En juin 2021, la préfecture a pris un arrêté concernant les animaux exotiques envahissants, un fléau pour nos espèces endémiques confrontées à des individus plus résistants et qui s'adaptent facilement à leur nouvel environnement. Les particuliers et professionnels avaient jusqu'au 29 janvier 2021pour déclarer les animaux exotiques"en leur possession. En 2021, 1.239 d'entre-eux ont été déclarés par les particuliers. Le chiffre place La Réunion au premier rang des départements en termes de déclarations d'animaux de ce type Plusieurs acteurs comme l'Etat, l'ONF, la Région, le Département, des instances scientifiques, le milieu associatif sont mobilisés pour une stratégie régionale de lutte contre l'envahissement de l'île par ces espèces (Photo : rb/www.ipreunion.com)
Perruche à collier, crevette Red Cherry, agame des colons, gecko vert à point rouges voici quelques-unes des espèces que les Réunionnais, particuliers comme professionnels, doivent déclarer s’ils en sont possesseurs où s’ils les voient dans la nature. "1.239 animaux ont été déclarés par les particuliers, ce qui représente 80 espèces différentes et plus de 200 déclarations", indique la préfecture de La Réunion. Notre île est le premier département concernant les déclarations d’espèces exotiques envahissantes.
Ce sont les forces de la brigade de la nature de l’Océan indien (BNOI) qui sont en charge des contrôles de la détention et du commerce des espèces non domestiques réglementées depuis 2021. "Les douanes ont saisi 150 serins du Mozambique en provenance de Maurice" en 2021", précise la préfecture. "Il n’y a eu aucune saisie en animalerie à ce jour", indiquent les autorités. En revanche, dans deux pépinières présentant des "irrégularités, détention et vente d'espèces interdites de flore" des espèces ont été saisies et détruites.
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- Conserver la biodiversité -
La stratégie de lutte mise en place pour combattre les espèces exotiques envahissantes remonte à 2008. La DEAL (Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement), le Parc national ainsi que le Conseil régional se sont réunis pour développer une stratégie régionale de lutte contre ces espèces avec l’aide de tous les partenaires locaux, Région, Département, intercommunalités...
C’est en 2010 que le Conseil scientifique du patrimoine culturel (CSRPN) valide cette stratégie avant qu’elle soit exposée au comité de suivi de la Stratégie réunionnaise pour la biodiversité (SRB). La stratégie régionale de lutte contre les espèces invasives est déclinée dans des plans d’actions successifs, les Poli (Programme Opérationnel de Lutte contre les Invasives) et cela depuis 2010. Celui de 2019-2022 comprend "52 actions opérationnelles animées chacune par un des 30 partenaires de cette lutte" indique la préfecture. La stratégie réunionnaise se décline en trois axes :
- prévenir l’introduction de nouvelles espèces exotiques envahissantes par une réglementation "plus adaptée et par le renforcement du contrôle aux frontières et des usages sur le territoire"
- préserver les milieux naturels et espèces prioritaires des invasions : mettre en plae des chantiers écologiques "sur le long terme" comme des moyens humains et financiers pour préserver les espaces prioritaires,
- échanger et innover pour améliorer l’action durablement. "Il s’agit de produire des connaissances et des outils susceptibles d’être utilisés à court ou moyen terme ". Ce sont les universitaires, scientifiques et partenaires techniques qui sont sollicités pour produire ces outils.
Initulé Gouvernance et animation, un xe transversal porte sur "la bonne mise en œuvre d’un plan d’action ambitieux exige de s’organiser efficacement. La stratégie de lutte doit pouvoir bénéficier d’un appui politique et faire l’objet d’un pilotage volontariste favorisant la diffusion de l’information entre tous les maillons de la chaîne" explique le GEIR, (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). La stratégie de lutte doit être évaluée régulièrement via des bilans qui permettent d’orienter les prises de décision quand elles sont nécessaires.
