Économie

Les entreprises réunionnaises créent 9,2 milliards d’euros de valeur ajoutée en 2022

  • Publié le 5 décembre 2024 à 13:39

En 2022, les entreprises réunionnaises marchandes des secteurs non agricoles et non financiers créent 9,2 milliards d’euros de valeur ajoutée, pour un chiffre d’affaires de 31,5 milliards d’euros. Leur investissement s’élève à 2,3 milliards d’euros. Nous publions ci-dessous le communiqué de l'Insee (Photo : www.imazpress.com)

À La Réunion, les unités légales sont très majoritairement de petite taille : sept sur dix n’emploient aucun salarié. Toutefois, l’activité économique de l’île est majoritairement portée par les structures de 10 à 249 salariés : elles regroupent 56 % des salariés, réalisent 55 % du chiffre d’affaires et génèrent 49 % de la valeur ajoutée. À eux seuls, les secteurs de l’enseignement-santé humaine-action sociale, des services aux entreprises, ducommerce de détail hors véhicules et de la construction créent plus de la moitié de la valeur ajoutée.

Le taux de marge s’élève à 30 % pour les structures employeuses ; il varie de 12 % dans le secteur de la construction à 66 % dans celui des activités immobilières.

La reprise de l’activité se poursuit en 2022 dans la plupart des secteurs non agricoles et non financiers, et de manière particulièrement dynamique dans l’hébergement-restauration et l’information-communication. Toutefois, le taux de marge baisse dans la majorité des secteurs.

- 56.290 entreprises génèrent une valeur ajoutée de 9,2 milliards d'euros -

En 2022, 56 290 unités légales marchandes des secteurs non agricoles et non financiers ont leur siège social à La Réunion. Elles créent une valeur ajoutée de 9,2 milliards d’euros (0,7 % de la valeur ajoutée des entreprises françaises hors Mayotte), pour un chiffre d’affaires de 31,5 milliards d’euros.

Parmi ces unités légales, plus de neuf sur dix, soit 52 400, sont indépendantes c’est-à-dire qu’elles jouissent d’une autonomie de décision. Elles ne génèrent cependant que la moitié de la valeur ajoutée totale dégagée par les unités légales réunionnaises. Les autres unités légales, seulement au nombre de 3 890, font partie d’"entreprises au sens économique" selon la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008. Elles génèrent à elles seules l’autre moitié de la valeur ajoutée. Parmi elles, 2 980 font partie d’entreprises au sens économique ayant leur siège social à La Réunion ; elles sont à l’origine de 27 % de la valeur ajoutée globale.

Les 910 autres unités légales sont intégrées dans des entités économiques ayant leur siège social ailleurs en France et induisent 24 % de la valeur ajoutée totale.

- Les entreprises de 10 à 249 salariés concentrent l’emploi et la création de richesse -

Les unités légales réunionnaises sont très majoritairement de petite taille : sept sur dix n’emploient aucun salarié, comme au niveau national. Les unités employeuses, au nombre de 15 800, emploient au total 131.100 salariés. Près de 83 % d’entre elles emploient entre 1 et 9 salariés, 17 % de 10 à 249 salariés, et 0,3 % 250 salariés ou plus.

Les unités légales de 10 à 249 salariés occupent une place majeure dans l’activité économique de l’île : elles emploient 56 % des salariés, réalisent 55 % du chiffre d’affaires, génèrent 49 % de la valeur ajoutée régionale, et sont à l’origine de 45 % de l’investissement total. Les 42 unités légales de 250 salariés ou plus génèrent moins de chiffre d'affaires et de valeur ajoutée.

Cependant, elles investissent en moyenne 12,5 millions d’euros, soit 30 fois plus que les unités légales de 10 à 249 salariés. Ainsi, elles réalisent à elles seules près d’un quart des 2,3 milliards d’euros d’investissement total.

Cette publication est basée sur la définition juridique de l’entreprise : l’unité légale. Sont fournis en complément des résultats selon la définition économique de l’entreprise, au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 (encadré).

La valeur ajoutée induite par les unités légales est répartie entre les ménages qui perçoivent des salaires, les administrations publiques qui collectent des cotisations sociales et des impôts (nets de subventions) et les unités légales elles-mêmes qui en conservent une partie pour financer leurs investissements et rémunérer le capital, notamment les dirigeants non salariés et les actionnaires.

En 2022, la rémunération du travail représente 63 % de la valeur ajoutée (49 % pour les salaires et 14 % pour les cotisations sociales), et les impôts sur la production, nets des subventions, s’élèvent à 3 %. La part restant aux unités légales, l’excédent brut d’exploitation (EBE), atteint 34 %.

