Les négociations entre les partenaires sociaux du BTP, débutées à la fin du mois de février, sont actuellement au point mort après la troisième réunion mercredi 23 mars. Alors que les syndicats des salariés demandent une augmentation de 3% des salaires, les patrons du bâtiment y opposent toujours la baisse de l'activité. Dans un communiqué, la FRBTP parle de "crash de notre filière". Pour Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR BTP, "le comportement des patrons au cours des négociations nous mène tout droit au conflit". "Nous sommes prêts à assumer nos responsabilités, nous avons tout notre temps. Si demain, on part dans un mouvement social, ça va être du lourd."
"Je n'arrive pas à comprendre pourquoi les patrons nous mettent dans un conflit volontairement", lance Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR BTP. Selon l'intersyndicale, ce sont les syndicats des patrons qui ont quitté mercredi 23 mars la table des négociations, mettant fin aux discussions. Les négociations annuelles obligatoires ont débuté officiellement à la fin du mois de février avec un premier échange entre les partenaires sociaux le 9 mars dernier. Depuis ce jour, aucune évolution. La rencontre entre les membres de l'intersyndicale, mardi 29 mars, déterminera si les salariés décident de se lancer ou non dans un mouvement social.
Excédée, la CGTR ne comprend pas l'attitude ni le positionnement des patrons. "Ils font pitié, ils n'ont rien...", imite Jacky Balmine sur un ton larmoyant. La CGTR dénonce la volonté des patrons de demander sans cesse des exonérations de charges d'un côté et de refuser toute concession en faveur des salariés de l'autre. "On ne nie pas qu'il y a une baisse de l'activité mais ce que je retiens de mes années passées dans le BTP, c'est qu'à chaque fois qu'il n'y a plus de travail, les entreprises ferment. On nous parle de crise à toutes les sauces, poursuit encore Jacky Balmine. Mais est-ce que c'est le salaire qui fait la crise ou l'activité? Bientôt, il faudra payer pour travailler. Aujourd'hui, on garde le minimum de personnel et ceux qui restent travaillent deux fois plus. Ils profitent de nous. Nous, quand on nous licencie, on va pleurer chez qui? Ils sont en train de nous enlever tout notre linge, il nous reste que notre maillot, on va pas les laisser nous mettre tout nu!"
Les syndicalistes se rendent actuellement sur le terrain pour "sensibiliser les salariés à ce qu'il se passe". "Si demain on part dans un mouvement social, ça va être du lourd et je pense qu'ils le savent, affirme Jacky Balmine. Et j'espère pour les patrons que ça va concerner uniquement les salariés du BTP, sinon ils risquent de tomber de haut." La CGTR se dit prête à "assumer ses responsabilités" le coeur léger puisque, selon elle, les syndicats de salariés ne sont pas responsables de cette interruption des négociations. La base de la grève pourrait s'installer sur le chantier de la nouvelle route du littoral. Un choix symbolique, stratégique aussi géographiquement, puisque, s'exclame Jacky Balmine, "les patrons considèrent ce chantier comme "une béquille" alors qu'il rapporte 1,6 milliard d'euros!"
www.ipreunion.com