Le GEIC comprend 37 membres au total qui participent tous à la stratégie de lutte contre les espèces envahissantes : Cinor, Grand Port Maritime, Chambre d’agriculture de La Réunion, Université de La Réunion, Syndicat apicole Réunion... "Il existe par ailleurs 3 centres de récupération des animaux sauvages et de compagnie: la SEOR, le zooparc, le jardin des tortues. Plus d'une centaine d'animaux leur ont été confiés en 2021, dont des tortues aquatiques et des tortues terrestres, des serpents, des iguanes, des aras, des perruches à collier" explique la Préfecture.
Stratégie de lutte contre les espèces invasives à La Réunion, GEIR
Parmi les 52 actions opérationnelles se trouvent des chantiers participatifs organisés par le milieu associatif, l'ONF ou le GCEIP, le Groupement pour la conservation de l'environnement et pour l'insertion professionnelle, pour lutter contre les espèces invasives. Des opérations pour préserver certaines espèces comme le Pétrel de Barrau sont également mises en place par des acteurs comme l’Association pour la valorisation de l’Entre-Deux Monde (AVE2M), la Société d'études ornithologiques de La Réunion (SEOR), et les différentes intercommunalités concernées. Le tableau des actions des Poli 2019-2022 est disponible ici.
- Le signalement des espèces exotiques envahissantes -
Les bas de La Réunion sont les plus concernées par la présence d'espèces envahissantes pour plusieurs raisons : en plus d'être faciles d'accès, ce sont dans ces zones que se sont installés l'Homme qui les a exploités pour y installer des infrastructures : ports, aéroport, jardins, maisons des particuliers qui favorisent le développement d'espèces envahissantes. Pour informer les autorités de la présence d'espèces exotiques envahissantes il suffit de se rendre sur le site du GEIR, puis dans la rubrique Espèces invasives > Faire un signalement.
Une fois les individus signalés et cartographiés, "les informations sont transmises aux acteurs de la lutte pour priorisation et mise en place de chantiers de lutte ou de prélèvements" indique la préfecture. Mais tous les signalements ne font pas l'objet de prélèvements, "car il est nécessaire de concentrer les moyens sur les zones et espèces prioritaires à préserver" soulignent les autorités.
- L'agame des colons, un danger pour la biodiversité et l'humain -
L’agame des colons par exemple est bien connu. Avec une tête orangée et le reste de son corps vert, difficile de ne pas le voir. Un bel animal certes mais dangereux pour la faune comme pour l’humain. En effet, en plus de s’attaquer à plusieurs animaux, autres lézards, animaux, plantes… l’agame des colons est porteur de salmonelles, des bactéries qui peuvent conduire à une infection alimentaire.
Il se trouvait originellement au Nord-Ouest dans la zone de la ville du Port puis s’est étendu sur l’île. On peut en voir à Saint-Denis dans le bas de la rivière et à Bois-de-Nèfles. Mais le lézard ne s’est pas arrêté à ces zones. Il est aussi présent à Bellemène dans les hauts de Saint-Paul selon Julien Triolo, écologue à l'ONF. L’agame des colons peut coloniser l’île sans problème tout comme ses congénères exotiques. " Ces espèces s’adaptent facilement à l’environnement, au climat de La Réunion. Elles sont très résistantes et concurrencent directement nos espèces indigènes et endémiques " explique l'écologue.
- La crainte de l'arrivée du gecko vert à pointes rouges sur la zone du Volcan -
L’ONF n’a pour l’instant n'a pas recensé d'espèces exotiques envahissantes concernées par l’arrêté de juin 2021 dans le Parc national. Les différents habitats gérés par l’ONF sont moins touchés par ces animaux que par les plantes car ils sont plus difficiles à transporter, explique Julien Triolo, écologue de l’ONF (Office national de la forêt). En revanche, le gestionnaire du Parc national craint l’arrivée du gecko vert à points rouges principal rival et destructeur de la population de gecko de Manapany, dans la zone du Volcan dans le Sud sauvage. " Cette espèce est présente sur le littoral jusqu’à 500 mètres d’altitude. Pour l’instant nous n’en avons pas observé sur la zone du Volcan mais ce gecko continue de s’étendre et pourrait occuper cet espace " explique Julien Triolo. " Le gecko envahit les bas de l’île et on le confond souvent avec celui de Manapany. Il y a d’ailleurs un problème de compétition entre le grand gecko vert et nos espèces indigènes" souligne-t-il.
