La biodiversité en danger

Plus d'une centaine de puffins se sont déjà échoués depuis le 1er janvier

  • Publié le 21 janvier 2023 à 09:35
  • Actualisé le 21 janvier 2023 à 13:40

(Photo Société d'Études Ornithologiques de La Réunion PUFFIN photo SL / imazpress)

C'est un chiffre alarmant qu'a dévoilé la Seor (Société d'études ornithologiques de La Réunion). Depuis le début de l'année 2023 , et nous ne sommes que le 21 janvier, le centre de soins a déjà pris en charge plus de 100 puffins tropicaux échoués. La faute aux éclairages artificiels de plus en plus polluants. (Photos sly / imazpress.com)

Nichant à La Réunion, les puffins ne sont pas considérés comme une espèce menacée, mais la Seor s'inquiète de ces échouages massifs. À la différence des petits pétrels de Barau et des pétrels noir de Bourbon qui s'envolent en avril, les jeunes puffins prennent leur envol tout au long de l'année à La Réunion.

Toutefois, c'est au cours de l'été austral qu'ils s'envolent le plus. Léo Chevillon, chargé de mission à la Seor précise que la période massive d'échouage pour ces oiseaux a commencé début novembre 2022. Depuis, c'est plus de 600 oiseaux qui ont été récupérés.

Si plusieurs de ces oiseaux ont eu la chance d'être sauvés et relâchés, d'autres se trouvent encore au centre de soins de Saint-André. Blessés et perdus, chaque oiseau a le droit à un traitement sur mesure en fonction de ses besoins. Léo Chevillon explique. "Ce sont des oiseaux qu'il faut qu'on puisse prendre en charge. On doit regarder s'ils sont blessés ou encore si leurs plumes sont en bon état. En fonction du diagnostic on les accueille au centre de soins où on les garde le temps qu'ils se remettent sur pattes." Regardez :

https://www.youtube.com/watch?v=B46cleu7Bsk

Il y a 30 ans, entre 200 et 300 puffins étaient soignés chaque année. Aujourd'hui, les chiffres explosent. Il y en aurait entre 1.500 et 2.000. Ce chiffre pourrait s'expliquer par le fait que l'espèce migre quand elle ne se sent plus en sécurité sur un territoire. Cette insécurité peut venir des éclairages publics. À long terme, il y a le risque de disparition de cet oiseau sur l'île selon Léo Chevillon.

"Il y a beaucoup de choses à faire sur cette espèce. Il y a besoin de prendre conscience que si l'on veut une diminution des échouages, cela ne passe pas seulement par veiller sur les pétrels de Barau et les pétrels noir mais aussi ces espèces qui sont plus communes. Si on ne fait rien, cette espèce pourrait devenir très rare sur l'île.". Regardez:

https://www.youtube.com/watch?v=Un_K0tWfJOQ

- Un besoin d'éclairage public plus respectueux -

C'est donc l'éclairage public qui pose problème. Pour sauver ces puffins et autres oiseaux endémiques de La Réunion tels que les pétrels de Barau et les pétrels noir de Bourbon, les Nuits sans Lumières qui se déroulent en avril.

Le problème avec les éclairages artificiels c'est que ces oiseaux prennent leur envol en pleine nuit alors que leurs parents sont déjà partis en mer. Ils ne sont plus là pour les guider et leur montrer la direction. Pour se débrouiller, les petits suivent instinctivement le reflet de la lune sur l'océan. Quand il y a des nuages ou la nouvelle lune, ils n'ont plus aucun repère naturel.

Ils sont alors attirés par les villes éclairées. C'est ainsi qu'ils vont aller s'échouer dans les rues. Ces oiseaux ne se posent jamais au sol, mais seulement sur l'eau ou en falaise. Une fois dans les rues, ils ne peuvent pas redécoller ni s'alimenter. Si personne ne les trouve ils n'ont aucune chance de survie.

Comme il n'est pas possible de couper les éclairages tout au long de l'année, Léo Chevillon estime qu'"il faut sensibiliser les particuliers et les collectivités".

"La solution serait de rénover les éclairages publiques, les rendre moins polluants en les orientant vers le bas. Les couleurs chaudes sont à favoriser plus que les couleurs blanches" dit-il. Il évoque également une réflexion sur les endroits qui ont réellement besoin d'être éclairés et ceux qui peuvent s'en passer avec des systèmes de détecteurs de mouvements. En fin de compte, il suffirait d'éclairer raisonnablement.

– Que faire si vous trouvez un oiseau échoué ? –

Si vous trouvez un oiseau échoué, contactez rapidement contacter la Société d’études ornithologiques de La Réunion au 02 62 20 46 65. Si personne n’est disponible lors de votre appel, laissez votre nom et votre numéro de téléphone sur le répondeur de l'association. "Nous vous rappellerons rapidement. Dès lors, nous organiserons ensemble sa récupération dans les plus brefs délais grâce à notre réseau de sauvetage (bénévoles structures relais) opérationnel sur toute l’île" informe la Seor.

En attendant la prise en charge par l'association

? mettez l'oiseau dans un carton, dans lequel vous avez fait quelques trous pour lui permettre de respirer et placez-le dans un endroit au calme, à l’abri de la chaleur et du soleil, des chiens et des chats.
? ne le nourrissez pas !

ks/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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