Les vétérinaires alertent

La Réunion : le virus du typhus menace les chats

  • Publié le 14 mai 2024 à 18:30

Des chats prostrés en manque d’appétit, présentant de la fièvre et des troubles intestinaux. Ce sont les symptômes de typhus du chat. Cette maladie virale est plus simple à prévenir qu’à soigner. Il est en effet très difficile de guérir un chat atteint du typhus et la finalité et souvent tragique pouvant aller jusqu’à sa mort. Vétérinaires et associations alertent sur ce phénomène, dû en grande partie à des animaux pas suffisamment vaccinés (Photo rb/www.imazpress.com)

Souvent ce sont des chatons qui sont touchés par des formes dont l’évolution est souvent fatale. Toutefois, les chats adultes ne sont pas épargnés.

Il est important de noter que le typhus est une maladie propre au chat et est sans danger pour l’Homme ou d’autres espèces animales.

- Mortelle à 90 % -

Les animaux se contaminent entre eux. Et bien souvent, l’issue est fatale pour l’animal, à moins que des soins rapides ne soient prodigués.

"Cette maladie est mortelle à 90 % - dans les 24 à 48 heures - si elle n'est pas prise à temps. Et même avec un traitement, l'issue est souvent fatale, on constate près de 50% de décès."

Ce virus s’attaque, entre autres, aux cellules immunitaires (panleucopénie féline) et peut mener rapidement à la mort. Les chatons de moins de 12 mois et non vaccinés sont les plus sensibles ainsi que les chats affaiblis par exemple porteur du FIV, et les chats âgés.

"Le typhus du chat est une maladie mortelle extrêmement contagieuse causée par un parvovirus", explique Joëlle Forbes de la clinique vétérinaire de la Montagne. "Ce virus, très résistant, peut survivre un an dans le milieu extérieur."

"Vous pouvez le ramener à la maison via vos chaussures ou vos vêtements, vous risquez donc de contaminer votre chat même si celui-ci ne sort pas de chez vous", alerte la clinique sur ses réseaux sociaux.

La contagiosité liée à l’émission de virus est très importante pendant la phase aigüe de la maladie mais elle continue jusqu’à six semaines après sa guérison, voire plusieurs mois.

"Il est donc essentiel d'isoler un chat malade du typhus", rappellent les vétérinaires.

Lorsqu’on est en présence d’un animal contagieux, les mesures hygiéniques sont nécessaires pour limiter les contaminations. "La désinfection des locaux et des objets à l’eau de javel est indispensable pour empêcher l’infection des chats encore sains et la transmission au reste de la communauté".

- Un virus très résistant -

Les symptômes apparaissent généralement après une période d’incubation qui dure entre 2 et 10 jours. Certaines formes sévères entraînent la mort en quelques heures.

Dans d'autres cas, la maladie évolue sur plusieurs jours avec des symptômes généraux (fièvre, anorexie, perte de poids marquée, abattement, déshydratation), digestifs (diarrhées profuses et vomissements, douleurs abdominales), nerveux (tremblements et troubles de la coordination), des anomalies de reproduction (malformations congénitales des chatons, avortement, troubles de la fertilité chez la chatte infectée), oculaires (décollement de la rétine entraînant une cécité fulgurante ou défaut de développement du nerf optique), ou une mort subite.

Le virus du typhus félin s’attaque, plus particulièrement, au système digestif et à la moelle osseuse. L’atteinte de la moelle osseuse provoque une panleucopénie (chute globale de tous les globules blancs) et anéantit les défenses immunitaires de l’animal. malade.

"Une analyse de sang ou un frottis sanguin va révéler une forte diminution des globules blancs. Pour confirmer cette maladie, il faut procéder à un test sur les selles qui peut être fait à la clinique", indique la clinique vétérinaire de La Montagne.

"Attention, la fiabilité de ce test n’est valable si c'est positif. Les faux négatifs sont fréquents ce qui signifie que votre chat peut être négatif au test bien que porteur du parvovirus félin. Il est donc important de se fier aussi à la clinique, aux examens sanguins et à l’épidémiologie."

Sans prise en charge, la panleucopénie féline est généralement mortelle, et il n’existe pas de médicament ou d’anti-viral spécifique.

En fonction de l’état de santé du chat, l'hospitalisation, "peut être nécessaire pour le stabiliser et l'aider à surmonter cette maladie", indique Joëlle Forbes. Une hospitalisation sous perfusions pour la réhydratation et l’apport de glucose et d’électrolytes, anti-diarrhéiques, antispasmodiques et anti vomitifs, antibiothérapie, alimentation assistée par sonde, maintien de la température corporelle...

- Le vaccin pour seule solution -

Une seule solution existe : le vaccin.

La vaccination est réalisée dès l’âge de huit semaines et est administrée en deux injections à un mois d’intervalle avec un premier rappel annuel puis tous les 1 à 3 ans en fonction du mode et du lieu de vie.

Dans une zone à très haut risque telle que La Réunion, "la primo-vaccination doit être plus précoce, inclus une troisième injection vers l’âge de 4-5 mois, puis un rappel chaque année", précise la clinique de La Montagne.

Attention, le vaccin ne peut pas être utilisé chez les chattes gestantes ou qui allaitent, et ne doit pas être mélangé avec le vaccin contre la rage.

À savoir qu'il est possible que vous adoptiez un félin déjà atteint ou porteur de cette maladie infectieuse mais qui n’était pas visible au moment de l’adoption. C’est pour cela qu’il existe le vice rédhibitoire. Dans ce cas de figure, il est possible d’entraîner une nullité de la vente et donc la restitution du chat à l’éleveur en échange du remboursement intégral de la somme versée.

Pour cela, vous devez vous procurer auprès de votre vétérinaire un certificat de suspicion maximum 5 jours après l’adoption de l’animal.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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