Avec la guêpe bleue...

L'inquiétude des apiculteurs

  • Publié le 4 mars 2009 à 15:20

Les apiculteurs ont exprimé ce mercredi 4 mars leur inquiétude face à la présence de la tenthrède surnommée " guêpe bleue " dans l'est de l'île. Cet insecte, introduit l'année dernière pour lutter contre la prolifération du raisin marron autrement appelé vigne maronne représente désormais une menace pour toute la culture apicole.

Les larves de la guêpe bleue, la tenthrède, ont détruit une grande partie du raisin marron dans la région Est. "La destruction des fleurs de Raisin marron a entraîné une perte de 30 à 40% sur la production de miel", constate François Payet, vice-président du syndicat des apiculteurs.

L'insecte adulte a besoin de sucre pour se reproduire. "Nous avons vu cet insecte sur les fleurs des zembrevates, sur les baies roses et même sur les longanis. Bientôt, on en verra sur les letchis", précise le vice-président du syndicat des apiculteurs. Conséquence : "nos abeilles ont moins de fleurs à butiner, moins de nectar. A termes, cela veut dire moins de miel de baies rose ou de letchis. Et c'est donc toute l'apiculture qui est en danger".

Les apiculteurs craignent également une transmission d'agents pathogènes entre les abeilles et les guêpes bleues qui appartiennent toutes les deux à la famille des hyménoptères. "On a déjà vu ces insectes tenter de s'introduire dans nos ruches et jusqu'ici la Réunion a toujours été préservée de toute maladie". Au syndicat de rappeler que la pollinisation de certains produits maraîchers comme les cucurbitacées est assurée par les abeilles. C'est donc aussi toute la culture maraîchère qui est en danger.

Devant l'urgence, le syndicat des apiculteurs demande une table ronde avec l'ensemble des partenaires notamment le Cirad, centre de coopération internationale en recherche agronomique, responsable de l'introduction de cet insecte "pour trouver une solution afin d'enrayer le plus rapidement possible phénomène". Et d'ajouter : "nous ne sommes pas contre la lutte contre la prolifération de cette plante, mais nous demandons éventuellement de limiter l'expérience sur une seule région".
A la Réunion, on compte un millier d'apiculteurs dont 10% sont professionnels. Sans compter qu'un apiculteur peut entretenir à lui seul cinq cents ruches.
guest
0 Commentaires