Ce sont des espèces comme le rat et le chat qui préoccupent l’ONF. Le rat est présent jusqu’au sommet du Piton des Neiges et impacte toutes les espèces présentes : nids d’oiseaux, bourgeons de plantes rares comme le bois d’éponge et le bois de senteur bleu. " Lors de la coupe des cannes les rats sont beaucoup plus nombreux au Piton des Neiges " indique l’écologue.
De nombreuses stratégies de lutte ont été mises en place comme à la Roche écrite pour sauver le Tuit-Tuit menacé par le rat. " Nous installions du poison dans des boîtes spécifiques, l’opération a depuis été reprise par la Seor sur cette zone de 3.000 hectares " note Julien Triolo. Ces actions qui durent depuis une dizaine d’années déjà ont parfois permis taux de réussite de l’envol poussins de 100% .
Le chat lui est présent entre 2.000 et 3.000 mètres d’altitude et menace le pétrel de Barrau. L’ONF a mis en place une stratégie de lutte contre cette espèce qui " décimait " le pétrel de Barrau en installant des cages pour capturer les félins sauvages, aussi appelés chats harets qui étaient ensuite emmenés en fourrière pour vérifier s'ils étaient identifiés.
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- Notre impact sur l"environnement est déterminant pour la biodiversité -
"Les gens n'ont pas conscience de l'impact (de ces espèces, ndlr)", explique Julien Triolo, "On est un peu dans une démarche individualiste, souligne-t-il, on fait de la prévention mais elle a ses limites et c'est à ce moment que la réglementation prend le relais". C'est le cas du Bulbul Orphée le célèbre merle de Maurice introduit à La Réunion par un particulier et qui s'est multiplié au point de devenir " un oiseau commun " explique Julien Triolo. Relâché à priori au Grand Brûlé, l’oiseau peut se trouver en forêt naturelle jusqu’à 1.000 mètres d’altitude. Il concurrence principalement le merle péi et peut mettre en péril les productions de fruits en se nourrissant dans les champs.
"Il faut avoir conscience de l'impact sur notre environnement" martèle l'écologue en racontant une anecdote, celle d'un écureuil capturé au Maïdo. "Les animaleries font aussi partie de la circulation des espèces exotiques" indique Julien Triolo en prenant l'exemple de la perruche à collier, une espèce que l'on pouvait trouver dans ces commerces et qui est désormais considérée comme une espèce exotique envahissante.
Des plantes comme le tulipier du Gabon sont aussi considérées comme espèce exotique envahissante. Les villes de Sainte-Rose et Saint-Paul ont déjà établi une stratégie de lutte. La ville de Sainte Rose coupe plants et débute un diagnostic des EEE (espèces exotiques envahissantes) sur son territoire avec le financement du Plan de Relance. La seconde communalité détruit le tulipier du Gabon et invite ses habitants dans cette lutte sur financement du Mob'biodiv, un fonds alloué à l'environnement.
- L'implication de la population est nécessaire -
Les autorités mettent en place actuellement des arrêtés de lutte pour encadrer la lutte contre les espèces exotiques invasives à savoir le corbeau, les tortues aquatiques, les perruches… "Des actions concernant également l'agame des colons, le bulbul orphée se poursuivent" précise la préfecture qui ajoute que l’implication des citoyens, entreprises privées et collectivités territoriales sont déterminantes dans le cadre de la stratégie de lutte contre ces espèces.
L'implication de tous ces acteurs ainsi que celle de la population est donc nécessaire pour endiguer ces espèces exotiques envahissantes qui mettent en danger depuis longtemps nos individus endémiques, que ce soit la faune ou la flore réunionnaise.
