Apiculture

Petit coléoptère des ruches : 22 ruches et 1,5 million d'abeilles menacées de destruction

  • Publié le 15 février 2023 à 12:03
  • Actualisé le 15 février 2023 à 19:59

Ce mercredi 15 février 2023, Bernard Savreux, apiculteur, a pris la parole à l'occasion d'une conférence de presse sur la participation de l’île de La Réunion au Salon international de l’agriculture à Paris. Le 3 février, deux petits coléoptères des ruches ont été retrouvés morts dans des pièges par des agents du Groupement de défense sanitaire (GDS) sur son exploitation apicole. Suite à cet évènement, un arrêté préfectoral de destruction est tombé sur son exploitation à Saint-Philippe. 22 ruches regroupant 1,5 million d'abeilles sont menacées de destruction. Suite à la pression faite par les apiculteurs, elles ne seront pas détruites de suite. (Photo photo RB imazpress)

"J'en ai gros sur la patate. J'ai 70 ans mais je ne vais pas baisser les bras" clame l''apiculteur qui demande la suspension de la destruction prévu ce mercredi 15 février à 16h. Pour lui, le contrôle a été fait de façon "anormale". "Je n'ai pas été prévenu directement de la découverte petits coléoptères par les agents du GDS. Sur ce rucher j'étais justement sur une expérimentation de lutte contre le petit coléoptère c'est pour cela que j'avais mis des pièges" explique Bernard Savreux qui souhaite un contre-contrôle.

L'apiculteur aura eu gain de cause. La destruction a été suspendu dans l'après-midi suite à des discussions à Saint-Philippe entre la Direction de l'alimentation de l'agriculture et de la fôret (DAAF), le sous-préfet Jean Paul Normand et les apiculteurs présents. Des discussions auront lieu dans les jours à venir avec le ministre des Outre-mer en visite dès ce jeudi 16 février. Bernard Savreux nous indique également que diverses actions ont été menées auprès du ministère de l'Agriculture par le syndicat national des apiculteurs français.

- "Nos abeilles sont capables de combattre le petit coléoptère" -

L'apiculteur de Saint-Louis confirme qu'il se prépare à l'arrivée du petit coléoptère depuis des années. "Le varroa nous avait surpris mais là cela n'a pas été le cas. On était prêt à cette arrivée" poursuit-il. Bernard Savreux a également exprimé la colère des apiculteurs qui n'ont pas reçus les résultats des prélèvement faits lors des premières destructions de ruches.

"Aucune proposition de protocole n'a été mise en place pour aider nos abeilles à combattre d'elle même le petit coléoptère" soutient l'apiculteur. Il affirme que ses abeilles sont en mesure de combattre le petit coléoptère à trois conditions.

"Il faut des colonies fortes nourrit avec de la protéine. Les abeilles trouvent facilement du nectar à La Réunion mais ont plus de mal à trouver des protéines par manque de mais. On leur propose un pollen de substitution" précise Benoit Savreux.

En deuxième point, les ruches doivent être très propres. "Dès l'instant où elle est très populeuse et entretenues par les apiculteurs, une ruche est propre. Je suis intimement convaincu que mes collègues y veille" poursuit-il. Le troisième point, concerne la teigne.

"Il ne faut pas en avoir dans les ruches ce qu'on maitrise déjà alors pourquoi nous ne maitriserons pas le petit coléoptère. Il suffit de nous laisser travailler en levant toutes les mesures sur toute l'île" conclut l'apiculteur.

Bernard Savreux signale que les syndicats agricoles sont mobilisés : "Si on continue de nous empêcher à travailler, la réponse sera extrêmement forte".

À lire aussi : Petit coléoptère des ruches : le préfet rencontre les professionnels apicoles

Pour rappel, au 19 août, la situation sanitaire était stable. Aucun nouveau cas positif n'avait été détecté depuis le 21 juillet 2022.

12 foyers avaient été détectés positifs, tous éradiqués, et tous circonscrits dans le Sud de l’île :

-          1 foyer éradiqué à Saint-Pierre (rucher en provenance de Saint-Philippe),

-          11 foyers éradiqués à Saint-Philippe,

-          1 foyer éradiqué à Saint-Joseph.

Lorsqu’un foyer est confirmé positif par l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale, il fait l’objet de mesures de police sanitaire visant à éradiquer le ravageur pour éviter sa dissémination.

ks/www.imazpress.com/ redac@ipreunion.com

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