En 2022 dans les DOM

Le surendettement en hausse, (sans surprise) les pauvres sont les plus touchés

  • Publié le 22 février 2023 à 17:07
  • Actualisé le 23 février 2023 à 05:43

L’IEDOM (Institut d'émission des départements d'outre-mer) publie chaque année une analyse du surendettement pour les cinq DOM et Saint-Pierre-et-Miquelon. L'étude a été réalisée à partir des données des 2 305 dossiers traités en 2022. On peut y lire que les dossiers de surendettement ont augmenté de 5% en 2021 dans les DOM. Ces derniers sont cependant moins impactés, en moyenne, que la France métropolitaine mais 71 % des personnes en situation de surendettement vivent en deçà du seuil de pauvreté.

- Les DOM moins impactés mais pas égaux -

En 2022, 2 319 situations sont soumises aux secrétariats des commissions de surendettement dans les départements d’outre-mer. La proportion des dossiers irrecevables est proche de 7 % ; dans 61 % des cas, elle est justifiée par l’inéligibilité du déposant, soit du fait de leur statut professionnel ou soit en raison d’un endettement professionnel.

Après deux années de crise sanitaire, le nombre de dossiers déposés auprès des commissions est de nouveau orienté à la hausse en 2022 (+5 %) ; pour autant, il reste inférieur au pic des dépôts observés en 2019 (-6 %). La hausse des dépôts dans les départements d’outre-mer est particulièrement concentrée en Guadeloupe (+30 %) et en Martinique (+8%) au regard de l’année 2021, et dépasse également les dépôts de 2019.

A contrario, l’Hexagone observe une nouvelle baisse des dépôts de 7 % par rapport à 2021 qui prolonge la tendance observée depuis 2015, les années 2020 et 2021 restant atypiques du fait de la crise sanitaire. Cette diminution est intervenue au cours du premier semestre et en relative stabilisation sur le second semestre (-2 % par rapport aux six derniers mois de 2021). Contrairement à une idée reçue, le taux de surendettement de la population dans les DOM est sensiblement inférieur à celui de la Métropole : 152 dépôts de dossiers pour 100 000 habitants de 15 ans et plus, contre 208 dans l’Hexagone.

- 71 % des surendettés vivent sous le seuil de pauvreté -

De manière générale, les surendettés sont le plus souvent des femmes (63 %), des personnes isolées (66 % d’entre eux sont séparés, célibataires ou veufs) et dans des situations sociales et financières difficiles (36 % des débiteurs et codébiteurs sont au chômage et plus de 19 % sont sans profession, en congé maladie de longue durée ou invalides). Au total, plus de la moitié des ménages surendettés en Outre-mer (55 %) ne disposent d’aucune capacité de remboursement ou sont en incapacité de faire face à leurs dettes.

71 % des personnes vivant dans un ménage surendetté (débiteurs, conjoints éventuels et personnes à charges) vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Le surendettement (phénomène qui ne doit pas être confondu avec les situations de pauvreté) touche les populations les plus pauvres en Outre-mer. Alors que le taux de pauvreté en Outre-mer est plus élevé qu’en Métropole, paradoxalement, la part de ménages surendettés dans la population ultramarine est plus faible que ce que l’on pourrait attendre. Pour mémoire, il faut rappeler que de manière structurelle, le taux de pauvreté en Outre-mer s’établit selon une échelle comprise entre 30 % de la population en Martinique et 77 % à Mayotte (34 % en Guadeloupe, 39 % à La Réunion et 53 % en Guyane), tandis que le taux de pauvreté en France métropolitaine concerne 15 % de la population.

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