Des dizaines de personnes tuées

Manifestations en Iran: la police s'opposera "avec force" aux "contre-révolutionnaires"

  • Publié le 28 septembre 2022 à 12:15
  • Actualisé le 28 septembre 2022 à 15:00

"Aujourd'hui, les ennemis de la République islamique d'Iran et certains émeutiers cherchent à perturber l'ordre et la sécurité de la nation en utilisant tous les prétextes", a affirmé le commandement de la police dans un communiqué.

"Les personnels de police s'opposeront de toute leur force aux conspirations des contre-révolutionnaires et des éléments hostiles et agiront fermement contre ceux qui perturbent l'ordre public et la sécurité partout dans le pays", ajoute-t-il, cité par l'agence de presse Fars.

Les protestations ont lieu tous les soirs depuis le 16 septembre, date à laquelle Mahsa Amini est morte à l'hôpital, trois jours après son arrestation à Téhéran pour non respect du code vestimentaire strict pour les femmes qui doivent se couvrir les cheveux en public.

Selon un dernier bilan donné mardi par l'agence Fars, "environ 60 personnes ont été tuées" depuis le 16 septembre. La police a fait état de 10 policiers morts mais il n'est pas clair si ceux-ci figuraient parmi les 60 morts. 1.200 personnes ont été arrêtées.

Selon une ONG, le bilan ferait état de plus de 76 personnes tuées en dix jours, dont "six femmes et quatre enfants", dans 14 provinces du pays.

Les protestations, qui ont repris lundi soir, ont éclaté le 16 septembre après le décès à l'hôpital de la jeune Iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, arrêtée trois jours auparavant à Téhéran pour non respect du code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d'Iran.

- Sanctions -

Face à la répression, l'Union européenne a dénoncé l'usage "généralisé et disproportionné de la force".

Le président américain Joe Biden a lui aussi dénoncé la répression des manifestations, se disant solidaire des "femmes courageuses d'Iran". Le Canada a décidé d'imposer des sanctions contre une dizaine de responsables iraniens et d'entités dont la police des moeurs. Et Berlin a appelé l'Iran à "ne pas recourir à la violence" contre les manifestants.

Mais les autorités iraniennes restent fermes. Samedi, le président conservateur Ebrahim Raïssi a appelé les forces de l'ordre à agir contre les manifestants, qualifiés "d'émeutiers". Après lui, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, a exclu toute "indulgence" envers les instigateurs des "émeutes".

Néanmoins, un important religieux conservateur et un ardent défenseur d'Ali Khamenei, le grand ayatollah Hossein Nouri Hamedani, a appelé les autorités à "écouter les demandes du peuple et à régler ses problèmes".

Les protestations sont les plus importantes depuis celles de novembre 2019, provoquées par la hausse des prix de l'essence en Iran, qui avaient été sévèrement réprimées (230 morts selon un bilan officiel, plus de 300 selon Amnesty International).

www.imazpress.com avec l'AFP

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