Tabagisme

Plus de 600 décès par an à La Réunion

  • Publié le 1 juin 2005 à 00:00

Ce mardi 31 mai 2005 était célébrée la journée mondiale sans tabac. L'occasion pour le conseil général de rappeler sa politique de lutte contre le tabagisme À La Réunion. Une action prioritaire dans la mesure où le tabac provoque plus de 600 décès chaque année dans l'île

Maladies pulmonaires obstructives cancers de la trachée, des bronches... La tabagisme provoque plus de 600 décès par an à La Réunion. "Ce sont 600 morts de trop, et nous avons l'obligation de réagir" souligne André Maurice Pihouee, vice-président du conseil général. Le tabac, indique-t-il, frappe malheureusement encore plus durement les populations sans protection, les jeunes et les personnes en situation de précarité. "Notre pays occupe une place relativement défavorable en ce qui concerne le tabagisme des jeunes. Si la proportion de fumeurs a tendance à se stabiliser en France aux alentours de 34% (31% chez les femmes), il faut souligner la proportion toujours plus élevée de jeunes fumeurs atteignant 50% entre 18 et 24 ans" ajoute André Maurice Pihouee.

Un problème de santé publique

Les clivages sociaux renforceraient également cette situation. En effet, les jeunes en situation de précarité fument beaucoup plus que les autres (65% sont fumeurs contre 40% dans la population témoin). Ainsi, un certain nombre de déterminants socio-économiques influenceraient la consommation de tabac.
La consommation de tabac constitue donc pour La Réunion, un problème de santé publique prioritaire. Pour le vice-président du conseil général "les industriels contournent la loi Evin qui interdit notamment la publicité et rivalisent d'idées pour acquérir et fidéliser les femmes et les jeunes. L'information des usagers par les fabricants de tabac est loin d'être conforme aux prescriptions de la loi Evin. Elle est donc largement insuffisante. Le tabac est ainsi banalisé dans notre société".

Consommation de cigarettes en baisse

Parmi les moyens de lutte contre ce fléau, la prévention est essentielle notamment en direction des jeunes. Il convient selon André Maurice Pihouée, d'attirer l'attention de la population sur la dangerosité du tabac. Le conseil général a mené deux campagnes d'aide au sevrage tabagique en 2003 et 2004. La collectivité a pris en charge le coût financier des patchs à la nicotine. Elle a ainsi pu aider plus de 8 000 fumeurs à se libérer de leur dépendance du tabac. Au bout de 6 mois, plus de 20 % d'entre eux n'avaient toujours pas retouché à une cigarette. En 2005, le conseil général continue à fournir gratuitement en substituts nicotiniques les hôpitaux de Saint-Denis et de Saint-Pierre pour leurs consultations publiques de tabacologie.
La consommation de cigarettes à La Réunion depuis 2001 - date d'augmentation des taxes sur le tabac votée par le conseil général -, a baissé. On est ainsi passé de 1,26 milliard de cigarettes consommées en 1999 à 640,8 millions cigarettes consommées en 2004.
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