Un an après

Les tribunaux de La Réunion rendent hommage aux surveillants pénitentiaires tués au péage d'Incarville

  • Publié le 14 mai 2025 à 15:27
  • Actualisé le 14 mai 2025 à 15:29

Ce mercredi 14 mai 2025, plusieurs magistrats du tribunal de Champ-Fleuri (Saint-Denis) ont respecté une minute de silence en hommage aux deux surveillants pénitentiaires tués lors de l’attaque du fourgon à Incarville (Eure) il y a un an. La procureure de Saint-Denis, la présidente du tribunal judiciaire et le président du tribunal de commerce ont lu un courrier adressé par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin (Photo : www.imazpress.com)

Gérald Darmanin a déclaré : "Notre devoir, à toutes et à tous, est de faire vivre la mémoire de ces héros, de ne jamais oublier ce qu'ils représentaient, de dire haut et fort que la République ne cède ni à la peur ni à la violence".

Cette attaque commise le 14 mai 2024 par un commando lourdement armé qui avait aussi blessé trois autres agents, a profondément choqué les communautés pénitentiaire et judiciaire et marqué un tournant dans la lutte contre les narcotrafiquants, érigée comme priorité.

Le narcotrafiquant multirécidiviste a été interpellé à Bucarest le 22 février après neuf mois de cavale et remis à la France les jours suivants. A ce jour, les investigations menées par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), ont permis de mettre en examen 38 personnes, dont Amra, et d'en écrouer une trentaine.

- Moment de recueillement -

Un an après la sanglante attaque du fourgon transportant Mohamed Amra au péage d'Incarville, Emmanuel Macron effectue ce mercredi plusieurs déplacements sur le thème de la lutte contre la criminalité organisée et commémore cet événement qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires.

Fin avril, la loi narcotrafic, portée par deux sénateurs de bords politiques opposés - Etienne Blanc (Les Républicains) et Jérôme Durain (Parti socialiste) - a été définitivement approuvée, un succès rare pour le gouvernement.

La mesure phare du texte est la création en 2026 d'un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), compétent sur les dossiers les plus graves et complexes sur le modèle du parquet national antiterroriste (Pnat).

Un "état-major interministériel de lutte contre la criminalité organisée" (EMCO), sur lequel pourra s'adosser ce nouveau parquet, est par ailleurs créé, composé de 15 personnes issues de 12 services différents, judiciaires et de renseignement, selon l'Elysée.

Il se rendra ensuite au centre pénitentiaire de Caen pour un moment de recueillement avec les familles des deux surveillants tués. Une gerbe sera déposée en hommage aux victimes, puis le président échangera avec les membres du pôle régional des extractions judiciaires (PREJ) de Caen, pour discuter notamment avec eux du renforcement de ces transfèrements judiciaires.

Une plaque commémorative sera par ailleurs dévoilée au péage d'Incarville. Les familles des agents tués avaient fait savoir qu'elles ne souhaitaient pas que la cérémonie ait lieu là-bas et ne voulaient pas s'y rendre, a indiqué lundi Gérald Darmanin.

Dans une dernière séquence, le chef de l'Etat se déplacera à la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais, choisie par le garde des Sceaux pour accueillir les 100 narcotrafiquants les plus dangereux.

L'établissement a été vidé il y a quelques semaines de la quasi-totalité de ses occupants et est actuellement en travaux pour renforcer encore plus sa sécurité. Il devrait entrer en service au 31 juillet prochain.

Une autre prison de haute sécurité, celle de Condé-sur-Sarthe (Orne), suivra d'ici mi-octobre pour accueillir également 100 autres figures du narcobanditisme. M. Darmanin a indiqué vouloir créer par la suite d'autres quartiers de haute sécurité dans d'autres établissements.

L'objectif est de placer ces détenus totalement à l'isolement, selon un régime de détention très strict inspiré de la lutte anti-mafia en Italie, qui comprend des mesures telles que des fouilles intégrales après tout contact avec l'extérieur, des parloirs équipés d'hygiaphone, un accès limité au téléphone ou encore des auditions par visioconférence, pour éviter au maximum les extractions judiciaires, moment particulièrement sensible pour l'administration pénitentiaire.

Des dispositions dénoncées par certains observateurs et des avocats comme attentatoires aux droits fondamentaux.

Avec ces mesures, "la République désormais met tous ses moyens" pour qu'une évasion comme celle de Mohamed Amra "n'arrive plus", a déclaré mardi M. Darmanin sur France 2.

Lire aussi - Macron commémore l'attaque sanglante du péage d'Incarville, un an après

www.imazpress.com avec AFP/redac@ipreunion.com

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