Evénement

Le voguing, une danse à découvrir ce samedi soir à Saint-Denis

  • Publié le 3 décembre 2022 à 09:30
  • Actualisé le 15 septembre 2023 à 17:02

La culture du ball se fraie peu à peu une place à La Réunion. Ce samedi 3 décembre 2022, c’est au Passage du chat blanc, un établissement de Saint-Denis, que se tiendra un « white cas kiki ball », organisé par la House of Oppulence. Mais un ball, qu’est-ce que c’est exactement ? (Photo Guillaume Haurice)

Nés dans les années 20 aux Etats-Unis, plus précisément dans le quartier new-yorkais Harlem, les balls ou ballrooms étaient des espaces accueillant les personnes homosexuelles et/ou transgenres pour leur offrir un lieu sûr, dans une société où elles étaient rejetées. Au fur et à mesure des années, ces événements se sont mués en concours de danse et de beauté. L’époque étant ce qu’elle était, au sein de la communauté LGBTQIA+ aussi, le racisme sévissait.

“Durant les concours de beauté des années 70/80 pour les personnes trans et drag, il y avait une inégalité entre les personnes blanches et racisées. Suite à ça, les personnes de couleur se sont dit qu’elles allaient créer leur propre communauté pour les personnes LGBTQIA racisées pour avoir cet espace d’acceptation” nous racontait la chorégraphe Luna Ninja pendant le mois des visibilités.

Cette communauté s’est structurée autour de « houses » (maisons ; ndlr), avec à leur tête une « mother » (mère ; ndlr). Ce samedi, c’est la House of Opulance, avec à sa tête Sarraffinnaa, qui organise son ball. « Une house, c’est une famille : elles ont été créées pour pouvoir apporter un soutien aux personnes qui se faisaient rejeter de leur famille. Mon rôle, en tant que mother, c’est d’aider, autant que je le peux, les membres de la house lorsqu’ils ont des problèmes » détaille-t-elle.

Soutien financier, administratif, ou tout simplement émotionnel, les houses sont depuis leur création un lieu sûr pour des personnes trop souvent écartées de leur famille en raison de leur identité de genre ou leur orientation sexuelle. Une problématique toujours bien réelle à La Réunion, en 2022. Le mouvement s'est fortement popularisé en France depuis les années 2010, sous l'impulsion notamment de Lasseindra Ninja, une danseuse queer d'origine guyannaise, membre de la House of Ninja.

Lors des balls, les différentes houses s’affrontent dans des battles de danse. « Un ball, ça permet à la communauté LGBTQIA+ de se retrouver et s’exprimer à travers plusieurs arts » explique Sarraffinnaa.

Le voguing, une danse née dans les années 70, sera représenté, mais aussi d’autres catégories comme le « runway », c’est-à-dire marcher comme lors d’un défilé de mode, ou encore le « face », qui consiste à mettre son visage en valeur. Sarraffinna nous présente les différentes catégories :

- Quatre ball en un an -

Ce n’est pas la première fois qu’un ball se tient à La Réunion, c’est d’ailleurs le quatrième organisé en un an. Le tout premier ball de La Réunion s’est en effet tenu en décembre 2021 à la Cité des Arts, sous l’impulsion de Luna Ninja et à l’occasion de la Somèn requeer, une semaine dédiée à la culture queer à La Réunion.

Un second ball s’est tenu en mai 2022, toujours grâce à Luna Ninja et toujours à la Cité des Arts, cette fois-ci dans le cadre du mois des visibilités.

Enfin, le dernier en date remonte au festival des Electropicales, qui s’est tenu au Barachois en octobre dernier. C’était encore une fois Luna Ninja qui était aux commandes. A noter que le chorégraphe est la « mother » de la House of Lavaux, l’une des trois maisons présentes à La Réunion.

Ce samedi marque donc une première pour la House of Opulance. Le thème retenu est le blanc : les participant.es sont attendus vêtus d’une pièce majeure blanche. Il leur revient ensuite de faire preuve d’originalité.

Pour préparer cet événement, les membres de la House se sont retrouvés chaque mercredi sur les lieux du ball, pour s’entrainer et être conseillés par Sarraffinnaa. Regardez :

Rendez-vous au Passage du Chat blanc, dans le quartier Cathédrale, à partir de 19h, pour (re)découvrir le voguing et la ballroom scene.

as/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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