À la recherche de ses racines

La maloya zoulou : un projet de partage de deux cultures

  • Publié le 9 août 2024 à 02:57
  • Actualisé le 9 août 2024 à 09:09

Ce dimanche 4 août 2024, le collectif de l'association "Unis vers cité péi" s'est envolé direction l'Afrique du Sud. Le but : explorer ses racines à travers la pratique du maloya, tout en se reconnectant avec ses racines africaines à travers la danse et le chant zoulou. Un séjour d'une dizaine de jours où entre découverte du pays et la gastronomie, les membres de l'association vont répéter leur nouvelle comédie musicale : Héva (Photo : unis vers cité péi)

Du maloya zoulou, mais quésaco ? C'est un projet artistique qui allie, non pas la rencontre, mais la reconnexion de deux territoires : La Réunion et l'Afrique du Sud. À travers la danse et le chant traditionnel, les deux peuples vont se joindre à la culture zoulou ou au maloya. Il n'est pas question de faire de mélange, mais pour chacun de partager un pan de son héritage.

"Comme le disait l'universitaire Bruno Mayard : il y a 60% de La Réunion qui prend ses origines de l'Afrique australe", rappelle Natacha Radia Verdine, directrice artistique et créatrice de la compagnie Ker Lokan. Elle précise : "l'objectif derrière ce partage, c'est de permettre de se reconnecter avec ses racines".

Une expérience que la créatrice partage avec ses 35 membres d'associations, âgés de 6 à 65 ans : "il n'y aucune différence au niveau chorégraphique, chacun fait juste à son rythme", explique Natacha Radia Verdine. Et pour preuve : "dès ce dimanche, l'équipe prendra la direction de Ratanda situé dans la province de Gauteng en Afrique du Sud", annonce la créatrice déjà sur place.

"Le but est de renforcer cet échange interculturel, tout en peaufinant la pratique du maloya zulu à travers la création d'une comédie musicale", ajoute cette dernière.

- Projet Héva –

"Le nom complet de ce projet c'est Héva maloya zoulou", souligne la directrice artistique. Elle précise : "Héva c'est le nom d'un de mes personnages principaux, elle représente l'archétype de la mère nourricière". Et le personnage n'a pas été choisi au hasard, car il faut savoir qu'en Afrique du Sud, le mois d'août et particulièrement la date du 9 août est dédié à la femme.

La comédie musicale Héva maloya zoulou retrace donc, à travers une histoire créée de toute pièce, l'histoire des esclaves qui partaient en marronnage. Natacha Radia Verdine raconte : "c'est l'histoire d'un roi marron qui décide lors d'une révolte, de demander de l'aide aux africains pour s'échapper. Va s'en suivre un épisode de marronnage maritime où les esclaves, aidés par les Zoulous, vont débarquer sur le Cap. Avant de demander de l'aide à leur terre ancestrale".

Un avant-goût du projet artistique mis en scène par les membres de l'association aux côtés du centre d'art Bokamoso de Ratanda. Projet pour lequel ils seront en représentation le samedi et dimanche en Afrique du Sud, avant de s'adonner au tourisme. 

- Rencontre déterminante -

Mais ce partenariat ne s'est pas fait tout seul. "J'ai eu la chance d'être entourée d'artistes qui me soutiennent dans mon projet comme Kaf Marron, qui nous a suivi pour ce voyage ou encore le Sud-Africain M'po", rappelle la fondatrice de l'association. Mais une des rencontres la plus déterminante reste celle de Portia Solani Manyike, chanteuse dans la comédie musicale le roi lion.

"J'ai rencontré cette artiste au théâtre Talipot à La Réunion. Il faut savoir que l'artiste parle couramment le créole réunionnais, alors ça nous a rapproché et depuis on a gardé de bons rapports. C'est d'ailleurs elle qui m'a mise en relation avec le centre d'art de Ratanda", avoue cette dernière.

Après avoir mis en place cet échange et convaincue les membres de son association de faire des collectes de fonds afin de voyager. Les membres se sont activés pour organiser des ventes de gâteaux et des lotoquines pour financer leurs billets. "Bien que le Territoire de l'Ouest et le Département nous accompagnent, 75% du budget est financé de la poche de notre association", explique la directrice artistique.

Grâce à ces diverses rencontres, la directrice artistique peu réaliser un de ses rêves : "rendre la danse traditionnelle mobile, sans en révéler ses secrets religieux".

cn/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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