Cette répartition de la valeur ajoutée diffère selon le secteur, car elle reflète les différences de structure de production entre travail et capital. Par exemple, certains secteurs comme les activités immobilières mobilisent relativement plus de moyens financiers que de main-d’œuvre. En 2022, dans ce secteur, la part des salaires et cotisations dans la valeur ajoutée est la plus faible (24 %).

- Le taux de marge des entreprises employeuses s’élève à 30 % -

Le taux de marge mesure la proportion de la valeur ajoutée au coût des facteurs qui reste à l’unité légale après avoir payé les salaires et cotisations sociales.

À La Réunion en 2022, le taux de marge pour l’ensemble des secteurs non agricoles et non financiers s’élève à 35 % (figure 4).

Pour autant, le taux de marge se mesure le plus souvent sur les seules unités légales employeuses puisque celui des structures sans salarié atteint fréquemment 100 %. Par exemple, l’entrepreneur individuel, bien qu’il puisse comptabiliser une partie de ses revenus ou de ses cotisations sociales obligatoires en charges de personnel, se rémunère le plus souvent sur le résultat de son entreprise sans retenir de charges de personnel. Ainsi, le taux de marge pour l’ensemble des unités légales employeuses s’élève à 30 %.

Il varie de 12 % dans le secteur de la construction à 66 % dans celui des activités immobilières. L’écart entre le taux de marge des unités légales employeuses et le taux de marge total est particulièrement marqué dans les secteurs de l’enseignement-santé humaine et action sociale (-14 points), des activités immobilières et de la construction (-6 points) en raison de la présence de nombreuses unités légales sans salarié dans ces secteurs.

Qu’il soit faible ou élevé, le taux de marge n’induit pas nécessairement une rentabilité économique du même niveau. Un taux de marge élevé peut se traduire par un taux de rentabilité économique faible lorsque l’activité nécessite un capital d’exploitation important pour produire. C’est le cas pour les activités immobilières : sa rentabilité économique est la plus faible des secteurs (3 % contre 11 % pour l’ensemble des secteurs non agricoles et non financiers), alors que son taux de marge est le plus élevé. C’est également vrai dans une moindre mesure pour le secteur de l’extraction, énergie, environnement.

Au contraire, pour les activités demandant peu de moyens matériels mais à forte plus-value intellectuelle, un taux de marge élevé se traduit souvent par une rentabilité économique très forte, comme dans l’enseignement, santé humaine et action sociale.

Dans le secteur du commerce et réparation de véhicules, le taux de rentabilité économique est deux fois plus élevé que la moyenne, malgré un taux de marge à peine supérieur à celui de l’ensemble des unités légales employeuses.

- La reprise de l’activité se poursuit dans la plupart des secteurs mais les taux de marge se contractent légèrement -

Entre 2021 et 2022, l’activité des unités légales marchandes des secteurs non agricoles et non financiers continue de progresser après la chute de l’activité en 2020, tant en termes de chiffre d’affaires (+9 %) que de valeur ajoutée (+5 %). La reprise économique se confirme en période de sortie de la crise sanitaire dans la quasi-totalité des secteurs, malgré une inflation particulièrement soutenue en 2022, conséquence du déclenchement de la guerre en Ukraine fin février et plus largement d’une évolution des circuits mondiaux de circulation des biens et des services. Le secteur du transport-entreposage est le seul à ne pas avoir encore retrouvé son niveau de création de richesse de 2019, même si la situation s’améliore.

En 2022, les secteurs de l’hébergement-restauration et de l’information-communication sont les plus dynamiques, avec respectivement une hausse de 39 % et de 24 % de leur valeur ajoutée par rapport à 2021. A contrario, dans le secteur de la fabrication d’aliments, la valeur ajoutée baisse de 13 %.

Dans l’ensemble, le taux de marge diminue en 2022 (-1,5 point par rapport à 2021 dans les unités légales employeuses). Ce taux baisse dans la majorité des secteurs, notamment le commerce de détail (-6 points) et la fabrication d’aliments (-4 points) pour lesquels la valeur ajoutée a été peu dynamique. Il baisse aussi dans l’hébergement-restauration, mais dans une moindre mesure. Dans ce secteur, la hausse de la valeur ajoutée est contrebalancée par la forte augmentation de la masse salariale. La rentabilité économique des unités légales réunionnaises est également moins élevée en 2022 (-1 point).

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