L'URMLR (Union Régionale des Médecins Libéraux de La Réunion) a tenu une conférence de presse ce jeudi 16 février 2006. Dans le contexte de crise actuelle de l'épidémie de chikungunya, le président, Humbert Gojon, regrette que les médecins libéraux soient exclus de la recherche médicale. "On se fout complètement des médecins libéraux" estime-t-il. Il déplore par ailleurs les insuffisances des services d'urgences et du système de garde en général dans le département.
"On se fout complètement des médecins libéraux" a fustigé le docteur Gojon. L'URML a voulu faire de la recherche l'une de ses actions prioritaires. L'organisme a été le premier et le seul à avoir signé il y a 2 ans une convention avec un institut national de recherches reconnu: l'INSERM. Or, l'URMLR dit s'être heurtée à un "lobby réunionnais hospitalo-universitaire et administratif de la recherche médicale". Le président a sollicité de nombreuses fois le CIC-EC (centre d'investigation clinique et d'épidémiologie clinique) qui a été crée pour appliquer cette convention, sous la tutelle de l'ARH (agence régionale d'hospitalisation). Personne, dit-il, n'a répondu à ces appels. "Il faut savoir que les médecins libéraux ne sont pas formés pour la recherche, un encadrement est indispensable" déclare le docteur. L'URMLR a donc lancé de sa propre initiative, un appel de candidature de médecins pour la recherche.La coopération semble exclue
Pour l'heure, toutes possibilités de coopération entre les différentes institutions semblent exclues. "C'est d'autant plus regrettable que l'URLMR a voté en assemblée générale un budget de 103 000 euros, destiné à rémunérer les médecins libéraux qui s'impliqueraient" a insisté le président.
Par ailleurs, le virus du chikungunya ayant engendré une véritable crise sanitaire, le problème de la permanence des soins est plus que jamais d'actualité. "Le temps n'est plus à la discussion, il faut agir, car contrairement aux dires du conseil de l'ordre des médecins, il y a du personnel volontaire pour effectuer des permanences" explique le docteur Humbert Gojon. Selon lui, des conditions plus attractives seraient les bienvenues pour faciliter le travail des médecins de garde. Notamment au niveau de la sécurité (vigiles en faction) et des facilitées de transport des généralistes jusqu'au domicile des patients. Humbert Gojon ajoute que la création d'une dizaine de maisons de garde serait nécessaire, ce qui permettrait de desservir les zones les plus déshéritées.
Actuellement 4 maisons de garde existent sur l'île, un nombre insuffisant pour répondre à la demande et désengorger les services d'urgence. Le président de l'URLMR a rappelé que la participation des médecins sur le terrain en première ligne est indispensable pour mener à bien une enquête scientifique sérieuse sur l'évolution de l'épidémie et une étude préventive de futures épidémies de chikungunya et autres virus.
Ingrid Koenig
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