• Le bilan des prélèvements des espèces exotiques envahissantes
Les autorités ont prélevé différents individus depuis la mise en place de la réglementation, relative à l'arrêté du 28 juin 2021. Son action se fera ressentir dans les années à venir note la préfecture dont nous publions le bilan ci-dessous :
• Concernant la population de mainate évaluée à 12 individus, 6 ont été prélevés en 2021. Les suivis se poursuivent et de nouvelles opérations de prélèvement auront lieu en décembre 2022 lors de la prochaine saison de reproduction.
• Concernant la perruche à collier, 23 perruches ont été prélevées. De nouvelles actions plus larges de suivi, de sensibilisation et de prélèvements sont mises en place en 2022 par la SEOR et l'Initiative pour la restauration insulaire (IRI) en lien avec la louveterie, la Fédération des chasseurs sous pilotage DEAL.
• D'autres détections précoces ont été prélevées en 2021 : une tortue aquatique (Péluse de Schweigger), 1 cochon d'inde et un corbeau.
• Concernant la lutte contre les chats et les rats: 1025 hectares ont été dératisés en 2021, dont 476 hectares par du temps de bénévolat. 50 cages-pièges avec caméras sont en place sur l'aire de répartition du tuit-tuit. Des opérations de lutte contre les chats et rats en vue de préserver les oiseaux marins endémiques continuent. Les acteurs impliqués dans les chats et rats sont le PnRun, la Seor, l'Ave2m, l'UMR PBVMT.
• Concernant la lutte contre les geckos poussières d'or (Phelsuma laticauda) en vue de préserver le gecko de Manapany, la lutte se concentre à Manapany où pas moins de 189 geckos poussière d'or ont été prélevés par Nature Océan Indien en 2021.
• Concernant les ancistrus détectés fin 2021 en rivière à l'entre-deux, 168 individus ont été prélevés et plusieurs actions sont prévues en 2022 avec l'aide de la FDPPMA, d'Ocea, la louveterie, sous pilotage DEAL.
Les autorités mettent en place actuellement des arrêtés de lutte pour encadrer la lutte contre les espèces exotiques invasives à savoir le corbeau, les tortues aquatiques, les perruches… "Des actions concernant également l'agame des colons, le bulbul orphée se poursuivent " précise la préfecture qui ajoute que l’implication des citoyens, entreprises privées et collectivités territoriales sont déterminantes dans le cadre de la stratégie de lutte contre ces espèces.
Certains de ces acteurs établissent d'ailleurs des diagnostics d’espèces exotiques pour l’organisation d’action de lutte. " Des professionnels de la lutte contre les nuisibles étudient des solutions pour capturer les agames des colons qui font l'objet de nombreux appels et signalements et qui peuvent nuire aux ruchers, aux arbres fruitiers et aux espèces originelles de l'île expliquent les autorités.
vl/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com
Comme l'espèce requin-bouledogue qui tue toutes les espèces de requins locales endémiques, requin citron, requin pointe noir de récif, requin-marteau, etc ... Mais bizarrement certaines personnes veulent que cette espèce invasive fasse beaucoup de dégâts parce que ça embête d autres qu'ils n'aiment pas '''''''''''' allez comprendre la logique et l'honnêteté intellectuelle de ces gens ''
C'est un très bonne initiative, mais Imazpress n'a pas mis de liens vers les différents sites ou organisations cités, pour plus d'information !
Ça y est, ça se réveille, après des années de laxisme et de j'menfoutisme '
Comment on a pu autoriser l'entrée à la Réunion de ce bêtes qui n'ont rien à faire sur le sol réunionnais, les gens d'aujourd'hui sont devenus vraiment fous, ils n'arrivent même pas à s'occuper de leurs enfants et ils se mettent encore des animaux exotiques à charge sans savoir comment on élève vraiment ces pauvres bêtes en captivité, ce sont des bêtes qui vivent seulement en liberté et pas en captivité comme le font ces imbéciles de réunionnais qui sont devenus juste un peu BOBO.