Le collectif des usagers d’Air Austral appelle à manifester le mercredi 21 mai 2025 à 8h, devant la préfecture à Saint-Denis. Objectifs : dénoncer la dégradation des liaisons avec les Comores mais également la hausse continue des tarifs et le manque de dialogue avec la direction de la compagnie. (Photo : sly/www.imazpress.com)
Le point de départ de cette mobilisation vient de la suspension des vols directs entre Saint-Denis et Moroni depuis plus de deux ans.
Les passagers en direction de la Grande-Comore sont désormais contraints de faire escale à Mayotte avant de poursuivre leur trajet avec Ewa Air, filiale d’Air Austral. Une situation jugée inacceptable par le collectif des usagers de la compagnie.
"Nous sommes parfois contraints de dormir à Mayotte, on paie l’hébergement, et tout cela s’ajoute au prix déjà exorbitant des billets", dénonce Nouria Raha, élue de quartier à Saint-Denis et membre du collectif.
L’état de la piste à Moroni a été évoqué par la direction d’Air Austral pour justifier l’arrêt des liaisons directes.
En janvier, la compagnie expliquait que la piste de l’aéroport de Moroni était "à risque pour sa flotte", évoquant des raisons de sécurité. Mais le collectif rejette cet argument.
"L’aéroport de Moroni n’est pas plus abîmé que celui de Mayotte après le cyclone Chido", assure Nouria Raha.
- Des tarifs en forte hausse, une prise en charge critiquée -
Le prix des billets reste au cœur des revendications. "Il y a cinq ans, on payait 700 euros en haute saison. Aujourd’hui, même hors vacances, c’est 1.250 euros", s’indigne Kaoutharya, également membre du collectif.
"La communauté comorienne, quel que soit le prix, va payer pour aller voir sa famille, pour assister aux mariages. La compagnie le sait et en profite, mais aujourd'hui, avec l'inflation, même la diaspora comorienne ne peut plus suivre", lance Nouria Raha.
Les témoignages évoquent aussi des retards fréquents, des changements de dernière minute, et des conditions d’accueil dégradées.
"J’ai dû partir en urgence pour un décès. J’ai eu un verre d’eau en deux heures de vol et cinq heures d’attente à Mayotte avec seulement un distributeur automatique payant pour manger", raconte Kaoutharya.
Lors du cyclone Chido, certains passagers réunionnais d’origine comorienne seraient restés bloqués un mois aux Comores sans solution proposée, contraints de financer eux-mêmes un retour via l’Éthiopie ou Madagascar.
- Un appel au soutien de toute la population réunionnaise -
La marche du mercredi 21 mai débutera à 8h devant la mairie de Saint-Denis et s’achèvera devant la préfecture. Si la colère s’est cristallisée autour des liaisons avec les Comores, le collectif élargit son appel à tous les Réunionnais.
"Les prix pour aller dans l'hexagone aussi ont explosé. Tout le monde est touché", affirme Nouria Raha. "Le message est passé dans les mosquées et dans le monde associatif depuis la semaine dernière, et on espère une mobilisation massive par uniquement de la communauté comorienne", confirme Kaoutharya.
- Les pouvoirs publics mis en cause -
Face à des accusations de blocage de la concurrence et de manque de transparence, la compagnie n’a pour l’instant pas réagi publiquement à l’annonce de la manifestation.
Le collectif, de son côté, interroge l’inaction des pouvoirs publics. "Que fait le Conseil régional ? Pourquoi aucune autre compagnie n’est autorisée à entrer ?", interroge Nouria Raha qui assure avoir tenté d'entrer en contact avec la présidente de Région Huguette Bello mais sans succès.
"On entend qu'Air Austral bloque la concurrence, l'État et la Région laisse faire sur ce sujet. C'est pour cela que nous allons manifester devant la préfecture", conclut Nouria Raha.
pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
La piste est dans un état de délabrement total avec plein de nid de poule
Ils n'ont qu'à "monter" une compagnie aérienne !!!