l’entrée en vigueur du protocole de Nagoya. Les pays ont exprimé le besoin de renforcement des capacités en vue de la mise en œuvre de ce protocole portant sur l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation, un enjeu majeur pour la région. Les participants ont également validé le programme visant à évaluer la valeur économique des écosystèmes et de la biodiversité, afin de pouvoir incorporer ce " capital naturel " dans les stratégies nationales de développement.
D’autre part, l’implication et la contribution des institutions académiques et de recherche, des associations professionnelles et culturelles, des collectivités locales et autres acteurs non étatiques, dans la gestion de la biodiversité a été relevée. La COI lancera très prochainement un appel à propositions afin d’encourager des actions de terrain liées aux objectifs du programme.
A l’issue de cette journée de travail, les orientations techniques du programme de travail pour la période 2015-2016 ont été validées.