Simulation de pollution au large de Saint-Paul

La Réunion teste ses équipements de lutte contre les pollutions maritimes

  • Publié le 4 novembre 2006 à 00:00

L'exercice a lieu presque tous les deux ans mais pour la première fois, il intégrait un navire sud-africain. La marine nationale testait, jeudi 2 novembre 2006 sa capacité de réaction dans le cadre d'un plan POLMAR (pollution maritime), déclenché fictivement par le préfet. C'était la première fois qu'un pays de la zone participait à ce type d'exercice.

Peu exposée aux risques de pollution maritime, La Réunion est néanmoins équipée de matériels visant à réagir en cas d'accident. Lors d'un exercice de simulation mené jeudi 2 novembre 2006, le plan POLMAR mer (pollution maritime) avait été déclenché, intégrant, pour la première fois, un navire sud-africain. L'idée est d'amorcer une coopération régionale en la matière. L'exercice a été mené en deux parties : mardi 31, le navire sud africain le " Protéa " avait été mis en difficulté suite à sa collision avec un container. Rempli de fioul, ses cuves menaçaient de se déverser dans l'océan. Il avait alors été survolé pour évaluer sa situation, remorqué par l' " Abeille Mafate " vers une zone refuge, en baie de Saint-Paul, afin d'être pris en charge. L'exercice prévoyait que ses cuves conteniennent 6000 mètres3 de pétrole lourd et 2000 mètres3 ont été perdus. Jeudi 2 novembre, la lutte contre la pollution a été engagée. D'abord, les équipes de la Marine Nationale ont tenté de réduire la brèche puis, ils ont gonflé un barrage d'environ un mètre de hauteur, boudin par boudin, avant d'en entourer le bateau sinistré. L'idée était de densifier la masse pour la confiner. Un réservoir de 50 m3 a ensuite été gonflé et emmené sur le lieu. Un système de pompage a enfin pu être mis en place pour recueillir le fioul dispersé dans la mer. Pour l'exercice, " La Boudeuse " a déversé un produit dispersant qui fractionne le polluant et évite qu'il ne se diffuse. Si près des côtes, une telle opération n'aurait pas été possible, le produit étant lui aussi, nocif. Par ailleurs, en cas de besoin, le préfet aurait pu décider de réquisistionner du matériel privé ou public.

Riche d'enseignements

L'opération de réduction de pollution a duré plus de quatre heures, sans compter l'évaluation de la situation et le remorquage du bateau. Au final, les observateurs estiment qu'elle s'est bien déroulée même si des manques persistent. En terme de matériel d'abord. La Réunion dispose de deux réservoirs de 100 et 50m3 alors que dans l'exercice proposé, le " Protéa " avait perdu 2000 m3 de fioul. Autre faiblesse : la mise à l'eau du barrage a été difficile. Les boudins se vrillaient en arrivant dans l'eau. La participation du bateau sud africain marquait un pas important vers une coopération régionale. Si la zone ne se trouve pas sur la route du pétrole, elle doit néanmoins s'organiser en cas de catastrophe. C'est le cas en Europe, beaucoup plus exposée, où des accords ont été passés entre la France, l'Angleterre ou encore l'Espagne et l'Italie en cas de problème. " Pour la Réunion, nous commençons à travailler avec les sud-africains pour initier une coopération ", expliquait François Xavier Kessler, responsable marchés et matériels à la Marine Nationale. Basé à Brest, il venait spécialement évaluer le déroulement de l'exercice. Ce type de simulation permet de tester les capacités de réaction des hommes et de voir l'état du matériel. Il vise à renforcer la coordination entre les différents acteurs de la gestion de crise, en particulier, pour cette phase, la coopération avec les remorqueurs de la société réunionnaise de remorquage, qui appartiennent à la CCI.
De mémoire de marin , on ne se rappelle pas d'un cas de pollution maritime grave des côtes réunionnaises après un naufrage. Mais en la matière, mieux vaut être prévoyant.
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