[LIVE-PHOTOS/VIDEO] Ils veulent déposer une demande d'asile

Migrants : 90 Sri-Lankais devant le tribunal administratif

  • Publié le 23 avril 2019 à 22:57

90 migrants sri lankais comparaissent devant le tribunal administratif (TA) à partir de ce mardi 23 avril 2019 et jusqu'au vendredi 26 avril 2019. Regroupant 17 personnes, 16 dossiers sont examinés ce mardi. Les migrants ont déposé un recours, contestant la décision de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) qui a rejeté leur demande de droit d'asile.Pour rappel 90 des 120 les migrants arrivés à Sainte-Rose le 13 avril 2019, pour obtenir l'asile en France sont toujours enfermés en zone d'attente dans le gymnase Duparc à Sainte-Marie (Photo RB/www.ipreunion.com)

 

 

 

  • Un premier Sri-lankais est entendu : "je crains pour ma vie depuis que je suis né"

    Le premier Sri-Lankais est entendu par le juge du tribunal administratif. Son entrée sur le territoire a été rejetée par l'Ofpra car il a été jugé trop "impersonnel", avec "peu d'éléments", "peu de détails". Il n'était donc pas suffisamment "crédible".

    Âgé d'une trentaine d'année environ, il raconte qu’il était un activiste pour le LTTE (mouvement des Tigres de libération de l'Îlam Tamoul). Son père l’était aussi, il aurait été kidnappé et tué lorsqu’il était âgé d’un an. L’homme explique qu’il a longtemps travaillé au Qatar, et que lorsqu’il revenait au Sri Lanka pour voir sa famille, il était menacé et maltraité. Enregistré dans un fichier de l’Etat, il est surveillé.

    A la fin de l’année 2018, après l’assassinat de policier dans sa région, il a été emprisonné trois jours. Il explique qu’il a été interrogé, un sac en plastique enduit de pétrole sur la tête. S’il ne parlait pas, on le menaçait de mettre feu au sac. Il annonce qu’il ne savait rien, qu’il n’avait rien à dire.

    Les policiers l’ont alors battu pour ensuite le relâcher. Il était suivi et un raid a été mené chez lui. Il a donc décidé de partir pour l’Indonésie.

    Il a laissé sa femme, qui n’était pas en danger, et leur jeune enfant. Il ne pouvait pas retourner au Qatar car il devait attendre deux ans pour demander un nouveau visa.

    Pour son avocate, son récit est «cohérant et précis»

    « Je crains pour ma vie depuis que je suis né. Tamoul, j’ai toujours eu peur. Des choses sont tus à la communauté internationale sur ce qui se passe là-bas.

    Son avocate souligne qu’elle n’avait pas la notification de l’Ofpra, la Préfecture ne leur a pas transmise. «Il y a ici une très mauvaise volonté de l’administration.»

  • Des entretiens avec l'Ofpra jugés "trop rapides"

    L'avocate des migrants, Maître Natalia Sandberg souligne que toutes les personnes n’ont pas été assistées par un avocat lors de leur entretien avec l'Ofpra. Elle poursuit en disant qu’ils étaient rapides, que la qualité était mauvaise, avec notamment des coupures de sons. "Pour les entretiens auxquels j’ai assisté, nous avons changé plusieurs fois d’ordinateur. Les traducteurs de l’Ofpra n’étaient pas toujours objectif, il y a avait parfois des ricanements.»

    Elle précise : «La vingtaine de personnes admises après leur entretien avec l’Ofpra étaient assistées par un avocat.»

  • Au sujet des attentats au Sri-Lanka

    "Les attaques au Sri-Lanka ont touché des communautés bien ciblées, des catholiquesn des touristes. Il n'y a aucun lien entre cette nouvelle et des persécutions tamoules", ajoute l'avocat du Ministère de l'Intérieur.

  • "Nous sommes au cas par cas"

    L'avocat du ministère de l'Intérieur poursuit sa plaidoirie : "On ne statue pas sur la situation au Sri-Lanka mais sur 17 personnes. Nous sommes au cas par cas, et nous ne pouvons pas dire que le retour de ces personnes au pays les exposeraient à des persécutions.»

    Il ajoute : «Nous ne sommes plus dans un contexte de guerre civile, il s’agit d’une crise politique, d’un jeu de chaise musicale.»

    "En 2009, près de 4000 demandes d'asile de Sri-Lankais étaient enregistrées par la France par an, aujourd'hui, nous sommes à 850"

     

  • L'avocat de l'Etat souligne que 8 des 64 migrants renvoyés dans leur pays le 14 février dernier ont été emprisonnés au Sri Lanka. Ils sont soupçonnés d'appartenir à un réseau de passeurs.

    Sur les 62 migrants arrivés en décembre, 29 ont vu leur demande d'asile refusée. Après ce refus une personne a regagné le Sri Lanka de son plein gré. Tous les autres sont toujours à La Réunion

  • Le collectif assurant la défense des Sri Lankais assure qu'ils ne sont pas des "réfugiés économiques".

