Alors que le cancer du col de l’utérus est diagnostiqué chez 6.000 femmes chaque année, et que 1.000 en meurent, le gouvernement a annoncé le lancement d’une campagne de vaccination à destination des collégiennes de 5ème. La vaccination se fera sur le mode du volontariat et sera soumis à l'accord des parents. La campagne intervient alors que le taux de couverture vaccinale contre le papillomavirus, à l'origine de la plupart des cancers de l'utérus, est actuellement de 37 % chez les femmes et de 9 % chez les hommes, alors même que la stratégie de lutte mise en place entre 2021 et 2030 vise les 80 % de personnes vaccinées. Le faible taux de vacciné.e.s est peut-être lié aux plaintes déposées contre le vaccin Gardasil accusé d'être impliqué dans la survenue de plusieurs maladies. Des accusations réfutées par l'Agence nationale de sécurité du médicament (Photo Vaccin photo d'illustration RB imazpress)
• Le papillomavirus, qu’est-ce que c’est ?
L’infection à papillomavirus est la première infection sexuellement transmissible (IST) virale. Entre 70 à 80% des hommes et des femmes sexuellement actifs rencontreront un HPV au moins une fois dans leur vie, d’après Santé publique France.
Lors d’une infection, les papillomavirus pénètrent dans les cellules de la muqueuse et peuvent s’y multiplier. L’infection à papillomavirus est en général silencieuse : les personnes infectées par les papillomavirus ne présentent pour la plupart aucun symptôme.
« L’infection HPV est le plus souvent transitoire. Dans environ 90% des cas les virus sont éliminés spontanément par l’organisme dans les 2 ans. Néanmoins, dans environ 10% des cas, l’organisme ne parvient pas à éliminer le virus et l’infection à HPV devient persistante » détaille Papillomavirus.fr
« Lorsqu’elle est due à des papillomavirus à haut risque cancérigène (notamment les HPV 16 et 18) elle peut être à l’origine de lésions précancéreuses qui soit régressent spontanément, soit évoluent en cancer en plusieurs années » ajoute le site d’information.
• Les cancers liés au HPV
En 2015, Santé publique France estime à plus de 6300 le nombre annuel de nouveaux cas de cancers liés aux papillomavirus.
Ces cancers touchent les zones intimes des femmes et des hommes (vulve, vagin, col de l’utérus, anus et pénis) mais aussi des voies aérodigestives supérieures (bouche et gorge).
Le cancer du col de l’utérus est le plus fréquent des cancers dus aux papillomavirus. Il représente le 12e cancer de la femme en France, d’après les données de l’Institut national du cancer. Il est quasi-exclusivement dû aux papillomavirus.
« Les HPV 16 et 18 sont les principaux responsables de cancer du col de l’utérus : ils sont à l’origine d’environ 70% de ces cancers » détaille
• Le vaccin
La vaccination contre le HPV a débuté en France en 2007, mais la couverture vaccinale reste faible. Une situation expliquée par l’Académie nationale de médecine par trois facteurs : « une stratégie décennale de lutte contre le cancer surtout orientée sur la prévention des cancers du col utérin, donc limitée aux filles, un manque de coordination politique et stratégique de la part des Agences régionales de santé, des actions en faveur de l’amélioration de la couverture vaccinale anti-HPV rares, et un manque de confiance chez certains professionnels de santé qui renoncent ainsi à tenter de convaincre leurs patients ».
L’impact de la vaccination sur les cancers du col de l’utérus ne peut par ailleurs « se mesurer que plusieurs décennies après l’introduction des vaccins en raison du délai long entre l’infection par les HPV oncogènes et la survenue d’un cancer » estime Santé publique France.
« Les cancers du col de l’utérus chez les femmes jeunes sont rares et l’incidence augmente à partir de l’âge de 30 ans. L’impact de la vaccination sur le cancer du col sera donc visible lorsque les premières cohortes de jeunes filles vaccinées à la préadolescence atteindront l’âge de l’entrée dans le dépistage du cancer du col de l’utérus » ajoute l’agence.
