Bilan santé

Paludisme : 22 cas importés depuis le début de l'année à La Réunion

  • Publié le 19 avril 2024 à 14:08
  • Actualisé le 19 avril 2024 à 14:19

Le dernier bulletin de Santé publique France note une hausse importante des cas de paludisme importés, avec 22 cas enregistrés depuis le début de l'année. L'épidémie de leptospirose est toujours en cours, 16 nouveaux cas ont été confirmés entre le 11 et le 17 avril 2024. Les passages aux urgences pour motif de syndrome grippal étaient par ailleurs à la hausse. Nous publions le bilan ci-dessous (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)

Paludisme

Au cours du premier trimestre 2024, 22 cas de paludisme importé ont été signalés à la Réunion. Cela représente une hausse importante par rapport aux autres années. Depuis 2022, on note que le nombre de cas déclarés au retour des Comores est en augmentation. C’est particulièrement le cas cette année (64% des cas au T1), où une épidémie palustre sévit dans l’archipel.

En ce qui concerne les cas, on ne note pas d’observations particulières, ce sont toujours majoritairement des hommes qui sont atteints (malgré le ratio H/F en baisse depuis 2023) et l’âge médian oscille toujours autour de 40 ans.

L’espèce en cause reste très majoritairement le P. falciparum (21 cas sur le 22). On note que pour 4 patients pour lesquelles elle était connue, la parasitémie dépassait les 4% (critère de sévérité). La part de cas hospitalisés continue cependant de baisser (50% des cas hospitalisés pour 69% en 2022).

L’information relative au risque palustre était connue pour 7 des patients mais aucun d‘entre eux n’avait débuté une chimioprophylaxie.

Leptospirose

Données de la déclaration obligatoire : Depuis le 1er janvier 2024, 164 cas de leptospirose autochtones ont été déclarés à l’ARS (Figure A). L’incidence de 2024 est bien supérieure à celles des années précédentes. En comparaison 93 cas étaient déclarés à la même époque en 2022 (année où l’incidence était la plus forte avec 169 cas) et 51 cas en 2023 (avec 164 cas annuels).

Parmi le nouveaux cas déclarés entre le 11/04 et le 17/04 et pour lesquels l’information est connue, le secteur de résidence était le secteur :

• Sud pour 6 cas (2 cas à Saint Joseph, 1 cas respectivement à Saint-Pierre, au Tampon, à Petite-Ile, Entre-Deux) ;
• Est pour 5 cas (2 cas à Saint-Benoit, 2 cas à Saint-André et 1 Salazie).
• Ouest pour 4 cas (2 cas à Saint-Leu, 1 cas à Saint-Paul et 1 au Port) ;
• Nord pour 1 cas (Saint Denis)

A noter que depuis le début de l’année, plus de 55% des cas résidaient dans le sud de l’île (n=90), près de 20% dans l’Ouest (n=32) ou l’Est (n=31) et pour 5% (n=9) dans le Nord de l’île.

Il n’a pas été identifié de nouveaux décès au cours la S13 (1 en lien direct en S11 et 1 en cours d'investigation pour l’imputabilité en S10).

En S15, l’activité pour suspicion de leptospirose (9 passages et 4 hospitalisations) représentait 0,2% de l’activité toutes causes confondues. Entre S01 et S15/2024, 126 passages et 69 hospitalisations, étaient enregistrés (taux d’hospitalisation de 55%). A titre de comparaison, pour la même période de 2023, le taux d’hospitalisation était de 68% (31 hospitalisations/46 passages) et pour 2022 il était de 59% (53 hospitalisations/90 passages).

Les données montrent qu’afin de limiter l’apparition de nouveaux cas, la prévention doit être ciblée aux populations les plus à risque de se contaminer c’est-à-dire : les hommes, les classes d'âge 40-79 ans, les personnes pratiquant des activité : de travaux agricoles, d’élevage, de d’entretien des espaces verts, de nettoyage de cour, de chasse aux tangues, celles ne protégeant pas leurs plaies, celles utilisant des équipements de protection individuel inadaptés et non systématisés, celles marchant en chaussures ouvertes dans les milieux humides...

• Syndrome grippal

En S15, les passages aux urgences pour motif de syndrome grippal étaient à la hausse. Les urgences ont enregistré 27 passages pour un motif de syndrome grippal en S15 contre 18 la semaine précédente. Le nombre d’hospitalisations pour syndrome grippal était aussi en hausse avec 10 hospitalisations rapportées en S15 contre 3 en S14. La part d’activité des urgences pour un motif de grippe représentait moins de 1% de l’activité totale.

La surveillance virologique identifiait en S15 une circulation majoritaire de grippe de type A(H1N1). Le taux de positivité était stable avec 10% des tests positifs pour les virus grippaux en S15 contre 11% en S14.

• Bronchiolite

Les passages aux urgences pour motif de bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans étaient en diminution en S15 comparés à la semaine précédente (Figure 8). En S15, 26 enfants âgés de moins de 2 ans ont consulté aux urgences pour une bronchiolite versus 33 en S14 (Figure 8).
On observait une stabilité des nouvelles hospitalisations (n=12) par rapport à la semaine précédente (n=10).

La part de passages aux urgences pour bronchiolite parmi l’ensemble des passages d’enfants de moins de deux ans était en baisse à 8,3% en S15.

Concernant la surveillance virologique, le taux de positivité pour le VRS chez les moins de deux ans était stable, et se situait à 23% en S15 vs 20% en S14 avec une co-circulation de VRS de type A et de type B.

• Covid-19

Le niveau de circulation virale de la COVID-19 est stable et faible. En S15, le taux de positivité (TP) était stable : 2% en S15 contre 1% en S14 (Figure 1). Le taux de dépistage était en revanche en augmentation modérée : 45 tests pour 100 000 habitants en S15 contre 36 tests pour 100 000 habitants en S14. L’analyse du taux de positivité par classes d’âges fait état d’une stabilité du TP pour toutes les classes d’âges à l’exception des 15-65 ans. Chez les 15-45 ans, le TP était en diminution pendant qu’il était en hausse chez les 45-65 ans.

En S15, aucun passage aux urgences pour motif de COVID-19 n’a été enregistré. En S14, 2 passages aux urgences pour COVID-19 ont été comptabilisés.

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