Depuis 2012, les sportifs de haut niveau peuvent bénéficier de trimestres de retraite gratuits pour compenser leurs périodes d'entrainements et de compétitions non cotisées. Le dispositif n'est pas rétroactif et ne concerne donc pas les athlètes en activité avant 2012. Cela malgré les médailles olympiques et les titres internationaux ou nationaux qu'elles et ils ont apporté à La France. En cette année pré-olympique et alors que la réforme des retraites a été au cœur des débats, certains de ces athlètes, y compris à La Réunion, dénoncent un système "injuste" (Photo www.imazpress.com)
Le Réunionnais Daniel Sangouma est un ancien sportif de haut niveau en athlétisme. Il a été le recordman du monde avec l'équipe de France du relais 4x100 mètres en 1990. Il a également détenu le record de France du 100 mètres pendants près de 15 ans.
Regardez cette vidéo réalisée lors du record de France pulvérisé par l'équipe de France du relais 4x100 mètres en 1990
Daniel Sangouma a arrété sa carrière sportive en 1996. Âgé maitenant de 58 ans, l'ancien athlète a de ce fait commencé à travailler seulement à 31 ans. Ses cotisations sont bien loin de celles fixées par l'État pour faire valoir une carrière complète et percevoir une retraite à taux plein.
- Des carrières sportives non cotisées -
Même combat pour José Thérézo, ancien athlète en basket handisport. "On a perdu beaucoup de temps et d'argent. Tous ces moments où on était absents pour les différentes compétitions, stages et autres, ce n'est pas compté dans la retraite et c'est très embêtant" a-t-il évoqué.
En effet, entrainements, stages et compétitions ne sont malheureusement pas des périodes cotisées pour les athlètes.
En 2012, le gouvernement décide de mettre en place pour eux un dispositif de validation de droits à la retraite. Il permet la prise en compte de périodes d’inscription sur la liste ministérielle des sportifs de haut niveau, pour l’ouverture de droits à pension dans le cadre du régime général d’assurance vieillesse, sous certaines conditions d’âge, de ressources et de nombre total de trimestres.
L’État compense les trimestres non cotisés par les sportifs de haut niveau pour compléter, à hauteur de 4 trimestres par an, tous régimes de retraite de base confondus, les droits à pension des sportifs de haut niveau. Cette prise en charge ne peut excéder 16 trimestres (consécutifs ou non) par sportif de haut niveau durant sa carrière.
Le problème, ce dispositif n’est pas rétroactif.
"Tout ceux avant 2012 ne peuvent pas bénéficier de cette loi. Dans mon cas j'ai arrêté ma carrière en 1996, j'en suis très loin" précise Daniel Sangouma.
- Tombés dans l'oubli -
À l'occasion du dévoilement du parcours de la flamme olympique à La Réunion en juin dernier au palais de la source, Daniel Sangouma a décidé d'évoquer cette situation devant l'assemblée du Département.
"Ce jour, on a abordé les jeux olympiques et Paris 2024 mais il ne faut pas occulter les problématiques qui peuvent exister et qui sont inhérentes au sport. La retraite, c'est un problème important et hormis une demie loi en 2012 excluant tous ceux ayant été sportifs de haut niveau avant, le gouvernement n'a pas fait grand-chose" a-t-il exprimé. Regardez
Tout comme Daniel Sangouma, José Thérézo n'est pas concerné par le dispositif de l'État.
En pré-retraite, il ne peut plus travailler à cause d'un gros problème à l'épaule.
"J'ai 195 sélections en équipe de France, j'ai participé à 4 jeux paralympiques c'est qui n'est pas rien pourtant à la fin on se retrouve avec rien" a lancé le basketteur handisport.
"On a donné tellement de temps semaines et mois à partir pour le sport. Quand on est sportif on est bien sollicité mais après malheureusement on nous oublie" a-t-il poursuivi. Regardez
Le sentiment de tomber dans l'oubli est partagé par les deux athlètes qui ont consacré une partie de leur vie au sport.
"Il n'y a pas que ceux qui vont faire des médailles pendant les jeux de Paris. Il y a aussi tous ceux qui ont fait des médailles avant 2012 et qui ont eux aussi porté très haut le drapeau et la flamme de la France" a affirmé Daniel Sangouma.
- Se faire entendre -
Cette inégalité du système pour les sportifs de haut niveau est restée inchangée par la réforme des retraites. Une situation dénoncée par un collectif de sportifs dont Daniel Sangouma fait partie.
En février, le groupement d'athlètes lançait une pétition nommée "Oui, aux mêmes droits à la retraite pour tous les SHN français, d’avant et d’après 2012" qui rassemble aujourd'hui 4593 signatures.
"Nous ne sommes pas la seulement pour crier au feu mais aussi dans l'esprit de coopérer et d'échanger donc on espère que notre voix sera entendue au plus haut niveau surtout dans cette année pré olympique ou on nous parle d'héritage. Si héritage il doit y avoir c'est le moment d'en évoquer une partie" a conclut l'ancien athlète réunionnais.
ks/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
Une pétition serait la bien venue
Ma carrière professionnelle a commencé tard à cause de ma carrière de sportive de haut niveau.
Je soutiens Daniel, que cette situation soit sérieusement étudiée par le gouvernement, une solution doit être trouvée pour tous ces champions qui ont fait brillé notre nation. Je suis dans le même cas, trop d'années non cotisées et non reconnues.
Drôle de reconnaissance!
Je suis tout à fait d’accord avec Daniel et les autres du collectif. En parlant d’héritage, les nouvelles vagues depuis 2012 devraient être beaucoup plus solidaires et impliquées.
Les SNH mais aussi les sportifs(ives) qui ont fait du sport leur métier devraient pouvoir bénéficier du même traitement retraite que nos militaires de carrière ,retraite pleine ,avec bonnus malus ,je lance l'idée...bravo Mr Sangouma et d'autres athlètes pour ce combat.vous avez apporté du bonheur aux gens.