Elle observe cependant que « l’efficacité vaccinale rapportée dans les essais cliniques était proche de 100% pour la prévention des lésions précancéreuses du col de l’utérus dues aux génotypes vaccinaux »
« On dispose aujourd’hui de données solides démontrant leur efficacité en vie réelle sur plusieurs indicateurs précoces (réduction de la prévalence des infections HPV, des condylomes, et de l’incidence des lésions précancéreuses du col de l’utérus chez les femmes vaccinées par rapport aux non vaccinées » écrit-elle par ailleurs.
On peut cependant noter qu’en Australie, où près de 80% des filles et 75% des garçons de 15 ans sont vaccinés contre le papillomavirus, le nombre de femmes âgées de 18 à 24 ans porteuses du virus a chuté de 23 à 1% en dix ans.
• Soupçons d’effets indésirables graves dans les années 2010
Plusieurs plaintes ont été déposées contre le vaccin Gardasil au milieu des années 2010. Une action commune a été portée devant les tribunaux, qui ont classé l’affaire sans suite en 2015 et 2019. Le vaccin était accusé d'être notamment impliqué dans la survenue de scléroses en plaques, de lupus, d'encéphalomyélites aiguës disséminées (inflammations du système nerveux central) et de myofasciites à macrophages (une maladie qui se traduit par des douleurs musculaires et une fatigue chronique).
Parmi les patientes qui suspectent un lien entre la vaccination et de nouveaux problèmes de santé, Gaëlle*. Atteinte du syndrome de Guillain-Barré, les premiers symptômes sont apparus quelques temps après sa vaccination en 2013. Ce syndrome touche les nerfs commandant les mouvements musculaires et ceux transmettant les sensations douloureuses, thermiques et tactiles.
« Sous traitement à l’hôpital, un dossier est monté par les corps médical suspectant un lien avec le vaccin Gardasil. Mon médecin traitant joint les éléments à un dossier déjà monté par plusieurs professionnels qui ont d'autres patients dans le même cas » explique-t-elle.
Elle assure n’avoir eu aucun souci de santé particulier avant sa vaccination, et pratiquait de nombreux sports, chose impossible aujourd’hui. Ses médecins « ne savent toujours pas comment cette maladie est apparue, car je n’ai pas d'antécédents particulier : ni grippe ni dengue avant ou autre. Personne dans ma famille non plus n’est porteuse du syndrome ».
Si elle reste catégorique sur l’origine de sa maladie, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) assure, elle, que la vaccination n'entraîne "pas d'augmentation du risque global de survenue de maladies auto-immunes".
L'ANSM avait mené une étude avec l'assurance-maladie sur plus de deux millions d'adolescentes vaccinées. L’analyse de l’incidence de neuf maladies auto-immunes a été menée chez 1 083 978 jeunes femmes vaccinées et 4 660 575 jeunes femmes non vaccinées
Il en est ressorti que la prévalence était de 2,14 pour 10 000 personnes chez les vaccinées, et 2,06 pour 10 000 personnes-années chez les non-vaccinées. « L'écart est dans la marge d'erreur statistique : il n’y a pas de différence des taux d’incidence des maladies auto-immunes étudiées entre les groupes des vaccinées et des non vaccinées » a conclu l’ANSM. "Une augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré après vaccination anti-HPV apparaît probable d’après les résultats d’une seule étude" ajoute Vaccination info service.
Des réactions allergiques graves, bien que très rares, ont été cependant rapportés : éruption cutanée pouvant s’accompagner de démangeaisons ou de bulles ; gonflement des yeux et du visage ; difficulté à respirer ou à avaler ; et chute soudaine de la pression artérielle et une perte de connaissance. Cela représente 1 cas sur 450 000 vaccinés.
www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
Bonjour, c'est bien la conclusion de l'article.
Je rejoins Mathieu, c’est honteux, c’est du putaclic, et le commentaire d’Imaz Press est de mauvaise foi. Si l’article réfute les faits et ne laisse pas de place au doute, pourquoi mettre un titre qui laisse entendre qu’il y a un doute ? De plus, l’article est (volontairement ou non) mal rédigé, plein de "cependant" et de "par ailleurs" qui laissent entendrent qu’il y a une contradiction entre deux arguments présentés alors qu’ils vont au contraire dans le même sens : l’effet bénéfique de la vaccination.
Bonjour, c'est honteux de rapporter des faits ? Il nous semble préciser longuement que toutes les études menées ont réfuté les soupçons portés.
Vous aimez bien faire douter les gens, c'est honteux.