    "Certains travaillaient au Quatar ou en Arabie Saoudite. Ils étaient payés entre 1000 et 1500 euros par mois, ils retournaient parfois au Sri Lanka mais ils étaient persécuté. Ils ont pris la décision de quitter leur pays par peur des persécutions" disent les avocats

  • [Le prix du passage]

    A la barre du tribunal administratif des migrants expliquent avoir payé entre 500 et 1000 euros pour leur voyage entre le Sri Lanka e't l'Indonésie. Ils ont ensuite débourdé entre 2000 et 5000 euros pour faire la traversée entre ce pays et La Réunion. "Nous ne savions pas que nous allions venir ici, nous pensions que nous partions en Nouvelle Zélande" précise un migrant.

  • [Tigres tamouls]

    Les avocats des migrants indiquent que la grande majorité de leurs clients ou leurs proches ont des liens avec les Tigres Tamouls, ce groupe d'opposants qui a combattu le gouvernement en place pendant la guerre civile. La rébellion a pris fin il y a 10 ans, mais les ex Tigres tamouls sont toujours persécutés.

    A noter qu'à peine une dizaine de migrants sont catholiques. Tous les autres sont de confession hindouiste.

  • [Dans le contexte politique]

    L'audience a commencé vers 16 heures. Un collectif d'avocats assure la défense des migrants. L'Etat est également représenté par un avocat

    L'une des avocates des Sri Lankais rappelle la situation où se trouve le Sri Lanka car, dit-emle "on ne peut pas apporter de réponse au cas par cas à la demande de ces personnes (les ligrans - ndlr) sans tout remettre dans le contexte politique qui prévaut au Sri Lanka"

  • [L'audience n'a pas encore commencé] 

    Les seize migrants sri-lankais dont les dossiers seront examinés ce mardi 23 avril attendent patiemment le début de l'audience. 

    Ils seront accompagnés par une interprète lors de leur prise de parole. 

  • [Paroles d'avocat]

    Maître Xavier Bélliard, l'un des avocats des migrants, explique les arguments qu'il va utiliser pour la défense de ses clients. Regardez

     

  • [Ils arrivent]

    Les 17 migrants arrivent en bus devant le tribunal administratif. L’audience est prévue à 15h

    Ils descendent du bus à l'appel par les policiers du numéro qu'ils portent toujours autour du cou....

     

  • Bonjour tout le monde

    Le tribunal administratif (ta) juge à partir d'aujourd'hui les dossiers des migrants sri lankais qui ont déposé un recours, contestant la décision de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) qui a rejeté leur demande de droit d'asile.

    Restez avec nous, nous sommes presque en live : contrairement à leurs homologues du tribubal de grande instance et de la cour d'appel,  les magistrats du TA demandent aux journalistes d'éteindre totalement leur téléphone portable en salle d'audience. Impossible donc pour nos journalistes de transmettre par textos des infos en direct.

    Nous allons "faire avec" pour vous informer au mieux

À propos

Les péripéties judiciaires des Sri-Lankais ne sont pas encore terminées… Sur les 120 Sri-Lankais arrivés à Sainte-Rose samedi 13 avril, une vingtaine seulement a été déclarée éligible par le ministère de l’Intérieur après l’avis de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) à une demande d’asile. Ces personnes ont pu donc sortir de zone d’attente pour déposer une demande d’asile en préfecture. Sept l'ont déjà fait, dont un mineur isolé.

Les 90 autres (83 adultes et 7 enfants), confinés en zone d'attente dans le gymnase de Duparc à Sainte-Marie, devront convaincre aujourd’hui et dans les jours qui viennent les juges du Tribunal administratif du bien fondé de leur demande d’asile.

• Victoire devant les Juges des Libertés et de la Détention, douche froide en Cour d’Appel

Jeudi 18 avril à l'issue d'une audience marathon, les juges des Libertés et de la détention ont estimé que les règles de procédure pour le placement en rétention des migrants n'avaient pas été respectées. Ils ont ordonné leur libération, la centaine de migrant était donc libre d’aller et venir, libre surtout de déposer une demande d'asile...

Une joie de courte durée, le Parquet et la Préfecture ont tout de suite fait appel. Tout s’est joué samedi 20 avril. Devant le juge de la Cour d’Appel, les avocats de migrants ont plaidé pendant de longues heures : «droits des personnes non respectés par la Préfecture,» «conditions d’accueil inadmissibles,» «irrégularités dans la procédure»…

Mais la Cour d'Appel a finalement infirmé la décision des JLD. Retour à la case zone d’attente pour les migrants, qui retournent dans le gymnase de Duparc pour au moins de 8 jours…

• Un référé liberté devant le Conseil d’Etat

Une requête, déposée par le collectif des avocats défendant les migrants, est également en cours d’examen devant le Conseil d’Etat. Celui-ci doit statuer sur la validité de la zone d’attente temporaire. La semaine dernière, le Tribunal administratif s’était déclaré «incompétent.» Les avocats dénonçaient des procédures «irrégulières.»

www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Li
Li
5 ans

Ceux qui ont été renvoyés ont été emprisonnés !? C est le risque qu ils ont prit ça passe ou ça casse. Et pi, quand les français ont subit les attentats ont a pas fuis ! Au contraire on s est battu, on a laissé nos peurs de cÃ'té ! C est trop facile et vos arguments ne tiennent pas la route. Faut se battre pour son pays !